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— À vos ordres ! — répondit le valet de chambre ; mais |
— À vos ordres ! — répondit le valet de chambre ; mais |
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il ne s’en alla pas et se mit aussitôt à desservir la table. |
il ne s’en alla pas et se mit aussitôt à desservir la table. Et Nekhludov ne put s’empêcher de penser qu’il agissait ainsi pour le contrarier. Il aurait voulu que tout le monde le laissât en paix, et voilà que tout le monde, par un fait exprès, s’obstinait à l’importuner ! |
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Et Nekhludov ne put s’empêcher de penser qu’il agissait |
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ainsi pour le contrarier. Il aurait voulu que tout le monde |
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le laissât en paix, et voilà que tout le monde, par un |
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fait exprès, s’obstinait à l’importuner ! |
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Enfin le valet de chambre sortit. Nekhludov s’approcha du samovar pour préparer son thé ; mais, en entendant dans l’antichambre les pas pesants d’Agrippine Petrovna, il s’enfuit précipitamment, par peur de la voir. Il passa dans son salon, et ferma la porte à clé derrière lui. |
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Enfin le valet de chambre sortit. Nekhludov s’approcha |
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du samovar pour préparer son thé ; mais, en entendant |
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dans l’antichambre les pas pesants d’Agrippine Petrovna, |
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il s’enfuit précipitamment, par peur de la voir. Il passa |
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dans son salon, et ferma la porte à clé derrière lui. |
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C’est dans ce salon que, cinq mois auparavant, était morte sa mère. Deux lampes à réflecteurs éclairaient la vaste pièce, mettant en lumière deux grands portraits suspendus au mur, les portraits du père et de la mère de Nekhludov. Et celui-ci, en revoyant ces portraits, se rappela les dernières relations qu’il avait eues avec sa mère. Il s’aperçut que celles-là aussi avaient été pleines de fausseté. Là encore, il ne trouvait que honte et dégoût. Il se rappelait comment, dans les derniers temps de la |
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C’est dans ce salon que, cinq mois auparavant, était |
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maladie de sa mère, il avait presque souhaité sa mort. Il s’était dit qu’il souhaitait cette mort pour voir la malheureuse délivrée de ses souffrances ; mais maintenant il sentait qu’il l’avait souhaitée pour être délivré, lui-même, de la vue de ces souffrances. |
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morte sa mère. Deux lampes à réflecteurs éclairaient la |
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vaste pièce, mettant en lumière deux grands portraits suspendus |
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au mur, les portraits du père et de la mère de |
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Nekhludov. Et celui-ci, en revoyant ces portraits, se |
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rappela les dernières relations qu’il avait eues avec sa |
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mère. Il s’aperçut que celles-là aussi avaient été pleines de |
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fausseté. Là encore, il ne trouvait que honte et dégoût. |
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Il se rappelait comment, dans les derniers temps de la |
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maladie de sa mère, il avait presque souhaité sa mort. |
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Il s’était dit qu’il souhaitait cette mort pour voir la malheureuse |
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délivrée de ses souffrances ; mais maintenant il |
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sentait qu’il l’avait souhaitée pour être délivré, lui-même, |
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de la vue de ces souffrances. |
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Voulant échapper à l’obsession de ces souvenirs, il |
Voulant échapper à l’obsession de ces souvenirs, il |
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s’approcha du portrait, œuvre d’un peintre célèbre, et qui avait jadis été payé 5.000 roubles. La princesse Nekhludov y était représentée en robe de velours noir, la gorge découverte. On voyait que l’artiste avait mis tout son soin à peindre la naissance des seins, l’intervalle qui les séparait, et le cou, et les épaules, que la dame avait fort belles. Et Nekhludov eut de nouveau une impression de dégoût et de honte. Il fut épouvanté de ce qu’il y avait de choquant dans cette façon de représenter sa mère sous l’aspect d’une beauté à demi nue. La chose |
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s’approcha du portrait, œuvre d’un peintre célèbre, et |
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qui avait jadis été payé 5.000 roubles. La princesse |
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Nekhludov y était représentée en robe de velours noir, |
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la gorge découverte. On voyait que l’artiste avait mis |
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tout son soin à peindre la naissance des seins, l’intervalle |
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qui les séparait, et le cou, et les épaules, que la dame |
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avait fort belles. Et Nekhludov eut de nouveau une impression |
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de dégoût et de honte. Il fut épouvanté de ce |
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qu’il y avait de choquant dans cette façon de représenter |
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sa mère sous l’aspect d’une beauté à demi nue. La chose |