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les branches mortes avaient l’air d’hommes accroupis et de bras allongés pour m’empoigner.
46 LES AVENTURES DE HUCK FLNN.


Revenu à mon camp, je ne me sentais pas très alerte ; mais ce
les branches mortes avaient l'air d'hommes accroupis et de bras allon-
n’était pas le moment de se croiser les bras. Je me dépêchai de replacer tout mon bagage dans la barque afin de le mettre hors de vue ;
gés pour m'empoigner.
j’éteignis le feu, dont j’éparpillai les cendres, et je grimpai dans un

arbre. J’y restai longtemps — deux heures au moins, je crois — sans
Revenu à mon camp, je ne me sentais pas très alerte; mais ce
rien voir ni entendre de suspect. On s’ennuie à demeurer éternellement assis sur une fourche, même quand elle est tapissée de mousse.
n'était pas le moment de se croiser les bras. Je me dépêchai de repla-
Je finis par descendre. Après avoir mangé ce qui restait de mon déjeuner, une nouvelle marche me dégourdit les jambes. J’avais soin, bien
cer tout mon bagage dans la barque afin de le mettre hors de vue;
entendu, d’éviter les clairières. Le seul résultat de ma promenade fut
j'éteignis le feu, dont j'éparpillai les cendres, et je grimpai dans un
de me démontrer que celui que je guettais se promenait d’un autre
arbre. J'y restai longtemps — deux heures au moins, je crois — sans
rien voir ni entendre de suspect. On s'ennuie à demeurer éternelle-
ment assis sur une fourche, môme quand elle est tapissée de mousse.
Je finis par descendre. Après avoir mangé ce qui restait de mon déjeu-
ner, une nouvelle marche me dégourdit les jambes. J'avais soin, bien
entendu, d'éviter les clairières. Le seul résultat de ma promenade fut
de me démontrer que celui que je guettais se promenait d'un autre
côté.
côté.


La tombée de la nuit me ramena à mon canot. Avant le lever de la
La tombée de la nuit me ramena à mon canot. Avant le lever de la
lune, j'étais à un quart de mille de mon premier bivouac, sur la côte
lune, j’étais à un quart de mille de mon premier bivouac, sur la côte
de rillinois. Je venais de dire un dernier mot à un bon souper préparé
de l’Illinois. Je venais de dire un dernier mot à un bon souper préparé
dans le bois quand le bruit d'un galop lointain, bientôt suivi d'un bruit
dans le bois quand le bruit d’un galop lointain, bientôt suivi d’un bruit
de voix, m'arriva. J'avais presque résolu de passer la nuit sur la lisière
de voix, m’arriva. J’avais presque résolu de passer la nuit sur la lisière
de la forêt. Cette alerte dérangea mes projets. Les cavaliers ne devaient
de la forêt. Cette alerte dérangea mes projets. Les cavaliers ne devaient
certes pas songer à moi ; mais mon fusil et ma couverture pourraient
certes pas songer à moi ; mais mon fusil et ma couverture pourraient
les tenter si par hasard la faible lueur de mon feu attirait leur atten-
les tenter si par hasard la faible lueur de mon feu attirait leur attention. Je rapportai mon attirail dans le canot ; je poussai au large et
j’attachai mon amarre à l’endroit d’où j’étais parti. Je comptais dormir à poings fermés dans ma barque ; mais chaque fois que je commençais à m’assoupir, je me réveillais en sursaut, convaincu que quelqu’un me saisissait par la gorge. Enfin, je me dis :
tion. Je rapportai mon attirail dans le canot; je poussai au large et
j'attachai mon amarre à l'endroit d'où j'étais parti. Je comptais dor-
mir à poings fermés dans ma barque; mais chaque fois que je com-
mençais à m'assoupir, je me réveillais en sursaut, coiivajjacu que quel-
qu'un me saisissait par la gorge. Enfin, je me dis '^^f^


— Pas moyen de vivre ainsi. Il faut que je découvre qui est avec moi
— Pas moyen de vivre ainsi. Il faut que je découvre qui est avec moi
sur l'ile.
sur l’île.

J'empoignai ma pagaie, et, m'éloignant un peu de la rive, je laissai ^
glisser le canot sans sortir de l'ombre, car la lune éclairait encore le
milieu. du fleuve. Au bout d'une heure, j'eus presque atteint l'extrémité


J’empoignai ma pagaie, et, m’éloignant un peu de la rive, je laissai
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glisser le canot sans sortir de l’ombre, car la lune éclairait encore le
milieu du fleuve. Au bout d’une heure, j’eus presque atteint l’extrémité
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