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dinairement moins à souffrir que ceux qu’on réserve pour un supplice plus lent. L’usage, parmi quelques nations, oblige le chef du parti vainqueur de laisser sur le champ de bataille son casse-tête, après y avoir tracé la marque de sa nation, celle de sa famille, et son portrait, c’est-à-dire un ovale avec toutes les figures dont il s’est peint le visage. D’autres représentent toutes ces marques sur le tronc d’un arbre, ou sur une écorce, avec du charbon pilé et broyé, mêlé de quelques couleurs. On y ajoute des caractères hiéroglyphiques qui peuvent apprendre aux passans jusqu’aux moindres circonstances, non-seulement du combat, mais encore de tout ce qui s’est passé dans le cours de la campagne. On y reconnaît le chef par les marques ordinaires ; le nombre de ses exploits par autant de nattes ; celui des prisonniers par de petites figures d’hommes qui portent un bâton ou un chickikoué ; celui des morts par d’autres figures, mais sans tête, avec des différences qui font distinguer les hommes, les femmes et les enfans. La retraite des vainqueurs est toujours fort prompte, jusqu’à ce qu’ils se croient hors de danger ; et, de peur qu’elle ne soit retardée par leurs blessés, ils les portent tour à tour sur des brancards en été, et sur leurs traîneaux en hiver. En rentrant dans leurs canots, ils forcent leurs prisonniers de chanter ; et cet insultant triomphe se renouvelle chaque fois qu’ils rencontrent leurs alliés ou qu’ils passent sur leurs terres. Il en coûte un festin à