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par des bravades et par des promesses mutuelles. Enfin la troupe se remet en marche, et si c’est par eau qu’on est venu, on quitte les canots, qu’on cache avec toute sorte de soins. Dès ce moment, on ne doit plus faire de feux, plus de cris, plus de chasse. Le silence doit être gardé jusqu’à ne se parler que par signes ; mais ces lois s’observent mal. Cependant on ne néglige point, à l’entrée de la nuit, d’envoyer des coureurs : s’ils reviennent deux ou trois heures après sans avoir rien vu, on s’endort ; et la garde du camp est encore abandonnée aux Manitous.

Aussitôt qu’on a découvert l’ennemi, on se hâte de le faire reconnaître ; et, sur le témoignage des coureurs, on tient conseil. L’attaque se fait ordinairement à la pointe du jour, temps où l’on suppose l’ennemi dans le plus profond sommeil ; et toute la nuit on se tient couché sur le ventre, sans changer de place. L’approche se fait dans la même posture, en se traînant sur les pieds et sur les mains, jusqu’à la portée des flèches ou du fusil. Alors tous se lèvent ; le chef donne le signal, auquel toute la troupe répond par d’horribles hurlemens. Elle fait en même temps sa première décharge ; et, sans laisser à l’ennemi le temps de se reconnaître, elle fond sur lui le casse-tête à la main. Depuis qu’aux casse-têtes de bois ces barbares ont substitué de petites haches, auxquelles ils donnent le même nom, les mêlées sont plus sanglantes. Après le combat, on lève