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Giovannantonio da VERZELLI
dit le SODOMA
Peintre, né en 1477, mort en 1549

Si Giovannantonio (i) da Verzelli eût possédé un mérite égal à sa bonne fortune, ce qui liîi serait arrivé s’il avait plus étudié, il n’aurait point été réduit, après une vie qui fut extravagante et bestiale, à se conduire comme un fou dans sa vieillesse et à finir misérablement. Ayant été amené à Sienne par des marchands, agents de la famille Spannocchi (2), un hasard heureux, ou fatal peut-être, voulut que, ne trouvant pas de concurrence, pendant un certain temps, dans cette ville, il y fût seul à peindre. Cette circonstance, si elle servit ses intérêts, finit par lui être nuisible, parce que, se laissant aller à la torpeur, il négligea ses études et ne fit que du travail de métier : s’il étudia un peu, ce ne fut guère qu’en dessinant d’après les ouvrages de Jacopo dalla Fonte, qui étaient alors estimés. Au début, fiiisant quantité de portraits d’après l’original, qui se distinguent par un éclatant coloris qu’il avait apporté de Lombardie, il s’attira à Sienne de nombreuses amitiés, moins parce qu’il fut bon peintre que grâce à la bienveillance que les Siennois ont naturellement pour les étrangers. Il avait, en outre, un caractère gai allant jusqu’à la licence, et savait amuser son monde par des manières peu honnêtes ; comme il avait toujours autour de lui des enfants et des jeunes gens sans barbe qu’il aimait outre mesure, on lui donna le surnom de Sodoma ; et, loin de s’en fâcher, il s’en glorifiait et composait sur ce sujet des couplets et des tercets qu’il chantait en s’accompagnant sur le luth. Il se plaisait à nourrir dans sa maison toutes sortes d’animaux bizarres, tels que des blaireaux, des écureuils, des singes, des chats, des ânes nains, des chevaux de l’île d’Elbe, des geais, des poules naines, des tourterelles indiennes, et, en un mot, toutes les bêtes les plus extraordinaires qu’il pouvait se procurer (3). Dans cette ménagerie, il y avait encore un corbeau qui avait si bien appris à parler qu’il contrefaisait en différentes choses la voix de son maître, et que souvent l’on s’y méprenait, surtout lorsqu’il répondait aux visiteurs qui frappaient à la porte. C’est un fait que pas un Siennois n’ignore. Tous les autres animaux de Giovannantonio étaient égale-

(1) Fils d’Antonio di Jacopo Bazzi, cordonnier, né à Verzelli, d’après ses déclarations.

(2) Riches banquiers de Sienne.

(3) Il en parle dans une déclaration de i53i.

II. 5o