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LES VIES d’artistes

et pour les seigneurs de la cour. Les statuaires, les stucateurs, les sculpteurs en bois, les tailleurs, les brodeurs, les peintres, les doreurs ne lui laissaient pas une heure de repos. Son plus grand bonheur, sur cette terre, était de se réfugier au cabaret, avec quelques amis, habitud € à laquelle il ne manqua jamais dans toutes les villes où il demeura. Le cabaret était pour lui la souveraine béatitude, le repos du monde et le délassement de ses travaux.

Les excès de travail, de femmes et de table détruisirent sa santé. Il lui survint un asthme qui le mina peu à peu et le rendit phtisique. Enfin, un soir qu’il était à causer avec un de ses amis, près de sa maison, il tomba frappé d’apoplexie ; il avait alors quarante-sept ans. Sa femme et son gendre, Messer Joseffo Cincio, médecin, lui donnèrent, dans la chapelle de San Giuseppe^ à la Ritonda de Rome, une honorable sépulture. Il eut pour successeur Daniello da Volterra, qui avait déjà beaucoup travaillé avec lui et dont nous nous occuperons bientôt.




Domenico BECCAFUMI
Peintre et fondeur siennois, né en 1486, mort en 1551

Le don naturel que l’on vit apparaître dès le début chez Giotto et plusieurs autres peintres dont nous avons parlé jusqu’à présent se vérifia finalement chez Domenico Beccafumi (i), peintre siennois. Dans son enfance, gardant quelques brebis de son père appelé Pacio, qui était laboureur de Lorenzo Beccafumi, citoyen siennois, on le vit souvent s’exercer à dessiner sur des pierres ou sur autre chose. Or, il arriva qu’un jour ce Lorenzo, Tayant vu tracer quelques figures à l’aide d’un bâton pointu sur la grève d’une petite rivière, le demanda à son père avec l’intention de le prendre pour domestique et de le faire instruire en même temps. Ce petit garçon, que l’on appelait alors Mecherino, ayant été accordé par Pacio, son père, fut amené à Sienne, où Lorenzo lui permit, pendant quelque temps, de passer chez un peintre assez médiocre, son voisin, tous les instants où sa présence n’était point réclamée par le service delà maison. Ne pouvant lui apprendre ce qu’il ne connaissait pas lui-même, ce peintre le faisait s’exercer d’après des dessins d’excellents maîtres qu’il avait, et dont il se servait pour ses travaux, comme ont coutume de faire ceux qui sont peu expérimentés

(i) Domenico Mecarino, fils de Giacomo di Pace, laboureur dans le pays siennois, près de Montaperti.