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père Charlevoix assure que, malgré quelque variété dans les termes, la substance de ces formules est toujours la même. Un crieur fait sortir le captif de la cabane, déclare les intentions du maître ou de la maîtresse de son sort, et finit par exhorter les jeunes gens à bien faire. Un autre s’adresse au patient et lui dit : « Mon frère, prends courage ; nous t’allons brûler. » Il répond froidement : « Tu fais bien ; je te remercie. » Aussitôt il s’élève un cri dans toute l’habitation, et le prisonnier est conduit au lieu du supplice.

L’usage commun est de le lier à un poteau par les deux mains et par les deux pieds, mais de manière qu’il puisse aisément tourner autour du poteau. Quelquefois, lorsque l’exécution se fait dans une cabane d’où l’on n’appréhende point qu’il s’échappe, on lui laisse les mains et les pieds libres, avec le pouvoir de courir d’un bout à l’autre. Avant que le supplice commence, il chante pour la dernière fois sa chanson de mort : ensuite il fait le récit de ses exploits, et presque toujours dans des termes insultans pour ceux qui l’entendent ; après quoi, les exhortant à ne pas l’épargner, il leur recommande de se souvenir qu’il est homme et bon guerrier. Un voyageur, réfléchissant sur ces scènes tragiques et barbares, en a porté un jugement qu’on soumet à celui du lecteur. « Si le patient chante à pleine voix, dit-il, s’il insulte et défie ses bourreaux, comme on leur voit faire presqu’à tous, jusqu’au