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par des chemins où l’on ne comprend pas que les bêtes fauves puissent passer. Si l’on n’avait pas la précaution de se fournir d’écorces d’arbres, on ne trouverait pas de quoi se mettre à couvert de la pluie et de la neige. En arrivant au terme d’une si pénible marche, on se procure un peu plus de commodité, qui ne consiste qu’à se défendre un peu mieux des injures de l’air. Chacun y travaille. Les missionnaires, qui n’avaient personne pour les servir, et pour qui les sauvages n’avaient aucune considération, n’étaient pas plus ménagés que la plus vile partie des chasseurs ; ils n’avaient pas même de cabane séparée, et leur logement était dans la première où l’on consentait à les recevoir. Ces cabanes, chez la plupart des nations algonquines, sont à peu près de la forme de nos glacières, c’est-à-dire rondes, et terminées en cône : elles n’ont pour soutien que des perches plantées dans la neige, jointes ensemble par les bouts, et recouvertes d’écorces mal assemblées et mal attachées : aussi ne garantissent-elles d’aucun vent. Leur construction demande à peine une heure de temps ; les branches de sapin y tiennent lieu de nattes, et servent de lits. Les neiges qui s’accumulent alentour forment une espèce de parapet. La fumée des feux remplit tellement le haut de la cabane, qu’on n’y peut être debout sans avoir la tête dans une espèce de tourbillon ; souvent on ne distingue rien à la distance de deux où trois pieds. On perd les yeux à force de pleurer ; et quelque-