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de l’exécution, que s’ils avaient le bonheur d’être adoptés. Comme ils doivent être immolés au dieu de la guerre, ce sont des victimes qu’on engraisse pour le sacrifice. On leur cache ordinairement leur sort, parce qu’il faudrait les garder avec trop de soin s’ils en étaient informés ; et, dans le favorable espoir qu’on leur laisse, la seule différence qu’on mette entre eux et les autres, est de leur noircir entièrement le visage. Ils sont traités d’ailleurs avec toutes sortes d’égards : on ne leur parle qu’avec amitié ; on leur donne les noms de fils, de neveux, suivant la qualité de celui dont leur mort doit apaiser les mânes, et qu’ils s’attendent néanmoins à remplacer. On leur abandonne même des filles pour leur servir de femmes pendant le temps qui leur reste à vivre. Mais lorsque l’exécution approche, si c’est une mère ou une femme à laquelle il ait été livré, elle devient tout d’un coup une furie, qui passe des plus tendres caresses aux derniers excès de rage. Elle commence par invoquer l’ombre de celui qu’elle veut venger. « Approche, lui dit-elle ; on va t’apaiser. On te prépare un festin : bois à longs traits de ce bouillon que je vais verser pour toi. Reçois le sacrifice que je te fais par la mort de ce guerrier. Il sera brûlé et mis dans la chaudière ; on lui appliquera des haches ardentes ; on lui enlèvera la chevelure ; on boira dans son crâne. Tu ne feras donc plus de plaintes ; tu seras pour jamais satisfaite. » Le