« Premier Memorandum » : différence entre les versions

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Shakespeare. La lâcheté humaine s'est accroupie
derrière Dieu.
 
Depuis mon dernier journal que j'écrivais en
voyageant, il y a un an à pareille heure, qu'est-ce
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temps, et je me prends d'aujourd'hui même et du
pied de la date de ce journal.
 
éveillé à 8 heures. — lu le journal. — pas de
lettres. — levé. — cacheté une lettre à A... que
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presque toujours dans les mêmes termes et avec le
même accent.
 
Rentré. — une chaleur tuante, resté donc tué
dans mon fauteuil ; plutôt couché qu'assis. — pensé
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ne m'avait abandonné. — promené dix minutes
sous les platanes du palais-royal. Revu X...
 
d'un éclat et d'un animé de poses presque
extraordinaires. '' it is not dream and not reality, ''
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ma digestion. — regardé par ma fenêtre, écrit
ceci et vais me coucher.
 
'' 14 août. ''
 
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à ce que je crois, et un dîner d'hommes où il fera
furieusement chaud par cet énervant temps d'orage.
 
-j'aimerais mieux avoir toute autre perspective
que celle-là.
 
'' memo. ''
-pensé à écrire à X... demain. J'ai déjà
trop tardé.
 
'' 17 août. ''
 
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'' néants ''
qui ont fait un jour.
 
éveillé à huit heures, les nerfs douloureux. —
lu le journal. — reçu une lettre de..., par
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mais du moins
dompté.
 
Levé. — allé au bain. — les nerfs mieux après
le bain. L'eau était froide. — lu une revue. —
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qu'à l'ordinaire. Je n'ai pas noté encore dans ces
deux énormes volumes une seule réflexion morale.
 
Les détails qu'il donne sur les objets d'art dont il
parle manquent de pittoresque. Il ne décrit ni ne
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populaires et le scepticisme avec lequel il les
reproduit.
 
Il avait trop vu pour n'être pas sceptique.
 
Les voyages et l'observation extérieure doivent
entraîner toujours l'esprit du côté du doute, et
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en
comparant la traduction de lord Byron avec le texte.
 
Assez exacte, mais non mot à mot, comme il s'en
vantait. Encore une aberration de cet esprit irrégulier
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Guérin. Promené avec lui sur le boulevard. —
rentré. — lu à bâtons rompus, écrit ceci et couché.
 
'' 19. ''
 
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déjeuné. — écrit ; — une vraie avalanche de
lettres ! — Aristide Boissière est venu. Causé.
 
N'étais pas en train d'abord, et puis me suis
échauffé par le frottement si bien que je me suis
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pour demain : penser à acheter
les tasses à thé de Mme...
 
'' samedi, 20 août. ''
 
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rendez-vous demain de midi à trois heures. " vous
m'oublierez, " m'écrit-elle. En vérité ! ...
 
croit-elle donc être de la nature de ce lara qu'on
voyait une fois et qu'on ne pouvait oublier ? Elle,
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marasme, mais sans crachements de sang. C'est de
l'épuisement d'être faible, et pas un iota de plus.
 
Pour la sortir de cette atonie, il faudrait la hacher
par morceaux et la jeter dans la cuve bouillante de
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incorrigiblement bourgeoise. Je ne perdrai pas mon temps
à cela.
 
Lu '' Pausanias ''
tout le jour. — '' Marco ''
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caractère et habileté dans les problèmes moraux
qui s'agitent au fond de la vie et la constituent.
 
Habillé. — dîné. — ce soir, allé au spectacle.
 
Vu jouer '' Gabrielle De Vergy ''
et deux pièces de
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secret échappe ! — d'ailleurs, cela n'est pas vrai
que les sentiments se trahissent aussi grossièrement.
 
Un pli de lèvre, un silence, un '' arrêt ''
de
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la tragédienne juchée sur les pointes de Mlle
Taglioni) qui jouait Gabrielle l'a fait ce soir.
 
On croit qu'il faut tout outrer pour qu'on saisisse
mieux et plus vite. Mais ce procédé ne ressemble-t-il
pas au masque des anciens et à leur porte-voix ? —
je prends l'envie de dormir et vais me coucher.
 
N. B. — les femmes d'un '' certain âge ''
peuvent aimer
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Il y aura après-demain un mois que je n'aurai
touché à ce journal.
 
La cause de cette longue interruption est dans mon
voyage en Touraine et dans la maladie qui
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sur moi, j'aurais avalé de l'opium de manière à ne
plus me réveiller.
 
Ce voyage de Touraine ne m'a nullement intéressé ;
mais qui peut intéresser un damné esprit comme
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j'ai vu prodigieusement de femmes, toutes laides
et communes, excepté deux, deux filles du peuple.
 
Une surtout... à Chambord... une tête digne des
pinceaux de Raphaël et plus idéalement modeste
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des dents blanches sous de longs anneaux noirs
tombant aux joues brunes et des yeux hardis.
 
Un délicieux modèle de courtisane, et qui serait
affolante avec une bande en velours écarlate sur
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laquelle elle fut créée (à moins que la providence
n'y voie goutte) de toute éternité.
 
Je suis sorti aujourd'hui pour la première fois,
me traînant à peine. Le bain que j'ai pris ce matin
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théâtre où je ne vais point, mais Grunn a manqué
de procédé et je lui prépare une éclatante leçon.
 
Dîné avec Guérin chez Copenet (restaurateur,
cour des fontaines). — au café après. — rien
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jamais vu Paris si triste. — souffrant au flanc et
fatigué, je me suis fait charrier chez moi en voiture.
 
-écrit à Ernest. — relu un journal écrit l'an
dernier à l'endroit de Mme P... trop dur pour
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-remonté
le torrent de sensations passées. — écrit ceci.
 
-il est deux heures du matin. Je vais dormir.
 
'' 19 septembre. ''
 
éveillé assez tard, mais la poitrine échauffée
et en assez mauvais état. — toujours souffrant.
 
L'anéantissement des jours précédents valait mieux
que le vague malaise et les noires idées qu'il
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Guérin est venu. Causé de la poésie des langues,
qui est tout autre chose que la poésie des poëtes.
 
-travaillé jusqu'au jour tombant au droit
romain, que je n'aime et n'estime que sous le
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(impossible d'abord) des facultés de l'individu,
on énerve la puissance et l'action des gouvernements.
 
-feuilleté la correspondance de lord Byron.
 
-dîné. — assez bien. — mes esprits s'étaient par
degrés remontés.
 
Guérin est revenu. Lui ai lu dans '' volupté ''
deux
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que j'avais marquées. — lu encore, je ne sais plus
trop quoi. — puis écrit mille bouffonneries à A...
 
sur les événements actuels ou près d'éclore. — dans
cette farce de la vie, rire et railler est encore la
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vieillesse, — et vais me coucher aussi las qu'on peut
l'être de soi-même, cherchant la diversion du sommeil.
 
'' 21 septembre, au matin. ''
 
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que je n'écrivis pas de journal. Ce matin, je vais
remplir les vides d'hier.
 
Levé tard. — Mme De La Renaudière, qui est
revenue d'Auvergne, m'envoya son domestique pour
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remercier de l'intérêt qu'elle me porte et dont je
suis plus touché que probablement elle ne le croit.
 
-écrit une longue lettre à ma mère, qui me mande
que décidément Léon entre au séminaire avant mon
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heure le moment enivrant où il va s'affubler de la
chape de plomb du Dante.
 
Pourtant il y a toute une vie entre nous deux, et
une vie d'enfance et de jeunesse, la plus belle,
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fourni une preuve nouvelle et amère. Je l'ai prié à
plusieurs reprises, il ne m'a même pas répondu.
 
Je suis resté seul et '' inentendu ''
comme Roland
à Roncevaux. ô fragiles amitiés de la terre ! Nous
avons tous un Roncevaux dans notre vie, tôt ou tard.
 
Nous appelons les absents, nous sonnons de notre
cor d'ivoire et en vain ! Ce cor qu'ils connaissaient
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broyés, sans nous rendre ni plus insensibles ni plus
froids ! ...
 
le coiffeur est venu. — puis Guérin, Guérin qui
m'a apporté les '' mémoires ''
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moment actuel. — causé. — noir au fond de l'âme
et cherchant à donner le change à mes pensées.
 
C'est pour cela que je me suis habillé et que je suis
sorti. — traversé les tuileries avec une lenteur
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'' graciosa ''
qui devient invisible. Elle n'y était pas.
 
-dit un bonjour à la pauvre grand'mère de ce pauvre
Fleury. Je ne monte jamais cet escalier sans que le
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Mme De La Fayette, qui disait : '' c'est assez d'être, ''
n'est pas ce que je croyais, quoique bien.
 
-écrit une lettre à ma future belle-soeur, la plus
édulcorée lettre qui fut jamais, sucre, miel et lait.
 
J'admire cette puissance un peu fourbe du langage qui
est donnée à l'indifférence, et dont elle se voile
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davantage ? — mon feu s'est éteint. — j'ai pris
froid. — couché.
 
'' au soir. ''
 
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diable en suis-je avec cette femme-là ? — je n'en
sais rien et ne désire pas beaucoup le savoir mieux.
 
-elle est belle dans toute l'étendue de ce mot, —
d'une beauté qui commence à se flétrir, mais qui a
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grandie et plus rêveuse depuis son absence. — allons !
Décidément, j'irai demain.
 
Lu les journaux. — déjeuné. — écrivaillé. —
Guérin est venu à son heure ordinaire. — mis au
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jusqu'au dîner, au droit romain. — le tailleur est
venu (mais trop tard) pour m'essayer des vêtements.
 
L'ai renvoyé. — dîné copieusement et sans
mal d'estomac après. — lu une revue en dînant. —
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charmants de style et d'un immense esprit. — Guérin
est venu. — j'ai fait ma toilette pour sortir.
 
Essayé les vêtements d'hier et les ai renvoyés. —
pendant que je
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ne '' traîne ''
habituellement. — pris une voiture.
 
Allé chez A.. Y suis resté longtemps. — causé avec
elle de sa vie intime qu'elle me livre maintenant
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opinions personnelles, mais non comme vérité. On
ne me reprochera pas le dogmatisme en fait d'arts.
 
En '' ceci, ''
je suis de mon siècle, individuel et
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'' donnée ''
peut avoir.
 
Reçu le plus suave billet de Mme De L R... en
réponse au mien. — me prie de dîner samedi ou
mardi à mon choix ? — irai-je ? — c'est singulier,
je ne puis souffrir dîner en ville avec des femmes.
 
Je ne dîne bien qu'en dîner de garçons ou seul ; car
je deviens un animal diablement égoïste et
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j'y cause le plus, de ma chambre en désordre, de ma
table couverte de paperasses et de mes livres épars.
 
-c'est le monde, je crois, qui m'a donné l'amour
de la solitude tant détestée autrefois, — intolérable
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passai une partie de la journée les jambes croisées à
la turque, sur un tapis, aux pieds de Mme De P...
 
qui brodait, et m'écoutait, et rougissait sous la peau
brune de sa joue, jolie comme cela et orientale
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ne l'est toujours, le tout assaisonné d'un petit air
maternel qui est fort drôle et qui lui sied à ravir.
 
Je suis rentré à onze heures. — ai lu dans mon lit. —
un peu souffrant et fatigué.
 
Ce matin, levé à neuf heures. Lu le journal. La
presse me dégoûte. Je voudrais qu'on la sabrât et
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l'ignoble. — on peut m'en croire, moi qui l'ai aimée
et dont l'amour a été tué par le dégoût.
 
Déjeuné. — écrit des lettres, — un abatis ! —
répondu à Grunn qui m'a donné des explications
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partir le plus tôt possible, car je séjournerai à
Caen.
 
Reçu du monde. Aristide F... puis Guérin. Guérin
s'en est allé au musée. Resté seul. Pas en train de
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impossibilité
de l'oubli, rend ce jour-là amèrement douloureux.
 
On dirait l'anniversaire de l'abandon. Mais
c'est dans l'abandon que l'on connaît sa force, et
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les femmes qui sortent le dimanche sont sans valeur,
aristocratiquement parlant. — dîné seul chez C...
 
mangé énormément, sans angoisse d'estomac après. —
allé au café. — B... (Marco) et '' somegod ''
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n'est, morbleu ! Pas peu dire. — rentré. Bu de l'eau
et écrit ceci. — je vais essayer de travailler.
 
'' 26, au soir. ''
 
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reçu des lettres. Une, entre autres, de Mlle De
La L (la femme sous peu de jours de mon frère).
 
Timide, incorrecte, d'une écriture de pensionnaire.
 
C'est une femme à former, mais qui prendra
cette '' charge d'âme ? ''
-déjeuné. Lourd. Le temps
chaud. Je me suis couché et ai fait la sieste.
 
Réveillé. Bu de l'eau de Cologne dans de l'eau sucrée
pour remonter mes esprits. Travaillé. Pris des notes.
 
Marqué des lectures. Le besoin des connaissances
positives, du réalisme dans les aperçus de l'esprit,
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travers les massifs éblouissants dans leur base de
clairière, et sombres et mélancoliques à leur sommet.
 
Cela nous a pénétrés comme la vraie beauté. —
dîné au restaurant italien. Bu du Bordeaux, bon,
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au boulevard. Nous nous y sommes assis. — pris
une paire de gants chez la Geslin. Revenu seul.
 
Une lune albâtréenne et un ciel de taffetas bleu. —
travaillé. — pris des notes. — puis pensé à...
 
j'espère que j'aurai une lettre d''' elle ''
demain.
 
Sans cela, gare l'humeur ! — la nuit commence d'être
avancée. Vais-je dormir ou travailler encore ? Ou...
 
ou... ma foi ! Je ne sais. Oh ! Le moi, le moi,
pourquoi faut-il que nous en ayons un ?
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éveillé à 8 heures. — levé. — lu les journaux. —
reçu des lettres et en ai écrit. — j'en ai reçu de...
 
comme j'y comptais, par conséquent assez bien
tout le jour. — non plus amusé qu'à l'ordinaire,
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et des brisures du coeur, s'il y a quelque chose chez
moi qui ait porté ce nom pour une autre que pour...
 
on soufflette son passé, on renie ce qu'on aimait, on
change !
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une lettre et fermé ce journal pour lire la brochure
en question.
 
Peut-être n'y a-t-il qu'une mère '' malheureuse et coupable ''
qui puisse aimer passionnément son
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devoirs produise quelque chose de plus sublime que
ces devoirs mêmes.
 
'' 29, au soir. ''
 
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qui influe sur l'âme d'un homme, je n'ai pas
désappris à aimer.
 
Levé tard. Trop dormi. Un sommeil lourd et
fiévreux, — mais du moins sans rêves. — lu les
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n'est-il pas irréparable ?
Déjeuné, — et réduit mon déjeuner de moitié.
 
Un progrès, car depuis cette sacrée maladie je
dévorais comme un jaguar. — il faut que je songe à
redevenir de bonne compagnie et sociable. — travaillé.
 
-lu. — pris des notes, — pas mal, — je pensais
à ce que je faisais. J'avais la force de l'esprit
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semblait qu'un peu de causerie aurait détendu
agréablement mes esprits.
 
Allé en voiture. Revenu à pied et par le plus long.
 
-un état vague de pensée côtoyant l'ennui de fort
près. — le temps s'est passé ainsi, je ne sais trop
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'' (rara avis in terris ! ) ''
rentré.
 
écrivaillé pour surmonter mes pensées ; du quinquina
pour la fièvre ! — il est une heure du matin.
 
Je viens de regarder le ciel qui est calme, plus
calme que moi. — vais-je me coucher ?
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fallu railler sur tout et mentir avec grâce, il m'a
fallu me croiser quatre griffes de lion sur le sein.
 
Ii
quand tu me reverras seul, ne cherche point dans
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la rendant amère, celle-là, — que ni le temps, ni
le monde, ne pourrait à présent nous ravir.
 
Iii
ô Clary ! Toi qui m'es restée quand l'oubli
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revoir, ce qui fut moi te restera fidèle, et si c'est
un rêve, je veux rêver que nous nous aimerons.
 
'' 30 septembre. ''
 
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celle en marbre de Michel-Ange. Les domestiques
sont couchés. — pas de feu. — je suis transi.
 
Mem. Si je rentre demain tard, ne pas oublier
un manteau.
 
Aujourd'hui, levé souffrant, mais la souffrance
a fui dans les deux heures qui ont suivi le réveil. —
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proposition que je lui fais de nous battre s'il s'est
trouvé insulté, ne l'a pas trouvé pressé d'accepter.
 
Honnête homme ! La vie lui est douce et il tient à
sa panse. Ce qu'il y a de plus plat dans la
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destination dernière de cette feuille stupide,
sédiment de bêtise et de servilité.
 
Déjeuné. — reçu une lettre de Léon. Il me donne
les plus pitoyables raisons pour justifier son entrée
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-des raisons qui ne sont pas des raisons. —
travaillé jusqu'à l'heure où Th... est venu. Causé.
 
Reçu une visite de l'abbé Marty. Parlé espagnol,
qu'il m'apprend, incorrectement, mais entendu Marty
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la soirée au concert. Il y avait longtemps que je
n'avais entendu de musique ; cela m'a paru bon.
 
Beaucoup de monde se ruait là, mais je n'ai vu
personne qu'on pût honorer de ce regard '' attentif ''
 
qui naît devant la beauté dans nos sceptiques yeux.
 
-revenu par le boulevard. — rencontré C M... —
bavardé. — pris un cabriolet et rentré. — bonne
nuit.
 
'' 1er octobre 1836. ''
 
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digne du mois de janvier dans ses plus mauvais
jours. — ai fait allumer du feu. — travaillé.
 
Pris des notes historiques et politiques. — rompant
ainsi une chaîne d'idées entraînantes et qui ne
demandaient qu'à m'agiter si je n'avais pas résisté, —
m'agiter et non m'abattre, ce qui est tout différent.
 
Lu Pausanias, — douteux comme toujours, mais
cependant soumis à l'opinion de son temps et se
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a été là, coiffé et habillé presque. — quand il a été
parti, lu une thèse en chirurgie assez bien faite.
 
J'aime ces matières-là. Elles attirent irrésistiblement
mon esprit. Les sciences dans lesquelles on n'est pas
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temps gris, pluvieux, '' spleenétique. ''
-allé dîner.
 
Ces messieurs (G... et Q...) sont venus. Dîné
longtemps et copieusement, et couronné le tout d'une
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aux facultés,
le dictame des inquiétudes et des ennuis de la vie.
 
Oui ! L'intelligence doit gagner à cela. Elle gagne
en calme, et le calme, c'est la force. Par exemple,
gare l'amour ! Car s'il s'en mêle, tout est fini.
 
Allé chez la geslin ; pris des gants. Convoité un
magnifique flacon de cristal ciselé à bouchon d'or pur
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concert. — y avais trouvé B avec Mme G, sa
cousine. — un monde fou, mais pas d'aristocratie.
 
Aujourd'hui, levé à une heure. — travaillé. —
lu Bulwer. Pas content
de l'ouvrage. Ennuyeux et radical. — habillé, et
attends Th pour dîner.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 1 198 ⟶ 1 306 :
bonne et d'esprit. Nous verrons bien. Oublié aussi
de noter une visite du dr Marty.
 
J'avais l'intention de faire des visites. Ai
renoncé à mon projet à cause du froid. Thébaut
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nous. — monté au boulevard. — redescendu à
cause du froid. — mal en train. — rentré.
 
C'est aujourd'hui (cette nuit même) que se marie
monsieur mon frère. Dans quelques heures la
Ligne 1 222 ⟶ 1 332 :
on a plutôt
l'air triste quand le coeur est heureux à cet âge.
 
La crainte de tout perdre n'est-elle pas au fond
(mais seulement '' au fond) ''
de nos joies. Oh ! Je ne
veux point y penser.
 
'' 4 octobre 1836. ''
 
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aussi mal que le corps. — lu le journal. Rien que des
sottises ! — écrit une lettre à Léon. — lu Bulwer.
 
Toujours mécontent. à part les grands poëtes, je
ne crois pas que les anglais puissent faire un bon
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n'en a pour le bien faire, et peut-être une autre
position dans le monde pour bien observer.
 
Il y a dans '' don Juan, ''
malgré la verve malicieuse
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de la société anglaise,
que dans tout Bulwer qui l'a fait poser devant lui.
 
Reçu une lettre de Mme De F. Me dit avoir
déterré une position avantageuse pour ma protégée
Ligne 1 262 ⟶ 1 377 :
pas sorti. — renvoyé le coiffeur. — rêvassé de ce
mariage. Je ne sais pas pourquoi j'y pense ainsi.
 
Puis à... puis à... sur quelle diable de montagne
russe glisse la pensée ! Impossible de l''' enrayer ''
Ligne 1 267 ⟶ 1 383 :
quand elle a pris certaines directions. — allumé
la bougie. Lu Bulwer jusqu'à l'ipécacuanha.
 
Il dit que le ridicule en France s'attache aux
manières, et en Angleterre aux émotions. Qu'on
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ridicule. Mais l'amour de l'antithèse égare
l'insulaire.
 
Nous ne pardonnons guère plus aux émotions
qu'aux manières '' inélégantes. ''
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politique qu'un engoûment. — envoyé chercher à
dîner.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 1 309 ⟶ 1 428 :
les ivresses décolorées et rares que l'on essaie de
provoquer sont impossibles.
 
Causé jusqu'à neuf heures et demie. — H partie,
lu encore Bulwer. Il faut que je finisse le volume
Ligne 1 321 ⟶ 1 441 :
 
levé souffrant, mais moins qu'hier et aussi tard.
 
-Théb est venu comme je sortais du lit. — pris
devant lui un bain de pieds brûlant et fortement
Ligne 1 350 ⟶ 1 471 :
'' noyant ''
dans un ensemble harmonieux.
 
Monté au boulevard seul. Un temps sale et humide.
 
-fait une visite à... personne ! — revenu. —
rencontré F B promené ensemble. Parlé histoire
Ligne 1 389 ⟶ 1 512 :
Que c'est beau d'être beau ! — moins impressionné
pourtant par cette femme que mon ami M De G.
 
Il m'est arrivé une plaisante aventure en allant
à ce concert. Une femme (entretenue sans doute),
Ligne 1 394 ⟶ 1 518 :
des yeux noirs,
mince (trop mince même), est passée près de moi.
 
L'ai regardée, mais sans affectation. Alors elle a
rebroussé chemin, m'a suivi, et me joignant bientôt
Ligne 1 416 ⟶ 1 541 :
l'a pas même remarquée ?
Revenu du concert par le boulevard. — soirée fraîche.
 
-la pluie est tombée au moment où je quittais G. —
jeté dans un cabriolet. — rentré. — causé avec... —
Ligne 1 422 ⟶ 1 548 :
'' soupirer ''
mes adieux.
 
'' 7 octobre 1836. ''
 
levé bien portant. — lu les journaux. — écrit à
Mme De L R. — pris un bain de pieds. — déjeuné.
 
-écrit à T pour mon poignard. — soldé des
notes. — que tous les diables d'enfer emportent
Ligne 1 451 ⟶ 1 579 :
demain à quatre heures et demie. Mais je ne
dormirai pas.
 
Je quitte donc Paris, et pour combien de temps ?
Le moins longtemps possible. Les conditions
Ligne 1 485 ⟶ 1 614 :
littératures du monde moderne aient produit rien de
plus achevé.
 
J'ai rencontré aujourd'hui un homme qui
ressemblait tellement à... qu'on aurait dit une
Ligne 1 506 ⟶ 1 636 :
a d'étendue d'esprit. Mme De L R me niait cela
aussi l'autre jour, ou sans le nier, le ravalait.
 
'' " je serais très peu flattée de cela " , ''
 
Ligne 1 522 ⟶ 1 653 :
ferais beaucoup de choses parce qu'elles portent un
certain nom, et sans autre raison que celle-là.
 
Et maintenant je ferme ce livre que je ne
r'ouvrirai qu'à Caen. — la pluie tombe à torrents. —
regardé à travers mes vitres ; pas une étoile ! Et le
jour ne paraît point encore. Ces départs sont tristes.
 
Je désirerais '' rouler ''
maintenant.
 
'' à Caen, 11 octobre 1836. ''
 
Ligne 1 540 ⟶ 1 674 :
je lis étant couché, ce qui vaut mieux que
l'agitation de la pensée, cause ordinaire d'insomnie.
 
-habillé. — descendu. — déjeuné avec des huîtres.
 
-lu la dernière brochure de M De Bonald, que
je ne connaissais pas. — écrit une longue lettre à
Ligne 1 550 ⟶ 1 686 :
jours précédents il a fait très beau. Cependant je ne
suis pas sorti encore.
 
'' 12 octobre 1836. ''
 
Ligne 1 589 ⟶ 1 726 :
je sortirai. — cette ville m'écrase ! Je n'aime
que les campagnes de ce pays-ci.
 
Proverbe écossais : '' il ne faut pas donner à un fou un bâton pointu. ''
 
Ligne 1 597 ⟶ 1 735 :
jusqu'à trois heures, sans m'interrompre que
pour changer d'attitude, de mon lit à mon fauteuil.
 
-les journaux, — aussi insipides qu'à l'ordinaire.
 
-reçu une lettre de Gaudin. — m'apprend que
Th m'apportera l'eau Addisson demandée et les
autres objets. — repris ma lecture jusqu'au dîner.
 
-dîné. — causé l'heure d'après en buvant de
l'eau-de-vie dans de l'eau pour me remonter. — pas
Ligne 1 611 ⟶ 1 752 :
 
suffirait.
 
'' Caen, 21 octobre 1836. ''
 
Ligne 1 650 ⟶ 1 792 :
-revenus fort tard. — un temps acéré
de froid, mais une lune fabuleuse de clartés vives.
 
-le paysage superbe à quelques endroits. Hérissé de
clochers normands
Ligne 1 659 ⟶ 1 802 :
trois bols de punch au kirsch-wasser. — retourné vers
une heure chez un de nos convives, le docteur A.
 
-trouvé sa soeur, délicieuse brune, au teint bistré
avec des couleurs (par moments) frêles de fraîcheur
Ligne 1 667 ⟶ 1 811 :
jusqu'à deux heures du matin, et pas couché avant
trois.
 
Aujourd'hui les nerfs sont dessus dessous, mais
la vie a été plus haut que les nerfs, elle a
Ligne 1 683 ⟶ 1 828 :
'' elle ''
et qui fasse ombre sur son souvenir.
 
'' 26 octobre 1836. ''
 
Ligne 1 688 ⟶ 1 834 :
été encore mieux reçu de mes parents que je ne m'y
attendais, quoique je m'attendisse à l'être bien.
 
-impression des lieux, nulle. — la patrie, ce sont
les habitudes, et les miennes ne sont pas ici, n'y
ont jamais été. — mes malles n'étant pas ouvertes,
je n'ai pas écrit.
 
Aujourd'hui, éveillé à sept heures. — levé. — fait
la barbe. — ouvert mes malles. — rangé. — tisonné.
 
-rêvassé. — enfin, usé du temps. — commencé une
longue lettre à Guérin. — achevé de m'habiller.
 
-dîné. — causé à bâtons rompus. — monté chez moi
au crépuscule. — achevé ma lettre. — descendu.
 
-M R était au salon. — causé. — ai manqué de
sang-froid à cause du mouvement des idées qui
Ligne 1 703 ⟶ 1 854 :
que je voudrai, chose plus difficile pour moi que
de faire ce que je veux ? — soupé. — causé encore.
 
-dit des folies. — remonté chez moi, — et vais me
coucher et lire Goethe.
 
'' 28 octobre, au soir. ''
 
Ligne 1 710 ⟶ 1 863 :
aujourd'hui éveillé à sept heures. — levé à huit
et demie. — pas de lettres, pas de journaux.
 
Ignorance complète de ce qui se passe à Paris.
 
Le temps a cessé d'être beau. La pluie est tombée,
et le vent du nord siffle et flagelle. Les nuages
Ligne 1 719 ⟶ 1 874 :
Goethe. C'est
un allemand malgré tout son génie, que cet homme.
 
-il était devenu d'airain, une espèce de Talleyrand
poëte pour la sécheresse du coeur, sur ses
Ligne 1 748 ⟶ 1 904 :
complète, et je ne me rappelle que l'idée, relevée
sans doute par le style dans l'original.
 
J'ai été une partie du jour obsédé de mille pensées
troublantes. — j'ai pu à peine les dompter, et
Ligne 1 757 ⟶ 1 914 :
encore. — pourrons-nous réaliser '' nos ''
projets ? ...
 
-ici, j'ai vécu
avec '' elle. ''
Ligne 1 775 ⟶ 1 933 :
humain. Tant mieux ! Du reste ; elle sera moins
malheureuse.
 
écrit ceci, — et vais me coucher et lire un peu.
 
Il est minuit et demi.
 
'' interrompu et repris le 5 novembre. ''
 
je ne marche que par saccades dans ce journal.
 
Depuis le 28, ma vie s'est singulièrement dissipée. —
visites, dîners, jeu, et au milieu de tout cela le vide
Ligne 1 785 ⟶ 1 947 :
province. Le soir arrivait, et dans le néant de
chaque jour je n'avais pas le courage de le noter.
 
Cependant j'ai lu et écrit, mais seulement des
lettres. — G devient d'un laconisme ennuyeux, et
Ligne 1 794 ⟶ 1 957 :
et de blancheur bleuâtre. Nous
irons chez elle probablement.
 
J'ai fini les '' mémoires ''
de Goethe. — beaucoup
Ligne 1 807 ⟶ 1 971 :
la critique (à part les sciences) puisse exister dans
ce pays-là. On y a trop le besoin d'admirer.
 
Mes parents sont toujours pleins de bonté douce
et d'attentions. Rien ne trouble et ne troublera,
Ligne 1 812 ⟶ 1 977 :
mère plus changée. Au physique elle ne l'est presque
pas, si ce n'est du front, qui a un peu vieilli.
 
Je vais m'habiller pour dîner. — me suis habillé.
 
-lu l''' histoire de la révolution française ''
 
par M De Cony. — allé dîner chez ma tante. — bu
d'excellent Bordeaux, qui n'a pas noyé l'ennui.
 
-revenu chez Mme De... causé avec beaucoup
d'impétuosité. — dit mille bouffonneries. — soupé.
 
-écrit ceci, et vais me coucher et lire dans mon
lit.
 
'' 7 novembre. ''
 
Ligne 1 826 ⟶ 1 996 :
descendu au salon. — un peu souffrant et d'une
grande indolence. — à cause de cela rien noté.
 
Aujourd'hui, éveillé à huit heures. — pris un
bain de pieds. — lettres et journaux. — cette folie
Ligne 1 834 ⟶ 2 005 :
trouvé cela trop bête, car j'ai vainement cherché
leurs noms.
 
Lu Cooper dans mon lit jusqu'à onze heures.
 
-levé. — habillé. — lu encore. — dîné. — pas
content de mon appétit, qui est toujours vorace et
que je dois mater si je ne veux point gagner ce
malséant embonpoint dont j'ai toujours eu horreur.
 
-bu de la liqueur après dîner et fumé une cigarette.
 
-allumé du feu et repris Cooper. — nul intérêt
dans cette lecture et à peine de l'attention. — le
Ligne 1 845 ⟶ 2 020 :
en moi des flots de tristesse. — à quatre heures,
R m'a apporté une lettre qui était d'elle.
 
-toujours la même, toujours ! Je n'ose penser à ce
que deviendrait ma vie si ce '' dernier ''
Ligne 1 850 ⟶ 2 026 :
allait changer '' aussi, ''
mais je ne crains pas...
 
non ! Je ne crains pas... car si je craignais, je...
 
'' je ne le dirai point devant vous, chastes étoiles ! ''
 
Ligne 1 856 ⟶ 2 034 :
où je suis descendu au salon. — M De Saint-Q
est venu m'offrir son tilbury pour demain. — accepté.
 
-je vais à Sainte Colombe. La marquise D'H y sera.
 
-la connais seulement par ouï-dire, à travers les
malveillances de province qui, comme certains
cristaux colorés, décomposeraient la lumière.
 
-n'en veux rien penser avant de l'avoir vue. —
reçu ma cargaison de liqueurs et le manuscrit de
Ligne 1 879 ⟶ 2 060 :
jour fatal pour ce diable de sentiment qui amollit
et par conséquent ne vaut rien. — fini Cooper.
 
-vais me coucher, et de peur de cette grande
souffrance trop connue et redoutée, l'oisiveté dans
Ligne 1 915 ⟶ 2 097 :
et avec des torrents de mépris pour tout ce que
j'ai vu et entendu.
 
N. B. — ce qui me frappe le plus en province,
c'est le faux.
 
Aujourd'hui, réveillé souffrant après une nuit
agitée. Une torpeur plutôt qu'une douleur de tête,
Ligne 1 932 ⟶ 2 116 :
n'appartient qu'à l'histoire des temps futurs, qui
rendra justice à sa prodigieuse intelligence.
 
Levé vers midi. — habillé. — joué avec les chats
et les ai observés jouer. — commencé une lettre. —
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cette vie passée. à moins de m'anéantir, Dieu
lui-même ne pourrait pas l'effacer.
 
Donné des manchettes à blanchir. — reçu une
visite de Saint-Q. — ennuyé doublement par
moi et par les autres. — monté chez moi. — rêvassé.
 
-plein de pensées qui cherchaient à déborder et
que j'ai retenues, mais douloureusement, comme on
Ligne 1 973 ⟶ 2 160 :
Sénèque, dans le bain chaud où elle finira par
mourir.
 
écrit à Th-puis à G-puis à Léon. —
pensé à... et aussi à Paris et à notre vie écoulée
Ligne 1 983 ⟶ 2 171 :
une jeune fille pourtant. — soupé. —
causé au coin du feu avec ma grand-mère.
 
-souffrant toujours. écrit ceci, et je prends
l'envie de dormir.
 
'' 12. ''
 
lu. — écrit. — travaillé toute la journée d'hier.
 
-le soir très souffrant et couché sans avoir écrit
de mon journal. — pas sorti que dans le jardin.
 
J'ai commencé un conte '' (Bruno). ''
c'est une
Ligne 2 012 ⟶ 2 204 :
ceci, et vais dîner, ce qui peut passer pour un
déjeuner dans les habitudes de Paris.
 
'' au soir. ''
 
dîné. — n'ai mangé que des huîtres de rocher. —
lu jusqu'au jour tombant. — pas sorti. — rêvassé.
 
-réfléchi sur ma vie ici. Il me serait impossible
de la faire durer longtemps, malgré l'amabilité vraie
Ligne 2 024 ⟶ 2 218 :
aussi indolent que le mien. — souffert de l'estomac
et des nerfs. — pris de l'éther dans de l'eau sucrée.
 
-continué l''' histoire de la révolution. ''
-ma
mère m'a envoyé chercher pour jouer. — perdu. — soupé.
 
-Causé au dessert, mais non longtemps. — remonté
chez moi. — écrit ceci, et vais me jeter au lit et
lire.
 
'' 21. ''
 
interruption du journal pendant quelques jours.
 
-ma belle-soeur est arrivée, et depuis ce jour j'ai
dissipé mon temps sans en rien retenir. à peine si
Ligne 2 045 ⟶ 2 243 :
pour sacrifier à cela mon besoin d'être seul et de
travail.
 
Hier, dimanche. — fait éveiller pour aller à la
messe de six heures. La nuit dure encore à cette
Ligne 2 051 ⟶ 2 250 :
peu à peu les vitraux de l'église ; l'autel seul est
éclairé par les cierges, le reste est dans l'ombre.
 
à peine si l'on distingue les femmes d'ici, le
capuchon de leurs mantelets sur leurs têtes. Tout cela
Ligne 2 061 ⟶ 2 261 :
mauvaise tête, à la Rousseau, et d'expressions
analogues, ce que j'ai en détestation et en dégoût.
 
'' 23, mercredi. ''
 
Ligne 2 070 ⟶ 2 271 :
voilà une partie
des graves occupations d'ici. Hier, c'était gala.
 
Je ne mangeai point, par respect pour les femmes
et pour les baleines de mon gilet, deux choses
Ligne 2 079 ⟶ 2 281 :
véritable torpeur d'Anglais après mes repas ; c'est
le pont qui conduit au sommeil.
 
Aujourd'hui éveillé à huit heures. — lu dans mon
lit. — levé. — pas déjeuné. — descendu au salon.
 
-causé et lu les journaux. — spleenétique toute
la journée. — dîné et défendu vigoureusement
Ligne 2 088 ⟶ 2 292 :
je les romprais pour lui. — il n'y avait là que la
belle-mère de mon frère et ma belle-soeur.
 
Après dîner, resté quelque temps dans le salon à
causer par amour de la taquinerie. — bu du genièvre.
 
-monté chez moi. — j'avais laissé des lettres
s'amonceler sans y répondre. Y ai répondu fort au
Ligne 2 101 ⟶ 2 307 :
sorti. J'attends le sec pour me hasarder à me
promener.
 
'' 24, jeudi. ''
 
Ligne 2 114 ⟶ 2 321 :
influent sur mon humeur le reste de la journée
et qui consolent de l'ennui de vivre. — dîné.
 
-sorti après dîner. — le temps était sec. Beaucoup
de vent et un soleil d'hiver. Le froid m'a saisi.
 
-fait une visite à ces
dames D. Elles m'ont donné d'excellent café, et
Ligne 2 124 ⟶ 2 333 :
éteint à m'attendre. — couché. — écrit une lettre
dans mon lit et ceci enveloppé dans mon manteau.
 
'' bonsoir ! ''
 
Ligne 2 149 ⟶ 2 359 :
remarquable. Aussi intéressante que la première. —
reçu un billet d'Alfred B en réponse au mien.
 
-sorti dans le jardin. Un temps gris et couvert,
avec disposition à la gelée, que je préférerais de
beaucoup aux pluies continuelles qu'il fait ici.
 
-commencé une '' vie de Buffon ''
par Condorcet.
 
-j'ai
envie d'étudier un peu Buffon, sous les rapports du
style, quoique ce '' styliste ''
ne m'ait jamais plu.
 
-mais peut-être ai-je tort ? Je me romprai à cette
lecture. Il faut cesser d'être exclusif, rude
combat que j'ai à me livrer.
 
Dîné. — un damné dîner maigre ! Nous suivons
rigoureusement ici la règle catholique. — ai
Ligne 2 175 ⟶ 2 390 :
et suis monté chez moi. — j'ai écrit une longue
lettre à G pour me soustraire à certaines idées.
 
-repris et achevé la '' vie de Buffon ''
par
Ligne 2 180 ⟶ 2 396 :
écrite, avec abus de
mots vagues, abstraits, sans couleur.
 
Nulle recherche des influences de la vie sur le
talent. De la critique générale sans profondeur et
Ligne 2 188 ⟶ 2 405 :
énergie, d'une persistance et d'une abnégation
incomparables.
 
Je n'ai pu veiller, je tombais de sommeil.
 
'' 26, samedi. ''
 
Ligne 2 196 ⟶ 2 415 :
à diverses choses. — dîné. — fumé. — rêvassé
une partie de l'après-midi. — à quoi ? D'abord à...
 
alpha et oméga de toutes mes pensées. Mais qu'elles
meurent à la place où elles naissent, et que le monde,
Ligne 2 208 ⟶ 2 428 :
le soir chez M D M. — pas joué. — revenu las,
et couché.
 
'' 27. ''
 
Ligne 2 219 ⟶ 2 440 :
une partie de la matinée avec ma mère, et joué avec
un chat, le plus voluptueux animal qui fut jamais.
 
-achevé et cacheté une lettre commencée. — dîné.
 
-après dîner, R est venu m'ennuyer de ses
insignifiances pédantesques. — fumé. — descendu
Ligne 2 233 ⟶ 2 456 :
est excellente. — raconté des histoires de spectres
et d'apparitions après souper. — remonté chez moi.
 
-fait causer sur beaucoup de gens du peuple
connus dans mon enfance ma vieille Jeanne, une
Ligne 2 239 ⟶ 2 463 :
de ma mère. — l'ai renvoyée à minuit et me suis
couché.
 
'' Coutances, samedi 3 décembre. ''
 
Ligne 2 250 ⟶ 2 475 :
serait pas même une manière douce et bonne de se
faire stupide.
 
J'ai joué l'Alcibiade tout ce temps. J'ai bu plus
que ces normands grands buveurs. Ils s'étonnaient
Ligne 2 257 ⟶ 2 483 :
revenir à mon système de sobriété pythagorique,
-sans grand effort, comme je fais toutes choses.
 
Quand on n'a goût à rien, on laisse aisément
tout.
 
Je suis arrivé aujourd'hui à Coutances pour voir
mon frère. — arrivé à quatre heures '' de ''
Ligne 2 296 ⟶ 2 524 :
voyages '' le plus ''
triste plaisir de la vie.
 
-n'ai-je pas laissé des morceaux de mon coeur
derrière moi ?
Ai supprimé le déjeuner, — pris seulement un
bouillon. — allé voir ma tante, malade et ennuyée.
 
-rentré. — lu jusqu'au dîner et pas ressorti de
la journée. — pensé à... et à mes amis de Paris avec
Ligne 2 319 ⟶ 2 549 :
s'éteint. — vais cacheter ma lettre, me coucher,
et je lirai dans mon lit.
 
'' dimanche, 4 décembre 1836. ''
 
Ligne 2 357 ⟶ 2 588 :
évoque en moi par l'heure et par la psalmodie des
mondes de souvenirs.
 
Rentré à l'hôtel. — la pluie commençait à tomber,
une pluie dense, subtile, incessante, lente,
Ligne 2 363 ⟶ 2 595 :
sa grande plainte, sa sonore lamentation. — fait du
feu, et écrit ceci avant dîner.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 2 378 ⟶ 2 611 :
j'entends les coqs chanter dans les cours. Il me
prend envie de dormir.
 
'' lundi 5. ''
 
assez bien dormi et sans rêves, du moins pénibles.
 
-éveillé à huit heures et demie. — levé. — cacheté
des lettres. — lu Shakespeare et le commencement
Ligne 2 402 ⟶ 2 637 :
qu'il ne mentait pas et qu'il ne connaît point
l'ennui.
 
Vases d'élection que toutes ces coquilles
d'huîtres ! ... et pourquoi faire le dédaigneux du
Ligne 2 415 ⟶ 2 651 :
soeurs, et pour le moment porte le deuil de Charles
X.
 
Après G, M P est venu me prier à dîner pour
demain. — il faut bien que je dîne chez lui
Ligne 2 435 ⟶ 2 672 :
de lord Byron,
mais à trente ans.
 
Ma lettre écrite, relevé mon feu, — tisonné, —
bu un verre d'eau et de vin, maudit breuvage, mais
Ligne 2 455 ⟶ 2 693 :
demie au séminaire. — revenu chez moi avec
Léon. — lu ensemble jusqu'à midi. Il m'a quitté.
 
-porté une lettre à la poste et exploré la ville,
dont je n'ai pas été plus content qu'à la première
Ligne 2 479 ⟶ 2 718 :
franchit pas en province, fond de moeurs d'une
hypocrisie dont on est puni par un ennui affreux.
 
-je comprends (quand on a du temps de reste) qu'on
vienne en province passer un hiver, ne fût-ce que
Ligne 2 501 ⟶ 2 741 :
cessera d'être redoutable quand il commencera de leur
ressembler.
 
Mais qu'un homme habitué au séjour de Paris
ou aux voyages (les voyageurs ont une supériorité
Ligne 2 547 ⟶ 2 788 :
d'une élégance irréprochable et
d'une vraie lutte de recherche avec les femmes.
 
Nullement '' galant ''
(mot qui n'est pas encore
Ligne 2 560 ⟶ 2 802 :
à coucher, j'accepte le nom d'imbécile et me crache
moi-même à la figure comme observateur.
 
Resté la soirée chez Mme P. Elle regarde toujours
son mari quand elle avance quelque chose, non par
Ligne 2 576 ⟶ 2 819 :
rêvassé. — pas en train de travailler. — écrit ceci
et couché.
 
'' mercredi 7, au soir. ''
 
Ligne 2 605 ⟶ 2 849 :
soir. Du reste pas une idée, pas un mot, pas une
accentuation, qui sortît du bourbier du commun.
 
Fatigué d'observer '' cela, ''
j'ai clos les yeux à
Ligne 2 620 ⟶ 2 865 :
nous n'en avons
pas eu aujourd'hui la moindre révélation.
 
Il m'a adressé la parole une ou deux fois, mais
j'avais résolu de fermer cette main trop souvent
Ligne 2 630 ⟶ 2 876 :
Walter Scott dont le portrait '' sévère et gracieux ''
poursuit très souvent mon souvenir.
 
Joué toute la soirée. — ai perdu, mais peu. —
le jeu est une bonne chose dans le monde de
Ligne 2 640 ⟶ 2 887 :
n'a que des
côtés physiques sans beauté mais non sans puissance.
 
-sa soeur est tellement mal de toutes façons, que je
n'en parle pas. — rentré. — repris ma lecture de
tantôt et vais la continuer dans mon lit.
 
En répondant aux rationalistes, M Gerbet (dans son
livre du principe générateur), toujours dans
Ligne 2 665 ⟶ 2 914 :
l'absurdité du miracle, je vais tâcher de répondre
à M Gerbet pour ma part de rationalisme.
 
Est-il plus absurde de poser le miracle de
l'intervention de Dieu dans la conscience des
Ligne 2 690 ⟶ 2 940 :
moins dans ce cas-ci) ; et ils brusquent
l'explication d'un fait obscurément connu.
 
Dira-t-on que le langage a fait depuis l'intelligence,
et demandera-t-on pourquoi Dieu a agi d'abord d'une
Ligne 2 705 ⟶ 2 956 :
immédiatement s'est retiré de la scène et n'a plus
agi sur l'homme que par l'intermédiaire de l'homme.
 
Pourquoi ? Parce que la nature des choses et ses
conséquences, la logique de Dieu, le voulaient ainsi.
 
Dieu avait-il besoin d'agir puisque l'homme
pouvait le remplacer, et la première société
Ligne 2 738 ⟶ 2 991 :
'' Simon, ''
ce qui montre où en est la lecture ici.
 
Moins triste que les jours précédents après le
dîner. A m'a écrit ce matin, mais ce ne peut être
Ligne 2 749 ⟶ 3 003 :
mon flambeau s'éteint et me force à finir la soirée,
qui du reste est fort avancée, que je crois.
 
'' vendredi 9. ''
 
Ligne 2 756 ⟶ 3 011 :
Shakespeare une heure, puis repris Quin. — le
coiffeur est venu. — habillé. — sorti.
 
Allé au séminaire. — Léon a lu '' Germaine ''
 
Ligne 2 772 ⟶ 3 028 :
d'être à genoux devant les grosses bottes de son
frère Napoléon.
 
Ces '' mémoires ''
ne valent que par l'époque qu'ils
retracent et à cause de la haute position de l'auteur.
 
En eux-mêmes, ils n'offrent aucun intérêt. — par
Mahomet, j'en ai la tête lasse et je me couche !
Ligne 2 780 ⟶ 3 038 :
 
levé, — rasé, — coiffé et habillé pour dix heures.
 
-allé au séminaire. — achevé '' Germaine ''
avec
Ligne 2 796 ⟶ 3 055 :
un tableau de Salvator Rosa. L'un et l'autre
sont de l'action.
 
Une idée m'est venue en lisant ce livre. Mme
Dorval a dû le lire souvent. Elle peint avec
Ligne 2 801 ⟶ 3 061 :
l'action de son style et de la même manière. Les
rapports d'imagination sont frappants.
 
Dîné. — après dîner, habillé. — mis deux cartes
chez F M. — passé le soir chez Mme P. Son mari
Ligne 2 807 ⟶ 3 068 :
lettre. — lu du Quin et écrit ceci en proie à mille
distractions... je pense à...
 
'' lundi, 12. ''
 
Ligne 2 815 ⟶ 3 077 :
rêves qui se brisaient en mon sein comme mille
vagues.
 
Aujourd'hui levé de bonne heure. — lu jusqu'à
l'arrivée du coiffeur. — coiffé. — habillé. — lu
Ligne 2 828 ⟶ 3 091 :
torsions de bras et des cris perçants. — l'ai étudiée
ainsi. C'était de l'effroi sans grandeur.
 
Dîné fort tard à cause de cet événement. — il est
venu du monde. — causé et raillé. — puis retombé
Ligne 2 835 ⟶ 3 099 :
et mes journaux de Saint-Sauveur. — la comtesse
de Saint-F est morte ; deux fiers yeux de moins.
 
Je m'imaginais que Léonore Galigaï devait
ressembler à cette femme-là. — je pars demain et
Ligne 2 842 ⟶ 3 107 :
 
par Montalembert) et je clos ici mon journal.
 
'' Saint-Sauveur-Le-Vicomte, 15 décembre. ''
 
Ligne 2 850 ⟶ 3 116 :
 
aux quatre vents du ciel ! — levé. — reçu des lettres.
 
-lu le journal, — puis la '' revue des deux mondes ''
 
Ligne 2 861 ⟶ 3 128 :
enveloppée de vapeurs se purifiait en montant dans
le ciel. La campagne était pleine de bruits sonores.
 
Un peu de brume aux horizons, les rivières
torrentueuses. — tout en causant avec M R j'ai pensé
Ligne 2 868 ⟶ 3 136 :
injustement. — fait une visite à ces dames D. —
rentré. — soupé. — lourd. — couché.
 
'' 16 décembre. ''
 
éveillé à huit heures et levé à la demie. — lavé.
 
-peigné. — habillé. — reçu une longue lettre de
G, spirituelle et cynique. — reçu une visite. — monté
Ligne 2 877 ⟶ 3 147 :
du café. — déballé des livres. — travaillé. — écrit
à B pour le prier de m'envoyer quelques volumes.
 
Il n'a pas pu, n'ayant pas ses livres chez lui (mais
chez son beau-frère) et sa femme étant malade et
Ligne 2 891 ⟶ 3 162 :
qui est celle de minuit. — vais me coucher et lire
encore.
 
'' 17 décembre. ''
 
Ligne 2 910 ⟶ 3 182 :
folies ; mais si l'on avait pu voir le fond de ce
rire insensé ! — remonté et mis au lit incontinent.
 
Demain est dimanche, et contre mes habitudes tardives,
je vais à la messe de six heures, avant le jour.
 
'' 18 décembre, dimanche. ''
 
levé à six heures. — allé à la messe. — revenu.
 
-lu les '' mémoires ''
de Mlle Quinault tout le matin
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deux heures. — redescendu. — perdu le temps à
diverses choses. — pas veillé.
 
'' 19, lundi. ''
 
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la vie !
Interrompu par mon voyage à Caen.
 
J'ai quitté Saint-Sauveur pour tout à fait et je
suis revenu à Caen. Mais ce journal, fragment heurté,
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n'importe ! Ces jours ont été
vécus.
 
L'un d'eux (c'était mardi) on amena (les parents,
accompagnateurs ordinaires en ces sortes d'occasions)
un jeune couple de mariés chez ma mère.
 
C'était une caricature fort solennelle que ces deux
noces en présence, toute cette bande d'heureux. —
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j'ai eu une peine infinie à lui faire perdre. — elle
a furieusement coqueté avec moi, et si j'étais fat...
 
j'écrirais ici quelque chose. Son mari est un niais
silencieux, blond fade, et raide de cravate. Il est
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s'il me cherchait querelle, il le fît là tout à
son aise. Ne m'a rien dit à mon grand désappointement.
 
-n'a montré sa ridicule jalousie que par le ton avec
lequel il m'a donné un démenti à propos de Mme
Malibran.
 
Comme j'étais sûr du fait que j'avançais et
que d'ailleurs, en discussion, quand j'ai la parole,
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fait ployer ce dépit en révolte. — assez intéressé
ce soir-là.
 
Aujourd'hui 25 (et fête de noël). — le temps a
froidi subitement, — du vent, — de la gelée, et une
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nous aurait fait quelque bien à tous les deux. —
écrit une lettre à ma mère et ceci avant le dîner.
 
'' au soir. ''
 
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me coupe en deux et auquel je ne m'exposerai qu'à
la dernière extrémité. — dîné avec assez d'appétit.
 
-je ne fais plus qu'un repas par jour et ne bois
aucun excitant. — après dîner, lu un volume de
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avais vu l'éloge dans les '' mémoires ''
de lord Byron.
 
L'ouvrage que je lis est intitulé les '' contes de l'alhambra, ''
écrits avec beaucoup plus d'esprit
et de grâce que je n'en supposais à un américain. —
interrompu ma lecture pour aller me coucher une heure.
 
Singulière vie que je mène ici ! N'ai pas dormi, et me
suis dévoré le coeur pendant cette heure funeste. —
relevé. — repris ma lecture et l'ai poursuivie
jusqu'à minuit et demi, — puis couché.
 
Je trouve dans les '' contes de l'alhambra : ''
" qu'est-ce
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une nuit plus calme. — éveillé à huit heures, —
bien portant. — lu dans mon lit jusqu'à midi.
 
Fini Washington Irving et les autres livres que le
libraire m'a envoyés hier. — levé. — un temps
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feu jusqu'à l'arrivée du coiffeur, — rasé, — coiffé. —
reçu une lettre de G qui me parle de logements.
 
Je regrette un peu mon logement de la rue de Lille,
que très certainement je n'aurais pas quitté sans des
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égoïstement stupide, ne mérite-t-on pas de mourir de
faim.
 
'' 28. ''
 
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(v son '' histoire universelle, ''
entre autres).
 
Malgré la force de tête de Machiavel, il est
de son pays et de son siècle, à une grande
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celui de Florence ! Jamais la dictature à un seul,
mais à plusieurs ; ce qui éternisait les troubles.
 
C'était la guerre permanente, et sur un terrain
étroit.
 
Temps effroyable, mais où l'on ne s'ennuyait pas
comme maintenant : — il n'y avait pas de sociétés
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comme
l'a appelée Richter, je crois. — Aimée est rentrée.
 
-causé. — écrit une lettre à Mme De V pour
m'excuser de n'être pas allé chez elle dans ce
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beaucoup (avec les contrariétés du moment actuel) sur
mon humeur.
 
Juger la vie avec son esprit et la sentir avec son
coeur, récolte de mépris pour soi-même et d'amertume
pour les autres.
 
'' 29. ''
 
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entier (le '' guide spirituel ''
), que m'a donné Léon.
 
Il (Léon) en fait un chef-d'oeuvre. C'est possible,
mais je n'apprécie pas le mérite de livres pareils.
 
Je les lis avec une sécheresse d'âme infinie. — or
s'ils n'intéressent pas l'âme, que peuvent-ils ? Ils
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spiritualité religieuse m'atteigne, mais je n'en ai
pas la moindre conscience.
 
'' 30. ''
 
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de Mme D'Abrantès (les '' scènes espagnoles ''
).
 
Comme elle a habité l'Espagne, il pouvait se trouver
dans cet ouvrage quelques détails sur les moeurs
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pittoresque, ne savait pas causer. Il parlait et on
l'écoutait, voilà tout. Vieille habitude de maître.
 
-qu'il devait être ridicule avant d'être empereur !
-dans ce monde, il y a de ces hommes puissants et
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Villeroy. — lu tout le soir, et dans mon lit, mais
pas veillé, comme j'ai l'habitude, jusqu'au matin.
 
'' 31 décembre ''
 
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comme influence. — il y a autant de faiblesse que de
force dans la vie concentrée en soi-même.
 
Lu Machiavel dans mon lit. Je ne sais rien de plus
misérable que cette Florence, toujours en désordres
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(dix heures et demie). Je finirai le volume dans mon
lit. — c'est aujourd'hui le dernier jour de l'année.
 
Un triste jour par un temps plus triste encore. —
pas sorti. — encore une année qui finit, un rayon
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est pire encore que la vieillesse. C'est s'anéantir
deux fois.
 
Il est onze heures. — dans une heure, 1837. —
que nous garde-t-elle, cette année qui n'est pas
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avant de la connaître. — n'écrivis pas le soir. Je
restai enveloppé dans mes sensations.
 
Aujourd'hui, levé à neuf heures. Rasé, coiffé,
habillé. — j'attendais (...), par conséquent n'ai rien
fait, pas même pensé en l'attendant. — je dévorais
le temps ; mon coeur a battu plus fort : c'était elle.
 
J'ai la puissance de la reconnaître sans la voir quand
elle s'approche et à des distances prodigieuses. —
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voilà à quoi doit viser tout ce que nous avons de
raison et de volonté.
 
'' 3 janvier. ''
 
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point assez encore. Il ne l'aimerait pas, cette
femme, s'il n'en faisait un dieu. — atteint le dîner.
 
-après, lu un volume de poésies (les '' confidences ''
 
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au-dessus de toutes mes admirations. Je me
propose cela pour me démontrer le mouvement...
 
de l'esprit. — il y a dans le livre de J Lefebvre
de l'âme quelquefois, du génie jamais ; — un style
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si terriblement coquette en parlant d'une coquette
qu'elle injurie. — écrit à Gaudin, et couché.
 
'' 5. ''
 
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la position nouvelle que j'ai prise vis-à-vis de ma
famille.
 
Aujourd'hui, éveillé à neuf heures. La nuit bonne,
et le réveil doux. — lu et pensé dans mon lit
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côtés personnels à moi au lieu de les saisir par leurs
côtés généraux.
 
Dîné. — pas causé. — il me faut une conversation
forte, à ma taille, pour me tirer des préoccupations
du moment, une gracieuse causerie ne serait
point assez. — bu du genièvre comme digestif.
 
Nulle douleur d'estomac. — je tuerai les tristesses
sans nom en les ravalant à l'organisme. — quelle
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tout ce qui saigne. C'est le meilleur '' instrument d'éducation ''
que l'on ait pour soi.
 
Il est venu du monde voir Aimée. Je n'ai rien dit
et les ai laissés bavarder. — ai repris et achevé ma
métaphysique à Léon. — couché et lu dans mon lit
jusqu'à deux heures du matin.
 
'' 6. ''
 
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à Mme De La Renaudière, que j'ai été porter
moi-même à la poste. — un temps moins froid. Dégel.
 
-remis à lire, et ai continué dans mon lit.
 
'' 8 janvier. ''
 
elle est venue.
 
'' 10. ''
 
elle est venue.
 
'' 11 janvier 1837. ''
 
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rhéteur ni de savant, mais d'esprit pratique sur une
question du moment, sur un intérêt en péril.
 
M Urqhuart a saisi cela avec génie, et la
publication de son livre au moment où il l'a publié
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roulettes pour la commodité de tous les raisonnements
philosophiques. — descendu. — continué Machiavel.
 
-dégoûté de cette Florence où les factions se
combattent dans la même ornière, où les noms
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peuple. — mais je crois que c'était surtout le besoin
de vengeance, et encore davantage l'absence d'hommes.
 
Côme De Médicis, si puissant dans la ville,
se laisse misérablement exiler, mais qu'est-ce
que ce Côme De Médicis ? Un riche qui fait
l'aumône, voilà tout.
 
Dîné. — repris Machiavel et fini le quatrième
livre. On n'avait point dans ce temps (14...) l'horreur
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si commun dans son histoire ne donne lieu ni à une
parole flétrissante, ni même à une simple réflexion.
 
-rêvassé, puis causé. — Kally-Adèle m'a mis des
papillotes de ses mains de quinze ans. N'est-ce pas
sultanesque ? — couché tard.
 
'' 12 janvier. ''
 
éveillé à l'heure ordinaire, un peu souffrant.
 
Défaut de circulation, je suppose. — resté au lit. —
écrivaillé. — lu diverses choses. — obligé
d'interrompre pour me livrer à dévorer à mes pensées.
 
Je veux les écrire pour qu'elles ne viennent plus me
tourmenter, à mon chevet, comme une nuée de
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de lord Byron, mais en prose, le vers est trop long à
forger pour la rapidité électrique de mes sensations.
 
-lu Machiavel jusqu'à quatre heures. — levé,
habillé, dîné. — toujours souffrant. — envoyé
chercher des oranges et retenir une place à la
diligence pour dimanche, jour arrêté de mon départ.
 
J'ai la première du coupé. — mangé deux oranges. —
lu par '' farniente ''
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rêvassé et écrit ceci. — travaillé pour me soustraire
à moi. Commencé un conte. — causé, et couché.
 
'' 13 janvier. ''
 
Ligne 3 601 ⟶ 3 933 :
pour faire disparaître et remplacer celui qu'elle a
dans son salon et qui ressemble à un jésuite déguisé.
 
Je n'ai jamais eu ce '' patelinage ''
de regards. —
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s'est passé ainsi. — point sorti. — le temps est
pluvieux.
 
'' 14 janvier. ''
 
Ligne 3 619 ⟶ 3 953 :
-le temps
l'envenime au lieu de la guérir.
 
'' Paris, 17 janvier 1837. ''
 
Ligne 3 642 ⟶ 3 977 :
changé, et G se bat les flancs pour rire. — Guérin
est venu me prendre. — allés tous au café. — sortis.
 
-Guérin et moi montés au boulevard. — fait une
visite à Thébaut, pas trouvé. Une autre au '' baron. ''
Ligne 3 647 ⟶ 3 983 :
-rentré pour lire diverses choses. — couché à minuit
parce que je ne me sens pas bien.
 
La comédie de Molière sans les valets ressemble
à un paysage peint à la Chine. Mais les valets ne
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paysage peint sans ombre, mais des ombres sans
couleur, ce qui n'est ni de la Chine ni d'aucun pays.
 
'' samedi, 21. ''
 
Ligne 3 659 ⟶ 3 997 :
travailler encore. Seulement lu une partie du livre de
Scudo.
 
Ce matin levé à neuf heures. — Scudo est
venu. M'a fait une objection misérable contre le
Ligne 3 671 ⟶ 4 010 :
coiffé, — rasé. — repris le livre de Scudo et l'ai
achevé.
 
Comme pensée, le livre est fort ingénieux dans
les détails. Comme forme, très irrégulier, — du
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de point de rappel, de marche serrée et accusée
vivement. Comme portée, nul.
 
Les observations n'y sont pas '' fines ; ''
les nuances
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accessible aux observateurs pénétrants. La
pénétration de Scudo ne se dirige pas de ce côté.
 
Elle a lieu dans la conséquence de l'idée, c'est de la
logique, c'est une déduction. C'est une course d'un
Ligne 3 692 ⟶ 4 034 :
est fille de la forme du dix-septième siècle, elle a
tous les défauts de sa mère, et ils sont nombreux.
 
Même énumération, mêmes procédés en tout genre.
 
L'auteur (je le lui ai conseillé) devrait étudier le
dix-septième siècle. — nulle maturité de langage,
Ligne 3 699 ⟶ 4 043 :
sans originalité, sans dégradation, sans application
délicate. L'harmonie de la langue échappe encore.
 
On le voit à la manière dont les phrases se ferment.
 
L'italien se montre à l'exagération de certaines
épithètes, à la manière dont elles sont placées. Quand
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ou sur les choses les jugements
sont vrais, ils ne le sont jamais sur les individus.
 
Entre l'auteur et moi, il y a l'abîme des noms
propres.
 
En somme, comme forme '' imagée, ''
l'auteur est bien
Ligne 3 719 ⟶ 4 067 :
à la place de Scudo, je ne
publierais pas.
 
Habillé. — je finissais ma toilette quand G et
B sont venus. — causé jusqu'au dîner. — porté
Ligne 3 727 ⟶ 4 076 :
l'esprit lent, la parole difficile, âpre à la
formule. — lu du Byron mais pas longtemps, et couché.
 
'' 23, lundi. ''
 
Ligne 3 751 ⟶ 4 101 :
tout et à moi-même. Est-ce un pressentiment de quelque
malheur ? Je ne veux point le penser.
 
Aujourd'hui, assailli au réveil de douleurs
d'entrailles très aiguës. — levé, — beaucoup souffert.
 
-ai eu froid même auprès du feu. — ai lu, mais
je souffrais trop. — ai passé jusqu'à cette heure
Ligne 3 761 ⟶ 4 113 :
passées, mais il y a malaise, prostration et chaleur
fiévreuse dans les mains. Je ne sortirai pas.
 
J'ai vu hier Apollina. — mieux de façons qu'autrefois,
sans être bien encore. Et qu'on dise qu'un amant
Ligne 3 778 ⟶ 4 131 :
une insomnie et de la fièvre. Ce matin, brisement
d'organes et mal à la tête.
 
Reçu une visite de M De L R. C'est la première
fois qu'il vient chez moi. Il est resté une demi-heure.
 
-ai écrit une longue lettre à (...). C'est le dernier
effort que je fasse pour me rapprocher d'elle ; je le
Ligne 3 788 ⟶ 4 143 :
paroles. Mais les souvenirs me dominent au point que
j'ai cru le devoir.
 
Cette lettre m'a extrêmement coûté. Elle a soulevé
en moi des milliers de pensées, qui se sont levées
Ligne 3 794 ⟶ 4 150 :
obsession d'un passé qui n'est plus ! Je vais essayer
de lire.
 
Lu (et maître de mon attention) jusqu'à sept
heures. — habillé. — sorti. — allé dîner. —
Ligne 3 800 ⟶ 4 157 :
jusqu'à minuit. — plus souffrant encore. Influence
du temps, j'imagine. Il est humide et froid.
 
'' 4 février, samedi. ''
 
Ligne 3 807 ⟶ 4 165 :
triste, aussi triste que je me promettais qu'il serait
fou) pour classer mes heures.
 
Hier, envoyé mes lettres à (...). Promené un instant
avec G. — dîné seul. — mal en train. — rentré
Ligne 3 815 ⟶ 4 174 :
diplomatique (pièces officielles) imprimée, je
crois, en 1808, et que je trouverai à l'institut.
 
écrit des lettres, et fini les '' histoires florentines ''
 
Ligne 3 825 ⟶ 4 185 :
rentré à cause du froid. — lu jusqu'à une heure du
matin.
 
'' 5 février, dimanche. ''
 
Ligne 3 836 ⟶ 4 197 :
pour moi une superstition. Du reste, une bonne femme, si
son mari ne la gâte pas.
 
Tous ces jours j'ai pensé à B et en ai parlé
avec G et De G. L'un d'eux bien étonné de la
Ligne 3 862 ⟶ 4 224 :
et aimable : il devient patelin, ce qui donne à ses
façons une physionomie de fausseté gauche et sotte.
 
(le voir quand un de ses amis arrive chez lui. Il lui
prend la main et le regarde dans les yeux comme on
Ligne 3 889 ⟶ 4 252 :
l'aristocratie, bourgeois qu'il est jusque dans la
moelle de ses os.
 
Aussi fait-il un million de choses, en elles-mêmes
assez indifférentes, mais qui révèlent l'attitude
Ligne 3 900 ⟶ 4 264 :
argent, donnant des fêtes et dilettante en
beaux-arts, peut le faire aussi.
 
Il n'est pas capable de rompre avec l'homme qui
le gênera le plus, parce qu'il n'est point assez
décidé ; il ne dénouera pas non plus, parce qu'il n'est
pas assez habile.
 
Son esprit est tout en mémoire et ne se hausse
qu'aux formules de son métier. Il avait une certaine
Ligne 3 926 ⟶ 4 292 :
qui rêve. Comme tout se tient dans l'organisation
humaine, il prise la peinture. Ce sont des faits.
 
'' lundi, 6. ''
 
levé de bonne heure, pour moi (ce serait tard
pour un autre). — reçu des lettres, mais point de (...).
 
Ennuyé et les nerfs à bas. — lu et écrivaillé une
partie de la matinée. — le coiffeur est venu. —
continué de lire tout en me faisant coiffer. — habillé.
 
-sorti en voiture, — supérieurement mené !
Passé deux heures chez Mme De R. L'ai trouvée
Ligne 3 939 ⟶ 4 308 :
plaît jusqu'à l'esclavage. — causé assez bien, —
l'ai fait rougir deux fois.
 
En sortant de chez elle, vu Laurentie de la
'' quotidienne, ''
Ligne 3 947 ⟶ 4 317 :
qui est un manque d'habileté, une faiblesse misérable
et commune à tous les hommes faux que j'ai rencontrés.
 
C'est que les hommes faux sont rares, comme les
hommes forts, qu'ils sont au plus haut degré possible.
 
Il n'y a presque que des hommes à demi faux. — ayez
donc un beau et pur regard si
Ligne 3 958 ⟶ 4 330 :
qu'en agissant ainsi, et c'est presque bête de
maladresse.
 
Rentré de bonne heure. — lu jusqu'au matin (le
second volume de Dubois). — couché.
 
'' mardi, 7. ''
 
Ligne 3 985 ⟶ 4 359 :
heures à ma toilette, comme une grande intelligence
que je suis.
 
Allé le soir chez Mme De L R. — Guérin et
Gaudin y étaient. Ils ont dansé jusqu'à épuisement
Ligne 4 002 ⟶ 4 377 :
personne. Elle roulait des yeux en chantant, à faire
frémir son pupitre et moi qui la regardais par-dessus.
 
Coquette, pour ne pas dire un mot plus expressif,
mais au dépens de la décence, que je veux
strictement observer. — ai demandé à Mme De L R
pourquoi elle ne voyait plus la vicomtesse A.
 
J'aurais aimé à voir les touffes de lys de ses
épaules s'épanouissant sans pruderie au milieu de
Ligne 4 014 ⟶ 4 391 :
soirée, il n'y avait que mamans et petites filles,
certain âge et âge incertain encore, le pire choix.
 
Les femmes agréables sont dans l'entre-deux.
 
Sortis à trois heures du matin. — G, De G et
moi, allés souper chez Véfour. Mangé du homard,
Ligne 4 020 ⟶ 4 399 :
Condrieux et du Rhin. — sortis et allés au café
Veron dans un état d'animation très convenable.
 
-n'ai pas bu d'alcools comme ces messieurs ; les
ai regardés avaler du punch, obsédé de hoquets
dignes de Sheridan ! — rentré, couché et pas trop
mal dormi quoiqu'il fût cinq heures du matin.
 
'' 8, mercredi. ''
 
étonnamment bien, vu l'excès de la veille. Pris un
bouillon et mangé des oranges, comme désinfectant.
 
-par Hippocrate ! Qui prescrivait l'ivresse une fois
par mois, mes nerfs sont remontés.
 
Ce matin, à propos d'une lettre de (...), ai senti un
véritable mouvement de rage. Elle me disait n'avoir
Ligne 4 038 ⟶ 4 421 :
avec une telle violence que j'ai été obligé de
m'asseoir et que je me suis aperçu que je pleurais.
 
-c'était nerveux sans doute. — je note cette émotion.
 
Il y avait bien des années que je n'avais éprouvé
rien de semblable.
 
écrit et lu. — je vais m'habiller et sortir. —
Guérin a pris un logement dans mon hôtel.
 
Maintenant, on nous couvrirait du même manteau, tant
nous sommes rapprochés ! — la '' marchesa ''
Ligne 4 048 ⟶ 4 435 :
répond pas, qu'a-t-elle donc ?
J'ai fait encadrer ma belle gravure de Talma.
 
J'aime à le voir, triste et fier, avec son cou fort et
doux, la fatigue du génie et d'une vieillesse
Ligne 4 054 ⟶ 4 442 :
blessure (son habituelle pose). Sa tête me plaît mieux
que celle de Napoléon.
 
Travaillé. — Frédéric B est venu. Me suis
'' lancé ''
Ligne 4 070 ⟶ 4 459 :
un volume (le troisième de Dubois) dans mon lit. —
couché. — la pluie tombe à torrent.
 
'' vendredi, 10. ''
 
Ligne 4 078 ⟶ 4 468 :
musique que S dit être sienne. Je le croirais, mais
c'est un fâcheux débat.
 
Reçu aussi une lettre de ma mère. — travaillé et
achevé les '' mémoires ''
Ligne 4 089 ⟶ 4 480 :
me jugeaillent, peu m'importe ! Ils auront acheté le
droit de déraisonner sur mon livre.
 
énervé, mou, — à cause, je pense, de ma nuit,
précédente. Je l'ai passée presque toute au travail,
et le peu que j'ai dormi a été troublé par mille rêves.
 
Lequel vaut mieux, de la vie ou du rêve ? Hélas !
Je n'en sais rien.
 
B parti, habillé. — allé chez Romagnesi que
j'ai vu ainsi que sa femme, grosse mère appétissante
Ligne 4 101 ⟶ 4 495 :
à propos de S. Ils ont là-dessus la même opinion
que moi.
 
Dîné. Ai remplacé le vin par de l'eau de Seltz.
 
-pris du café mais sans alcool. — promené avec
G. Rentré. — écrit une immense lettre à S dans
Ligne 4 107 ⟶ 4 503 :
gagner et à perdre en faisant un éclat. — couché en
proie à mille troubles.
 
'' samedi 11. ''
 
Ligne 4 117 ⟶ 4 514 :
-rentré tard. — lu et
couché...
 
'' dimanche, mais le 19 février. ''
 
Ligne 4 134 ⟶ 4 532 :
" puisque j'ai cela de beau, pourquoi ne le
montrerais-je pas ? " entendu chanter Mme De St-V.
 
Une voix de femme qui ne ressemble pas aux autres
voix, chose bien rare, et pourtant simple voix de
Ligne 4 150 ⟶ 4 549 :
jeunes femmes. Pour les hommes, cela m'est fort
indifférent.
 
Bourdonnel est à Paris, ce dont je suis enchanté,
et va y passer l'année. Je l'ai retrouvé mieux et
Ligne 4 167 ⟶ 4 567 :
connaissances non spéculatives, mais pratiques,
à l'homme, pour qu'il ait la valeur qu'il peut avoir.
 
La '' marchesa ''
m'a écrit à la fin et je l'ai vue hier.
 
Elle a pensé mourir d'une affreuse maladie de soixante
jours et doit craindre les suites de la convalescence.
 
à peine si je la reconnus hier, tant elle est changée !
Elle a perdu les '' tons chauds ''
Ligne 4 190 ⟶ 4 593 :
produit qui s'ignore et brut d'une organisation
magnifique et gâtée, survivait noblement au désastre.
 
Il y avait en elle je ne sais quelle grandeur triste ;
triste quand on songe à ce qu'elle est et à ce qu'elle
Ligne 4 197 ⟶ 4 601 :
et '' éreinté ''
de son amour.
 
Levé de bonne heure. — pris du café. — écrit des
lettres et ceci. — l'esprit ferme et les nerfs moins
Ligne 4 202 ⟶ 4 607 :
heure. Influence du café, je crois. — je vais
m'habiller et dîne chez Gaudin.
 
'' 16 mars, samedi. ''
 
Ligne 4 238 ⟶ 4 644 :
le front est la
seule chose vraiment belle et poétique qu'il ait.
 
Le teint s'empourpre vaguement, mais uniment partout,
et l'embonpoint
Ligne 4 243 ⟶ 4 650 :
comme Bonaparte. Ce n'est plus une affectation,
mais cela en a été, à l'origine, probablement.
 
Allé au concert le soir, mais il y avait une telle
foule qu'après avoir fait le tour de la salle, je suis
sorti. — pris du thé chez Gaudin.
 
Aujourd'hui, passé mon temps à écrire des lettres.
 
-ne peux aller ce soir chez Mme (...) où cette
piémontaise aux cheveux blonds doit me chercher, si
Ligne 4 261 ⟶ 4 671 :
en consultant ma force d'âme, que je ne résisterai
pas à la tentation.
 
Il y aura juste huit jours demain que j'ai rompu
avec T après une amitié de sept ans. C'est la
Ligne 4 270 ⟶ 4 681 :
Le temps est triste et pluvieux. — vais essayer de
lire jusqu'au dîner.
 
'' au soir. ''
 
dîné. — au café. — pas pris d'excitants. — sorti.
 
-allé acheter une bague, — une mystérieuse bague
verte dont je me suis encapricé ces jours derniers.
 
-causé un instant avec C M au boulevard. — rentré.
 
-lu du Rousseau. Quelle polémique éloquente que la
sienne ! Mais quelle ignorance du monde, qu'il n'a vu
que de derrière la chaise de celui à qui il donnait
une assiette.
 
Couché à minuit.
 
'' lundi 13. ''
 
Ligne 4 286 ⟶ 4 703 :
qui
m'invite à dîner pour aujourd'hui. Y ai répondu.
 
-habillé. — sorti. — dîné avec B et De G chez
Véfour ; au concert le soir.
 
Aujourd'hui, bien portant, mais sans application
au travail. — j'ai cette jeune J dans les yeux :
charmante et suppliante gazelle. Je la vois trop. —
je suis bien sûr de ne pas aimer une autre que...
 
mais la tête n'est-elle pas accessible à l'ivresse ?
Lu un projet d'alliance commerciale entre la
Ligne 4 298 ⟶ 4 718 :
m'habiller et sortir. — je voudrais me fuir
aujourd'hui...
 
'' 14 avril. ''
 
Ligne 4 320 ⟶ 4 741 :
temps à toutes les horreurs de la vie physique. — vais
essayer de travailler.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 4 326 ⟶ 4 748 :
grâce blanche. — dîné. — au café. — puis au
boulevard avec G. — causé avec C et E. — revenu.
 
-G a fait sa toilette et s'en est allé chez Berryer,
faire le lévrier de... fat à proportions
Ligne 4 331 ⟶ 4 754 :
mieux m'entourer d'une robe de chambre et passer la
soirée dans la solitude de mon appartement en désordre.
 
Je n'ai '' plus ''
la curiosité et je n'aurai jamais,
Ligne 4 337 ⟶ 4 761 :
lui, a tout cela. Le monde ! Oh ! On lui demande
toujours plus qu'il ne saurait donner.
 
Travaillé. — lu du Flassan. — il est près d'une
heure. Je me couche et lis dans mon lit.
 
'' 16. ''
 
hier, levé à dix heures. — écrit à..., puis travaillé.
 
-B est venu, mais il m'a laissé continuer mon
travail, et du moins je n'ai pas répandu mon temps
Ligne 4 349 ⟶ 4 776 :
si précieuse liqueur ! Travaillé donc jusqu'à cinq
heures et demie. — G et G sont venus. Causé.
 
Donné les meilleurs conseils à G et dont l'indolent
et défiant personnage ne profitera pas. — Mme De...
 
veut un Sigisbée à toute force. Je le serais
pour un hiver, après quoi je romprais si cela
Ligne 4 393 ⟶ 4 822 :
matin il va à merveille, grâce aux nombreuses
ablutions de thé.
 
Aujourd'hui, reçu une lettre de... écrit ceci et
vais lire. Probablement, je ne sortirai pas...
 
'' 12 juin. ''
 
nous voici au 12 juin. — Guérin m'a quitté hier.
 
Je lui ai promis un journal de mes jours pendant
son absence. Je le ferai, quoique j'aie perdu et n'aie
pu poursuivre déjà à sa prière l'habitude de noter
des jours de plus en plus ennuyés.
 
Après le départ de G, rendormi. — levé à
neuf heures. — coiffé. — habillé. — un temps
Ligne 4 422 ⟶ 4 855 :
que l'on est avec une femme distinguée et coquette
pour vous.
 
Suis allé la reconduire. — fait jeter au boulevard
de Gand. — vu personne, et pris un bouquet de
roses. — rentré à une heure du matin. Pas lu.
 
Aujourd'hui, sur pied à neuf heures et demie. —
commencé une longue lettre à... — Bourdonnel
Ligne 4 431 ⟶ 4 866 :
par don Antonio De
Solis, — et griffonné ceci.
 
Repris Antonio De Solis et Byron jusqu'au dîner.
 
-dîné seul et chez moi. N'ai pas mangé de viande,
du poisson. — coiffé. — habillé. — sorti. — allé
Ligne 4 437 ⟶ 4 874 :
au palais-royal et au boulevard. — allé chez
Daune. Fait rougir sa femme, le diable sait pourquoi.
 
-bu une limonade au café de Paris en lisant la
chronique. — rentré. — il est une heure. — las
de corps et encore plus d'âme. — bonsoir.
 
'' 13 juin. ''
 
Ligne 4 466 ⟶ 4 905 :
'' large justice, ''
comme disait Bacon. — couché.
 
'' 15 juin. ''
 
éveillé à huit heures. — B et De B sont venus.
 
Causé du passé, de V F, notre camarade de collège ;
et assez de verve de côté et d'autre. — le temps a
Ligne 4 482 ⟶ 4 923 :
G sur le point de m'évanouir, — ridicule chose !
Une heure de canapé m'a remis. — le temps orageux.
 
Un peu de pluie, mais ni plus ni moins que
ce qu'il en fallait pour laver le ciel. — la lune s'est
Ligne 4 490 ⟶ 4 932 :
m'avait quitté. — mal en train physiquement et
de fatigue. — ne sortirai pas demain.
 
'' 16. ''
 
Ligne 4 501 ⟶ 4 944 :
causé avec G ce soir. — repris mes lettres et
écrivaillé jusqu'à deux heures du matin.
 
'' samedi, 27. ''
 
levé tard, — les nerfs assez fermes. — travaillé.
 
-reçu et relu (car je la connaissais manuscrite)
la brochure de Scudo. Bien écrite, si l'on veut,
Ligne 4 510 ⟶ 4 955 :
et paraîtrait plus piquante si la terminologie
philosophique actuelle ne la vulgarisait pas.
 
écrit à B pour la pétition de G. à trois
heures fait ma toilette. — porté la '' revue ''
Ligne 4 516 ⟶ 4 962 :
-allé chez Gaudin où j'ai
dîné. — après dîner joué de la prunelle à la fenêtre.
 
-puis entraîné G au cirque. — dans le public
(fort nombreux pourtant) il n'y avait pas une femme à
Ligne 4 529 ⟶ 4 976 :
cirque. — fait un tour au boulevard. — rentré. — couché,
et lu dans mon lit.
 
'' 18. ''
 
Ligne 4 546 ⟶ 4 994 :
comme un mariage d'inclination ! Nous la verrons du
reste et nous jugerons du coup d'oeil de l'historien.
 
-allé chez la '' marchesa. ''
son mari est revenu.
 
Passé deux
heures avec eux et le vicomte de B. — revenu.
 
-dîné chez Gaudin tête à tête comme autrefois.
 
-allés ensemble au café. — de là chez Mme De L R.
 
-n'y était pas. — remonté au boulevard. — allé
chez la maîtresse de Th. — rentré. — lu et couché.
 
'' 19. ''
 
aujourd'hui, reçu ces Mm De B et B dans mon lit.
 
-quand ils ont été partis, levé, par conséquent
assez tard. — travaillé sans désemparer
Ligne 4 565 ⟶ 5 020 :
la trouver seule, et son frère n'était-il pas là ?
Resté pourtant d'ennui, d'indolence et de chaleur.
 
-revenu, un temps divin de beauté bleuâtre et serein,
rien rencontré. — rentré. — écrit diverses choses
et couché à deux heures et demie du matin.
 
'' 20. ''
 
levé à dix heures. — déjeuné. — écrit. — lu et
travaillé jusqu'à trois heures. — habillé. — sorti.
 
-allé chez la Denau pour des manchettes, — puis
chez la Geslin pour faire mettre du vinaigre dans
Ligne 4 594 ⟶ 5 052 :
et il
faut avouer qu'il le mériterait bien un peu.
 
'' 26, lundi. ''
 
Ligne 4 600 ⟶ 5 059 :
de mes jours ? — ah ! C'est que l'oubli vaudrait
mieux que ce triste enregistrement de mes journées.
 
Je voudrais oublier.
 
Travaillé avec assez de suite cette semaine, sortant
seulement d'un jour l'un et me barricadant
Ligne 4 609 ⟶ 5 070 :
chaos, du moins chaos pour ma tête. — le meilleur
levier pour enlever le pouvoir est encore celui-là.
 
Qu'ai-je vu cette semaine ? Mais personne que
les habitués. — je suis allé chez la céleste indienne,
Ligne 4 618 ⟶ 5 080 :
bientôt disparue. — j'ai écrit. — on m'a répondu
et l'entrevue de début est fixée à dimanche prochain.
 
Hier, levé et habillé de bonne heure. — reçu
trois visites. — pris une voiture et suis allé chez
Ligne 4 626 ⟶ 5 089 :
'' marchesa. ''
-n'y était pas.
 
Dîné en ville chez Mme De L R. Avais accepté
pour rencontrer Mme L, ma passion actuelle. —
Ligne 4 640 ⟶ 5 104 :
pas, qui sait ? Car j'arriverai à... ou je me briserai
en chemin.
 
Aujourd'hui, travaillé tout le jour sous mes
persiennes closes et noyé dans une chaleur énervante.
 
-sorti ce soir. — allé au faubourg saint-Germain,
chez Th. — ai trouvé ces messieurs au café et
Ligne 4 654 ⟶ 5 120 :
la soirée chez Mme De L R. C'était son jour de
réception.
 
Il y avait assez de monde et des visages neufs.
 
Mais je n'ai vu que Mme L belle, belle ! — ce
caprice, car de l'amour je ne peux en avoir que pour
Ligne 4 661 ⟶ 5 129 :
va passer un mois, j'irai... ayons-la, pour n'y plus
penser après. Ah ! Tout cela n'arriverait pas si...
 
(que j'aime comme la seule à jamais aimée) était là
pour m'empêcher de regarder tout ce qui ne serait
pas elle. La tête et le coeur sont des abîmes.
 
Passé au boulevard à minuit un quart. Acheté
des roses. — causé avec C M. — rentré et lu
une heure pour calmer et discipliner mes pensées.
 
-pas dîné, donc la tête très nette et les nerfs
fermes.
 
'' 1er juillet. ''
 
Ligne 4 680 ⟶ 5 152 :
curiosité sera ce par quoi elle périra comme ève,
comme toutes...
 
'' 2 août. ''
 
Ligne 4 690 ⟶ 5 163 :
m'en est venue ce soir, cette nuit plutôt car il est
une heure. Il fait un temps brûlant, une nuit lourde.
 
Je me suis longtemps promené au boulevard. Ai
rencontré M F et M De Villemur avec qui j'ai
Ligne 4 696 ⟶ 5 170 :
d'oeillets blancs couverts encore de leur rosée, et
belle comme une femme.
 
Levé à neuf heures. écrit une lettre. — déjeuné.
 
-lu les '' mémoires ''
de Torcy. — B est venu.
 
Causé gaîment de nos embarras financiers et de la
nécessité où nous sommes de promettre notre chair
au premier Shylock que Dieu ou le diable jettera
dans notre chemin. — repris de Torcy. — habillé.
 
-supprimé le dîner. — allé chez G et chez la
'' marchesa ''
Ligne 4 712 ⟶ 5 190 :
ne ressemblions guère à tous ceux qui se promenaient
là.
 
Descendu au palais-royal. — pris à Corazza du
café, du kirsch et de l'eau glacée, le tout mêlé et
remué vigoureusement. — de là revenu au boulevard
et à la suite écrite plus haut.
 
G ne m'a pas écrit depuis qu'il a quitté...
 
le temps s'écoule cependant et que de choses il a
entraînées avec lui sans que la trace en soit ici
Ligne 4 724 ⟶ 5 205 :
la faire reparaître. Les lendemains l'ont usée coup
sur coup.
 
Je me révoltais contre l'isolement et j'ai vu du
monde. Qu'est-il resté de cela ? Rien de plus, si ce
Ligne 4 734 ⟶ 5 216 :
peu, moi et Bourdonnel, pour avoir le plaisir de
nous convertir ou du moins de nous sermonner.
 
Ainsi soit-il puisque cela l'amuse et que cela ne nous
ennuie pas plus qu'autre chose ! Amère disposition
Ligne 4 751 ⟶ 5 234 :
C'est là qu'est le mal, c'est là que se trouve
l'abîme. On convient de tout et on n'adhère pas.
 
Malebranche s'est trompé.
 
J'ai vu la comtesse d'A et ai déjeuné chez elle
avec une foule d'aristocratie de province et du
Ligne 4 773 ⟶ 5 258 :
pleine de noblesse et de simplicité et qui va
merveilleusement à l'ovale allongé de son visage.
 
Qu'ai-je vu encore ? Voyons ! Ah ! La fiancée,
défiancée ou plutôt infiancée de G, jolie, mignonne,
Ligne 4 782 ⟶ 5 268 :
d'Europe ne peut donner l'idée. — plus singulier
qu'agréable, mais pas désagréable non plus.
 
'' es todo ! ''
-(aujourd'hui 4 août). Je sors de chez
Ligne 4 794 ⟶ 5 281 :
ne notai pas de peur de remuer toute la lie du fond
de mon coeur.
 
Je rentre las-et je clos la veillée...
 
'' 8 août. ''
 
Ligne 4 820 ⟶ 5 309 :
ses raisonnements hasardés. Cependant, je l'ai loué
à la Philinte.
 
Hier travaillé comme les autres jours. — je crois
que je me froidis intérieurement ; ce serait tant
Ligne 4 845 ⟶ 5 335 :
la campagne ne m'a paru aussi belle parce que je ne
peux y aller.
 
Après le départ de B refourré au travail jusqu'à
sept heures. — supprimé le dîner, aussi l'esprit
Ligne 4 870 ⟶ 5 361 :
du reste, et bien mise, mais un '' lion ''
je crois.
 
Resté longtemps au boulevard à attendre Th
qui n'est pas venu. — je me suis appuyé sur la rampe
Ligne 4 887 ⟶ 5 379 :
Capefigue, ouvrage détestable. — pourquoi pas de
l'histoire tout simplement.
 
'' 9 août. ''
 
Ligne 4 899 ⟶ 5 392 :
travaillé jusqu'à deux heures. — habillé, sorti,
remonté par une lettre de... reçue en m'habillant.
 
-allé chez la '' marchesa. ''
-nous sommes sortis
Ligne 4 906 ⟶ 5 400 :
(Shakespeare),
une brume de nuages toute chaude de soleil.
 
-rencontré X un diamant sur le front, et nous
avons échangé un incomparable regard.
 
Mis la '' marchesa ''
en voiture. — allé chez L B.
 
-pas trouvé. — allé chez la Denau où j'ai choisi
une cravate. — dîné chez G. — bu du champagne
après à Corazza une partie du soir avec ces messieurs.
 
-très excité, mais non gris. Puis un bout
de concert chez Musard. — rentré.
 
'' 10. ''
 
levé. — habillé. — allé au bain. — vu Th
au faubourg saint-Germain. — allé chez L B.
 
Changement dans nos habitudes, nous dînons
ensemble demain ! — rentré et déjeuné voracement
et avec l'appétit qu'un long bain développe toujours.
 
-B est venu et ne part pas comme il
l'espérait. — quand nous sommes ensemble, nous nous
Ligne 4 948 ⟶ 5 449 :
vicomte de B. Causé un instant. — pris (pour tout
dîner) une tranche de melon glacé chez Tortoni.
 
-rentré. — essayé des vêtements, — et écrit ceci.
 
'' 12. ''
 
Ligne 4 955 ⟶ 5 458 :
une heure dans la journée, dînai avec L B et le
soir...
 
aujourd'hui levé à neuf heures, dispos,
souple et l'esprit sans '' sombre, ''
Ligne 4 964 ⟶ 5 468 :
mois. — je paierai dans quelques jours et quitterai
l'hôtel à cause du procédé.
 
Aujourd'hui rien lu, rien écrit, rien fait. — dîné
avec G. — allé chez la '' marchesa, ''
sortie. —
promené avec G aux champs-élysées et aux tuileries.
 
-allé seul au boulevard et resté longtemps appuyé
sur la rampe de Tortoni à regarder vaguement toute
Ligne 4 974 ⟶ 5 480 :
tout à fait ? On se croit mort, on n'est qu'assoupi
et la première chose vous réveille ! ...
 
'' 13, dimanche. ''
 
hier, je passai toute la journée au faubourg
saint-Germain.
 
Allé chez De Brezé. — vu un logement
chez Mme F avec Bourdonnel, — et dîné chez
Ligne 4 985 ⟶ 5 493 :
de '' Jacques Ii ''
dans mon lit.
 
Aujourd'hui passé le temps à mille choses, incapable
d'attention. — lu à bâtons rompus les lettres
Ligne 4 990 ⟶ 5 499 :
grand Frédéric est un sot. — l'admiration pour les
écrivailleurs le rogne jusqu'à l'idiotisme.
 
Qu'ai-je fait encore ? Rien qui vaille la peine
d'être rappelé. C'est aujourd'hui dimanche et le
Ligne 5 011 ⟶ 5 521 :
moyen vulgaire. Il ne faut jamais se révéler
entièrement aux femmes. On tuerait bientôt l'intérêt.
 
On frappe chez moi. C'était S B. — discussion
d'une heure à propos de ses politiques qui n'existent
pas avec la prétention d'exister. — habillé. — sorti.
 
-dîné au palais-royal. — à Corazza. — puis à
Tortoni. — rentré...
 
'' 17 août. ''
 
Ligne 5 039 ⟶ 5 552 :
malheureuse, le cache mal, mais enfin fait effort
pour le cacher.
 
Vu hier aussi M De L R qui ne m'ouvrira sa
bibliothèque qu'à son retour de la campagne ; —
Ligne 5 044 ⟶ 5 558 :
les petites choses comme dans les grandes, je
n'échapperai pas au damné guignon de ces jours-ci.
 
Aujourd'hui levé à neuf heures. — travaillé,
c'est-à-dire lu jusqu'à six heures. — dîné, — point
de viande ni de poisson. — écrit une longue lettre
à G puis ceci.
 
'' 19 août. ''
 
Ligne 5 062 ⟶ 5 578 :
café de Paris trouvé M De B avec lequel j'allai à
Tortoni, lui pour une glace, moi pour l'accompagner.
 
-rencontrai M F et '' tutti quanti. ''
-rentré,
Ligne 5 067 ⟶ 5 584 :
seigneur de sommeil qui prend si bien les airs de
se faire attendre.
 
Aujourd'hui levé à neuf heures et à la demie au
travail. — lu, comme hier, la carte sous les yeux,
Ligne 5 079 ⟶ 5 597 :
tous les travers de l'esprit et dont je ne puis me
détacher.
 
G est venu. — m'a raconté son aventure d'hier
soir qu'on peut appeler la '' chasse aux maîtresses. ''
Ligne 5 122 ⟶ 5 641 :
-revenu chez
moi. — dîné chez Gauidin. — le soir ennuyé et...
 
-passé la soirée chez la Saint-L...
 
'' 21, lundi. ''
 
Ligne 5 140 ⟶ 5 661 :
Rejoint Th et sa maîtresse. — promené sous le plus
merveilleux clair de lune à faire pâmer notre ami G.
 
Que n'était-il là et que n'a-t-il soupé avec nous à
cette Sodome de café anglais, où danseuses et
Ligne 5 147 ⟶ 5 669 :
du punch jusqu'à quatre heures du matin et couché
à cinq.
 
'' 25, vendredi. ''
 
Ligne 5 155 ⟶ 5 678 :
le soir. Je tombe dans une espèce d'angoisse
approchant de la folie.
 
Aujourd'hui, levé à neuf heures avec l'appétit
d'un homme qui avait supprimé le dîner d'hier. —
Ligne 5 165 ⟶ 5 689 :
la révolution française, d'une élévation rare et
magnifiquement soutenue.
 
C'est le premier livre de prose (anglais) que je
lise avec intérêt et qui montre un talent d'un ordre
Ligne 5 190 ⟶ 5 715 :
chandelles. — restés tard. — rentré. — écrit ceci
et couché.
 
Mem. Voici le bel ouvrage de Saint-évremont :
'' réflexions sur les divers génies du peuple romain dans les divers temps de la république, 2 vol in-8 degrés. ''
...
 
'' 17 octobre. ''
 
Ligne 5 202 ⟶ 5 729 :
kaléïdoscope, car je dois y déposer au fur et à mesure
toutes les nuances que je revêts.
 
Depuis que j'ai écrit le '' memorandum ''
ci-dessus,
Ligne 5 207 ⟶ 5 735 :
femme, pitoyable sujet de querelle ! Et j'ai vu
mourir F B que j'ai assisté à ses derniers moments.
 
C'est de moins une claire et vaste intelligence, une
destinée toute en avenir. Je comptais sur son
concours dans la carrière politique et sa mort est
un vrai revers.
 
Aujourd'hui écrit et lu jusqu'à quatre heures. —
coiffé. — habillé. — allé chez la D pour du linge
Ligne 5 220 ⟶ 5 750 :
tout va vite ! — son amant ne l'a pas trahie, mais
quittée par dévotion. Cela m'a rappelé mon frère.
 
Elle m'a fait lire une collection de lettres où le
dévot et l'amant se débattent à qui mieux mieux et se
disputent le prix de l'ennui qu'ils font naître tous
deux également.
 
Dîné au palais-royal. — passé jusqu'à onze heures
chez la '' marchesa ''
à causer à bâtons rompus.
 
-je suis accablé de soucis absurdes, d'embarras
d'argent, et j'ai besoin de me secouer. — mon
Ligne 5 233 ⟶ 5 766 :
mon attention. — rentré à minuit,
-écrit ceci et vais reprendre mes lettres.
 
'' 18. ''
 
souffrant. — lu et écrit dans mon lit. — L B
est venu. — est resté longtemps. — parlé politique.
 
-chamaillé. — levé à une heure et demie. Le
temps sombre et bas, inclinant l'imagination à la
Ligne 5 242 ⟶ 5 777 :
la promenade agréable, le temps doux. — allé
chez Mme H. De là chez R pas trouvé. — revenu.
 
-supprimé le dîner mais pris du café pour me
soutenir. — passé au boulevard et dit un mot au
Ligne 5 264 ⟶ 5 800 :
et fait partir ma boîte. Reçu un billet d'A tout
attendrissement et reconnaissance. — y ai répondu.
 
-lu jusqu'à l'heure de la toilette. — sorti. — le
temps toujours doux mais un peu humide. — allé chez
Ligne 5 275 ⟶ 5 812 :
et ses '' tenants ''
ordinaires.
 
-pris '' trétous ''
du punch à Tortoni. — je vais
essayer de travailler.
 
Mem. Penser à aller chez Mme De L R demain.
 
'' 22, dimanche. ''
 
Ligne 5 290 ⟶ 5 830 :
qu'on voudra ! J'ai vaincu mes dégoûts : — '' avalé mon crapaud, ''
comme dit Chamfort.
 
Cette nuit dernière j'ai lu un livre très remarquable,
-d'une profondeur de réalité étonnante, coeur et
Ligne 5 306 ⟶ 5 847 :
de bonne heure et allé déjeuner chez lui. — sortis
au café et avec B. Gais et avons causé de mariage.
 
-L R est venu ce matin m'inviter à passer le soir
chez sa mère. — ai refusé, — ai donné pour excuse
Ligne 5 324 ⟶ 5 866 :
boulevard. — un brouillard glacial ! — allé chez
Aristide B. — pas trouvé. — allé lire une revue.
 
-rentré, écrit, lu, — vais me coucher et lire encore.
 
Savez-vous la différence qu'il y a entre un homme
'' faible ''
Ligne 5 340 ⟶ 5 884 :
la force générale et harmonique de toutes les
facultés.
 
'' 28. ''
 
Ligne 5 361 ⟶ 5 906 :
n'avons guère écouté que nous-mêmes, et que
pouvions-nous faire de mieux ? — l'ai reconduite.
 
-rentré. — couché.
 
'' 29. ''
 
Ligne 5 367 ⟶ 5 914 :
dix heures. — levé et continué de lire jusqu'à
quatre. — fini Saint-Simon (le deuxième volume).
 
-écrit à Bourdonnel et à Scudo. — oublié de noter
le déjeuner. — pas dîné. — voilà deux jours que je
Ligne 5 380 ⟶ 5 928 :
'' to sleep... to die... ''
je lirai si je ne puis dormir.
 
Il faut briser l'attention pour la détourner.
 
Essayons ! ...
 
'' 30. ''
 
Ligne 5 387 ⟶ 5 938 :
dormi qu'un peu vers le matin. — éveillé à neuf
heures. — lu. — levé, — et déjeuné avec appétit.
 
-pris des notes dans Saint-Simon, le plus grand
historien que la France ait eu, je n'hésite point à
Ligne 5 394 ⟶ 5 946 :
tient sans doute à de nouveaux développements de mon
esprit qui s'est tourné vers les choses politiques.
 
-à trois heures fait coiffer, — habillé et sorti.
 
-je croyais dîner chez G qui lui-même ne dînait
pas chez lui. — allé chez la Denau pour des
Ligne 5 404 ⟶ 5 958 :
de diète. — lu les journaux. — allé au faubourg
saint-Germain chercher des livres et rentré.
 
Pensé à une foule de choses amères. — mon dieu !
Que je voudrais être plus vieux seulement de deux
Ligne 5 410 ⟶ 5 965 :
dompter le dedans, à ce '' Ryno, ''
jusqu'à minuit.
 
-couché, — et lu deux heures, assez maître de mon
attention.
 
'' 31. ''
 
Ligne 5 418 ⟶ 5 975 :
jusqu'à onze. — déjeuné. — bien portant et l'esprit
plus léger qu'hier. — un temps à la pluie et au vent.
 
-lu et pris des notes jusqu'au tomber du jour, qui
s'est fait de bonne heure à cause de ce temps d'hiver
qui commence. — habillé, et allé dîner chez Gaudin.
 
-D et B dînaient, — dîner plutôt sérieux que
triste, mais sans verve de part ni d'autre, —
Ligne 5 441 ⟶ 6 000 :
à une heure. — lu du Saint-Simon dans mon lit
quelque temps encore, — et endormi.
 
'' 1er novembre. ''
 
Ligne 5 455 ⟶ 6 015 :
serait pas '' seule ''
et il fait un temps effroyable.
 
-je ne veux pas sortir. — ai répondu le billet le
plus '' passé ''
à la vanille.
 
Déjeuné sobrement. — établi au coin du feu. —
lu, — G est venu causer de la pluie qu'il fait et
du spleen qu'elle donne. — B lui a succédé. — a
montré plus d'animation et de suite qu'à l'ordinaire.
 
-G est revenu jusqu'au dîner. — ainsi ces
messieurs ont dévoré le temps que je destinais au
travail.
 
Dîné, — trop mangé ; aussi de la stupeur après
et la noire tristesse qu'engendre un besoin assouvi
Ligne 5 471 ⟶ 6 035 :
suspend toute douleur même morale, même la plus
élevée de toutes.
 
Je me rappelle qu'étant à Caen en 1831-1832 et 33
(époque de ma vie sinon la plus malheureuse, au
Ligne 5 488 ⟶ 6 053 :
anglaises par exemple, froide race s'il en fut, ce qui
ne les empêche pas d'être excessivement corrompues.
 
Au contraire : raison de plus.
 
Découvert, en lisant un livre italien fort curieux
que m'a prêté B, que l''' ode à Priape ''
Ligne 5 513 ⟶ 6 080 :
toutes les souillures, et les sens ne sont pas même
remués par cette admiration enthousiaste.
 
Figurez-vous la bacchante la plus insensée dans le
dévergondage des poses les plus lubriques, folle de
Ligne 5 526 ⟶ 6 094 :
de coloris et de contour que la sienne, et
incomparable.
 
Après dîner lu de nouveau. — pris des notes dans
Saint-Simon, ce dieu de l'histoire et de
Ligne 5 551 ⟶ 6 120 :
signifie !
Lu de l'italien. — pris du punch. — remis à lire.
 
-regardé par la fenêtre. — pluie et vent furieux.
 
-temps et heure et rue bien tristes. — lu encore,
écrit ceci et vais me coucher.
 
'' 2 novembre. ''
 
Ligne 5 560 ⟶ 6 132 :
disposition d'âme amère et triste. — temps
d'averses. — l'ouragan d'hier continue.
 
C'est aujourd'hui mon jour de naissance, jour que
j'exècre et qui me jette toujours une montagne de
Ligne 5 574 ⟶ 6 147 :
n'ai rien de mieux à faire que ma toilette, je
m'ennuie tant ! ...
 
'' 8 novembre. ''
 
Ligne 5 579 ⟶ 6 153 :
dans une souffrance très vive et dont personne ne s'est
aperçu. — je l'avais méritée, cette souffrance.
 
J'avais écrit une lettre égoïste à (...) et elle m'a
répondu par des larmes et des paroles poignantes
Ligne 5 602 ⟶ 6 177 :
sa nature et la pose habituelle de son âme. Il y a
fort peu de femmes qui soient coquettes ainsi.
 
Malgré les manèges, les petites ruses, les thèses
sur l'amour, et toute la '' gâterie ''
Ligne 5 619 ⟶ 6 195 :
morbidezzes de physionomie que nous recherchons dans
les femmes.
 
Le monde de province dans ses grossiers et ineptes
scrupules en avait parlé comme d'une '' catin ''
Ligne 5 638 ⟶ 6 215 :
elle est sous la sauvegarde d'un esprit mâle et d'une
incorruptible froideur.
 
Son esprit '' désire ''
plus que son coeur, noblement
Ligne 5 648 ⟶ 6 226 :
l'ont aimée ne l'aient pas fait descendre jusque-là ;
ils n'auront pas osé.
 
Encore quelques années d'agitation de tête, —
misérables, impuissantes agitations qui n'aboutiront
Ligne 5 706 ⟶ 6 285 :
les ondoyances de la femme. C'est un honnête homme
comme Ninon, mais c'est Ninon jusqu'à la ceinture.
 
La ressemblance ne descend pas plus bas que ses
hanches superbes, dignes de la Niobé antique. Ses
Ligne 5 717 ⟶ 6 297 :
n'apprécie pas encore, mais qu'elle appréciera quand
elle sera plus mûre et plus avancée dans la vie.
 
Aujourd'hui éveillé à neuf heures, lu de l'italien
dans mon lit, — puis levé, — déjeuné. — un temps
Ligne 5 741 ⟶ 6 322 :
même les gens qu'il n'a jamais vus. — lu et fait
diverses choses, — je ne sais plus quoi. — habillé.
 
-dîné chez Gaudin. — chanté du Désaugiers
au dessert, un vrai poëte, celui-là, peignant et
Ligne 5 762 ⟶ 6 344 :
et à mon
travail sur le livre d'Alletz.
 
'' 9 novembre. ''
 
Ligne 5 779 ⟶ 6 362 :
rester chez moi. — je deviens la proie d'une espèce
d'aliénation sombre dans la solitude de mes soirs.
 
-coiffé, habillé, dîné chez Gaudin, — et à
Corazza après. — G s'en est allé et je suis remonté
Ligne 5 789 ⟶ 6 373 :
-rentré chez moi par une pluie battante. — couché,
mais lu fort longtemps dans mon lit.
 
'' 10, matin. ''
 
Ligne 5 797 ⟶ 6 382 :
'' memorandum. ''
j'attends le coiffeur.
 
Je vais m'habiller et m'en aller voir Mme De
L R qui m'a '' intimé ''
Ligne 5 809 ⟶ 6 395 :
je rentre ; une sotte journée ! — excepté pourtant
l'heure et demie passée chez Mme De La Ren.
 
-mais nous n'étions pas seuls. Les indispensables
cousines que je dispenserais très bien étaient là,
Ligne 5 815 ⟶ 6 402 :
je pensais à rejoindre quelqu'un ce soir et je n'ai
vu personne.
 
... et tel est pris qui croyait prendre ! Revenu
dîner chez Cop. — les rues inondées mais plutôt
du brouillard que de la pluie. — sobrement mangé.
 
-au café une demi-heure à attendre G mais il
se devait probablement à ses amours ! — fait
Ligne 5 843 ⟶ 6 432 :
et le clair de lune étincelant. Mis à ma fenêtre et
vais me coucher et lire de l'anglais.
 
'' 13. ''
 
Ligne 5 858 ⟶ 6 448 :
moitié ses yeux noirs, passionnés en diable... bref,
elle induit en tentation.
 
Aujourd'hui, lu dans mon lit. — levé, — habillé,
-déjeuné. — B est revenu et est resté à causer
Ligne 5 870 ⟶ 6 461 :
spectacle, je rentre par un temps de pluie glacée et
un mal de tête brûlant. — vais essayer de dormir.
 
'' 15. ''
 
Ligne 5 881 ⟶ 6 473 :
remarquable) un morceau d''' Othello ''
assez doux.
 
-en rentrant je trouvai des lettres de (...) et je
me plongeai voluptueusement dans leur lecture sans
Ligne 5 896 ⟶ 6 489 :
je ne suis pas ressorti. — le temps est beau, mais le
vent est froid.
 
Est-ce irréflexion ou égoïsme qui a déterminé le
singulier procédé de (...) ? Je veux penser que c'est
Ligne 5 908 ⟶ 6 502 :
ah ! La femme... j'ai depuis deux jours des raisons
pour en bien penser.
 
Mangé une salade pour tout dîner. — préoccupé
de cette chose. Trop sans doute. — écrit des lettres
Ligne 5 932 ⟶ 6 527 :
coeur que leurs procédés vulgaires ont froissé, —
et pourtant l'atome n'est pas encore au fond du gouffre.
 
Il tourbillonnera longtemps avant de l'atteindre, et
la
Ligne 5 937 ⟶ 6 533 :
où puisse se perdre un blessant souvenir, ne le
rejettera point à l'oubli.
 
'' 17. ''
 
c'est une fièvre intermittente que mes notes sur
ce journal. Elles y sont tracées d'un jour l'un.
 
-hier je travaillai assez intensément tout le jour.
 
-le soir j'allai causer chez Apolline. — soupai à
Corazza parce que je n'avais pas dîné et revins me
Ligne 5 948 ⟶ 6 547 :
par la congestion cérébrale et qui ressemble à une
attaque momentanée d'apoplexie.
 
Levé de bonne heure, et travaillé attentivement
jusqu'à cinq heures et demie, au coin du feu, n'ayant
pris qu'un bouillon sans pain. — dîné avec appétit.
 
-ai vu G quelques minutes... — L B ce
soir. — causé assez gaîment quoique le fond de
mon âme soit en ce moment plus noir que l'enfer.
 
-L M est venu et est resté jusqu'à cette heure.
 
-le temps est tout à fait d'hiver, froid et humide.
 
-voudrais qu'il fût plus laid encore pour m'éviter
de sortir demain comme je l'ai sottement promis à
Ligne 5 966 ⟶ 6 570 :
pour faire
mon courrier de demain et lire.
 
'' 19. ''
 
Ligne 5 980 ⟶ 6 585 :
qui se promenait là. — blonde
noire et velours noir avec une capote de satin rose.
 
-elle a les '' prunelles ''
les plus '' larges ''
Ligne 5 990 ⟶ 6 596 :
sa femme est laide, mais ne manque pas d'expression
et aime et respecte la raillerie, comme toute femme.
 
-c'est le sceptre des rois du monde et leur épée. —
voyez sourire une femme à une moquerie bien dite,
Ligne 5 996 ⟶ 6 603 :
'' vainqueur, ''
à celui qui l'a dite, cette moquerie.
 
-Mme De B nous a quittés, et quoique je sois
fort indifférent pour cette femme, j'ai filé aussi,
Ligne 6 001 ⟶ 6 609 :
d'elle le vague et inexplicable intérêt de sa
présence ! — si elle fut restée, je serais resté.
 
Allé passer deux heures et demie chez la '' bella marchesa, ''
-mise comme j'aime, satin et velours
Ligne 6 014 ⟶ 6 623 :
correspondance et vais me coucher, ne me sentant
pas bien.
 
'' 7 décembre. ''
 
Ligne 6 022 ⟶ 6 632 :
violente et si malheureuse ! — hélas ! Les choses ont
peu changé. Le besoin d'une position me poursuit.
 
Je cherche à la prendre et puis elle glisse au moment
où on croit la tenir. — c'est le diable !
Ligne 6 038 ⟶ 6 649 :
a été vexant. Mais j'ai été le plus calme des
vexés, quoique je sentisse bien l'ennui de tout cela.
 
Du reste, la vie extérieure assez régulière, du
moins pour moi. — peu de visites, si ce n'est à la
Ligne 6 045 ⟶ 6 657 :
plus l''' immatériel ''
plaisir de voir bien jouer.
 
-pour cela, il faut que je sois seul dans une loge.
 
Sinon, et surtout s'il y a une femme, je suis occupé
à cacher mes impressions, ce qui gâte tout mon
Ligne 6 060 ⟶ 6 674 :
de sensation comme celle-là, produite par quelque
chose qui ne soit pas la réalité.
 
Inspiré un caprice à une enfant de dix-sept ans,
blonde et mince, jolie et pourtant qui ne me plaît
Ligne 6 101 ⟶ 6 716 :
je suppose, d'après l''' officiel ''
de l'invitation.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 6 115 ⟶ 6 731 :
des palais de femme. — en somme peu intéressé
et mal en train.
 
Avant dîner allé chez L B. Parlé d'affaires.
 
-réussirons-nous ? — demain cela pourrait se
décider. — de là chez Malitourne que j'ai vu trop
Ligne 6 121 ⟶ 6 739 :
jugement. — je rentre et vais lire dans mon lit
jusqu'à l'arrivée du sommeil.
 
'' 12. ''
 
Ligne 6 139 ⟶ 6 758 :
contradictoires qu'il exercerait sur moi si je
n'écoutais que mon intérêt en péril comme le sien.
 
Dimanche, fait des visites toute la journée. — vu
entre autres la fiancée de Guérin, dont (de la jeune
Ligne 6 145 ⟶ 6 765 :
R et de là une heure au bal chez Mme M. — cent
cinquante personnes ! — rien vu de bien remarquable.
 
-L M voulait me faire admirer une assez
belle femme, fort bien mise, qu'il dit un précipice
Ligne 6 166 ⟶ 6 787 :
les
plus charmantes.
 
Aujourd'hui, levé à neuf heures, — rangé une
foule de papiers qui m'ont '' re ''
Ligne 6 175 ⟶ 6 797 :
qu'il appelle un '' essai d'organisation démocratique, ''
et moi de désorganisation publique.
 
-vu L B et fait un vrai cours de journaux. — à cinq
heures allé chez la '' marchesa, ''
Ligne 6 201 ⟶ 6 824 :
veux finir. — écrit ceci et vais me coucher, mon feu
s'éteint et il est deux heures du matin.
 
'' 14. ''
 
Ligne 6 206 ⟶ 6 830 :
tout ira bien si le journal en question peut être
fondé. — travaillé, mais sorti une partie du jour.
 
-l'action extérieure secoue mes pensées et dans
ce moment doit m'être bonne, car si je m'abandonnais
Ligne 6 211 ⟶ 6 836 :
réalité, je tomberais peut-être dans le découragement,
malgré la force de mon espérance.
 
Aujourd'hui, levé à dix heures. — habillé et
sorti presque immédiatement pour les journaux que
Ligne 6 216 ⟶ 6 842 :
et '' tous ''
les matins.
 
-c'est la pêche aux idées politiques. — déjeuné
avec des oeufs et du chocolat à Corazza, témoin
Ligne 6 246 ⟶ 6 873 :
heure ou deux. — je n'ai pas sommeil et il faut jeter
le sarment sur la flamme.
 
Mem... — penser à '' re ''
fourrer à l'allemand, —
non pour les livres, mais pour les relations de
journaux et par suite d'affaires.
 
'' 17, dimanche. ''
 
Ligne 6 268 ⟶ 6 897 :
 
tout bien réfléchi, c'est encore là la sagesse.
 
Dormi jusqu'à onze heures, — j'étais rentré si
tard ou plutôt si matin ! — habillé, — coiffé, — avalé
Ligne 6 284 ⟶ 6 914 :
caprice, que deux ou trois phrases vulgaires dans sa
bouche ont tué avec impossibilité qu'il renaisse.
 
-sa fille n'est pas jolie, — je me suis fourré à
côté d'elle au thé pour le constater, car elle m'avait
Ligne 6 293 ⟶ 6 924 :
ardentes, un peu hâves et qui promettent à travers
leur morbidezze des voluptés enflammées.
 
-'' ironisé ''
tout le temps. — je rentre et je me
jette au lit fatigué.
 
'' 20. ''
 
Ligne 6 303 ⟶ 6 936 :
rentrai tard et me mis au lit sans avoir le courage
de rien noter.
 
Hier, dîné chez la '' marchesa ''
et allé avec elle au
Ligne 6 308 ⟶ 6 942 :
m'a fait du bien dans ma disposition d'âme et de
corps, car je ne me sens pas bien, même physiquement.
 
-énervé. — lu tout le jour du Saint-Simon que j'ai
repris. — ne suis pas sorti. — le temps humide et
Ligne 6 316 ⟶ 6 951 :
dans
la solitude. Tout mal vient de ce qu'on est seul.
 
'' 22. ''
 
Ligne 6 331 ⟶ 6 967 :
et vais me mettre à lire. Il est près de sept heures
et je n'ai pas encore mangé.
 
Dîné et avec appétit. — G est venu et M aussi.
 
-causé. — mis au lit après le départ de G. — fini
le dix-huitième volume de Saint-Simon. Toujours
aussi content de cet ouvrage.
 
'' 23. ''
 
Ligne 6 354 ⟶ 6 993 :
et je suis souffrant. — donc, non, si le temps
continue à être mauvais.
 
Allé au bain. — pris un bouillon et revenu chez
moi au coin de mon feu à le regarder flamber dans
Ligne 6 361 ⟶ 7 001 :
crois qu'elle me devient habituelle ! — je dîne chez
Gaudin.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 6 376 ⟶ 7 017 :
blonde et d'un si suave sourire qui m'a distillé,
avec tant de charme, sa goutte de poison. — revenu.
 
-travaillé à ma nouvelle sans titre et relu le
commencement de '' Ryno, ''
Ligne 6 401 ⟶ 7 043 :
vérité. — le soir dînai avec les F chez qui j'achevai
la soirée. — n'écrivis rien.
 
Aujourd'hui mieux, — beaucoup mieux, quoique
jusqu'à trois heures j'aie été victime d'un grand
Ligne 6 409 ⟶ 7 052 :
voudrais croire à son amitié. — B est venu
aussi. — écrit une lettre amère et désespérée à (...).
 
-le fait est que ma position s'aggrave et que
l'inquiétude me travaille. — sorti. — chez le docteur
Ligne 6 416 ⟶ 7 060 :
commandé un chapeau chez D. — reçu mon
article de la revue, — assez content de l'impression.
 
-dîné chez la '' marchesa, ''
d'où je sors et un peu
tard (il est minuit) pour un malade comme moi.
 
Mais qui peut résister à la causerie avec une belle
femme, dans la nuit, sur la même '' causeuse, ''
Ligne 6 424 ⟶ 7 070 :
rayons de la lampe et près d'un brasier qui s'éteint ?
-rentré, — écrit un billet et ceci.
 
'' 27. ''
 
Ligne 6 440 ⟶ 7 087 :
'' marchesa, ''
-puis coiffé et habillé et sorti.
 
Un temps doux, doux, — avec un rayon de soleil
par-ci, par-là. — allé au cabinet littéraire lire les
Ligne 6 457 ⟶ 7 105 :
siècle, un pauvre siècle après tout ! à échanger
contre le premier venu.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 6 478 ⟶ 7 127 :
lire dans mon lit l'ouvrage de Michel Chevalier sur
l'Amérique. Voyons ! ...
 
 
==1838==
Ligne 6 508 ⟶ 7 158 :
disais, parce que, par vanité encore, les hommes sont
trop couards pour se juger.
 
Rien de nouveau en politique : si ce n'est que
l'opinion à la chambre des pairs s'est prononcée
Ligne 6 520 ⟶ 7 171 :
aurait son ange et nous bâillerions ensemble, ce qui,
du reste, est assez doux en fait de bâilleries.
 
Pas mieux ni pis, — c'est déjà fort honnête, car
depuis quelques jours, j'ai fait assez de folies pour
Ligne 6 528 ⟶ 7 180 :
faisant coiffer, et sortir. — il fait beau, mais
froid, — il gèle.
 
'' au soir. ''
 
Ligne 6 548 ⟶ 7 201 :
de la lettre de (...) dont je n'ai pas voulu troubler
l'harmonieuse influence par le travail.
 
'' vendredi, 12. ''
 
j'ai passé les trois jours en blanc au travail,
sortant le soir chez la maîtresse de G excepté hier.
 
-nous dinâmes avec Thébaut chez Véfour, — je
ne bus point, mais j'eus le plaisir de voir ces
Ligne 6 560 ⟶ 7 215 :
de G fit barre à ce projet. — je rentrai donc et
lus une partie de la nuit dans mon lit.
 
Aujourd'hui levé à midi. — lu toujours cet
ouvrage sur l'Amérique, excellente relation, mais
Ligne 6 566 ⟶ 7 222 :
notes et vais m'habiller pour sortir. — le temps est
au soleil et moins froid que les jours précédents.
 
'' 16 février. ''
 
Ligne 6 601 ⟶ 7 258 :
une chanson ces jours-ci : mais non pour '' Marie Duff ma première flamme, ''
comme disait Byron.
 
'' si j'avais sous ma mantille cet oeil gris de lin, cette gracieuse cheville dans mon svelte brodequin, si j'avais ta morbidezze, tes cheveux dorés retombant en double tresse jusque sur mes reins cambrés ! si j'avais, ô ma pensée ! dans mon corset blanc, ta blonde épaule irisée d'un duvet étincelant, et cette enivrante chose, et ton plus beau don, sur laquelle l'amour pose ses lèvres... et pas de nom ! enfin si je semblais faite pour donner la loi, si j'étais, ô ma Paulette, aussi charmante que toi, je voudrais être une reine fière comme un paon, dont on aurait grande peine à baiser le bout du gant ! je ne serais pas de celles, froides à moitié, qui d'abord font les cruelles, et puis après ont pitié. je serais une tigresse rebelle aux amours, cachant la griffe traîtresse dans ma patte de velours. je ferais souffrir aux âmes mille bons tourments, et je vengerais les femmes de tous leurs fripons d'amants ! et sans l'éventail qui cache deux beaux yeux menteurs, je rirais sur leur moustache de leur flamme et de leurs pleurs, et je passerais ma vie à les désoler et je serais si jolie qu'il leur faudrait bien m'aimer ! et puis, si d'aimer l'envie un jour me prenait, je n'aurais de fantaisie que pour celui qui dirait : " si comme toi j'étais faite " pour donner la loi, " je serais une coquette " plus coquette encor que toi ! " aime-moi donc, ma Paulette, ô mon blond trésor ! aimer un fat ? Toi, coquette ! c'est comme t'aimer encor ! ''
 
Ligne 6 616 ⟶ 7 274 :
Corazza parce que je n'avais pas dîné et me suis
saturé de lecture jusqu'au jour, ce matin.
 
Cependant levé de bonne heure pour moi, qui
passe en ce moment une partie de mes jours
Ligne 6 634 ⟶ 7 293 :
journée) m'ont pris tout à coup et j'ai envoyé un
billet d'excuses et suis resté.
 
Ne suis pas plus mal grâce à de l'eau très sucrée,
très chaude et que j'avale par torrents. — écrit ceci
Ligne 6 639 ⟶ 7 299 :
lire jusqu'à extinction de la faculté attentive,
laquelle fait souvent plier en retraite le sommeil.
 
'' mars. ''
 
Ligne 6 657 ⟶ 7 318 :
abattu. Il était temps. — qui sait même si celle des
deux qui s'est éloignée la première ne reviendra pas.
 
J'ai été malade et ai passé une nuit au corps de
garde pour avoir-singulière aventure ! — écrit
Ligne 6 663 ⟶ 7 325 :
celui de l'innocence. — on ne le croirait jamais si
je le racontais et pourtant cela est la pure vérité.
 
-j'ai traité les agents de police comme des valets
de carreau et avais fort envie de les rosser pour
Ligne 6 668 ⟶ 7 331 :
de l'officier commandant le poste et même du poste
tout entier.
 
Aujourd'hui la tête un peu plus libre que les jours
précédents, j'ai pu reprendre le travail et sortir de
Ligne 6 675 ⟶ 7 339 :
en homme qui n'a pas dîné, avalé une pyramide de
gâteaux. — pas malade pourtant malgré cet excès.
 
-reçu une lettre de Léon. — écrit à Ernest. —
puis mis à lire et à finir les '' mémoires ''
Ligne 6 682 ⟶ 7 347 :
jusqu'au faubourg saint-Germain chez H. Dîné
chez C.
 
Lu les journaux à Corazza. — rien de neuf. — Gaudin
est venu et m'a quitté, si bien que ne sachant où
Ligne 6 702 ⟶ 7 368 :
de Mme De Motteville,
ouvrage écrit avec un grand charme. — levé, habillé.
 
-lu jusqu'à quatre heures l''' histoire de la papauté ''
par Ranke, — un allemand ! Un protestant !
Deux bonnes raisons pour qu'il me soit antipathique.
 
-Pie V, Sixte V, deux grands hommes ! Le premier
plus encore que le second. — moins dur, moins
Ligne 6 715 ⟶ 7 383 :
fourré au régime. — toujours souffrant. Quand
cela finira-t-il ? — de là chez mon invisible tante.
 
-de là chez G. — de là dîner. — après dîner,
mille irrésolutions m'ont agité et me suis décidé
Ligne 6 723 ⟶ 7 392 :
encore de cette espèce de rupture, quoique
l'impression en soit vaincue. — rentré vers minuit.
 
-fait diverses choses et couché.
 
'' 17. ''
 
Ligne 6 743 ⟶ 7 414 :
me sortirait pas de l'épaisse tristesse qui se
redouble chaque jour en moi.
 
D'ailleurs je dîne demain (dimanche) avec l'aimable
et pur Aristide. Un tête-à-tête long, causeur,
Ligne 6 754 ⟶ 7 426 :
délicates n'auront jamais. — dîné avec appétit et
sans mal d'estomac après. — G et B sont venus.
 
-causé de part et d'autre sans entrain. — eux
partis, parcouru la '' revue des deux mondes. ''
Ligne 6 773 ⟶ 7 446 :
mille racines qui cherchent à se rejoindre comme des
tronçons saignants, dans des liens brisés.
 
'' 18. ''
 
Ligne 6 785 ⟶ 7 459 :
suivi d'un déjeuner assez copieux arrosé de vin de
Bordeaux. — préoccupé de cette lettre de Guérin.
 
-pas heureux avec tous les éléments de bonheur !
Misère secrète ! Car il dit vrai ; il n'a pas
Ligne 6 844 ⟶ 7 519 :
avec assez de légèreté, ce qui est un mérite dans ce
damné temps d'affections pédantesques. — couché.
 
'' 20. ''
 
Ligne 6 851 ⟶ 7 527 :
heures du réveil. — écrit un paquet de lettres dans
mon lit. — il est une heure et j'attends le coiffeur.
 
-j'ai un rendez-vous avec A R que je vois par
utilitarisme, car sa conversation n'a pas le moindre
intérêt pour moi. — pas sot pourtant, et excellent
garçon, mais ne m'attirant pas comme je le voudrais.
 
Ai refusé un bal costumé pour jeudi chez Mme T.
 
Décidément je me range. — mais peut-être irai-je
dans cette fournée brûlante de catins qui chauffe sous
Ligne 6 865 ⟶ 7 544 :
n'irai pas ! ... — la porte s'ouvre : c'est le
coiffeur.
 
'' au soir, minuit. ''
 
Ligne 6 873 ⟶ 7 553 :
-les
habitués y sont venus et nous ont laissés seuls.
 
-elle m'a conté sa vie de mouvement et de
distractions, mais, hélas, elle fatigue son coeur et
Ligne 6 879 ⟶ 7 560 :
exigeante l'ont enveloppée dans un manteau de neige
pour la froideur et la pureté.
 
Elle dînait en ville et suis resté à causer
d''' abandon intime ''
Ligne 6 899 ⟶ 7 581 :
sur ses jambes de Silène dont il serait si amusant
de compromettre l'aplomb encore.
 
à noter une faiblesse, ne fût-ce que pour la
combattre. — je ne puis plus voir une capote de soie
Ligne 6 904 ⟶ 7 587 :
sans la pensée de (...) et je ne sais quelle
palpitation.
 
Je suis sûr que je deviens pâle. Je l'ai éprouvé une
ou deux fois ce soir, croyant que c'était...
 
ignorance de nous-même ! Qui m'eût prédit cela dès le
premier jour et même longtemps après, je l'eusse
consciencieusement et fortement traité d'impossible.
 
Jeté au lit, — écrit ceci et vais griffonner une
lettre à Guérin.
 
'' 22 au soir. ''
 
Ligne 6 917 ⟶ 7 604 :
ma tante faire de la politique inutile si ce n'est à
briser les résistances de l'esprit et ses dégoûts.
 
-le soir chez la fiancée de Guérin, c'est-à-dire
jusqu'au dîner. Toujours de plus en plus content
de cette famille.
 
à onze heures et demie il m'arriva une singulière
aventure au boulevard. Je m'en revenais, embossé
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n'être pas vue, mais entendue, me jeta dans la nuit
le nom de P en me reprochant de ne plus la voir.
 
Puis elle se sauva. Cette femme était petite, mais
n'avait pas la taille d''' épi mur ''
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le mouvement intérieur qui m'emportait. — je ne
veux pas avoir l'air de tenir à ce qui n'est plus.
 
-et si mes regrets saignent, que ce soit en silence.
 
Aujourd'hui lu et écrit dans mon lit jusqu'à une
heure. — levé et habillé. — allé acheter un camélia
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me suis trouvé moins bien. — avalé deux oeufs
frais et deux verres de Bordeaux. — passé chez H.
 
-sa femme est debout à ma grande joie. — après
ce qui s'est passé, il m'est impossible de ne pas
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livres. — de là remonté à l'instruction publique
où je n'ai pas plus trouvé R que la première fois.
 
-c'est le titre de la comédie qu'on appelle la
'' suite d'un bal masqué ''
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est qu'il était trois heures et que probablement R
était dans son lit, fatigué de sa mi-carême.
 
Rentré chez moi lassé et froid. — le temps est
au soleil de mars et aux rafales de vent mêlées de
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j'espérais travailler, mais le diable, qui sans doute
ne le voulait pas, m'a envoyé L M jusqu'au dîner.
 
-dîné seul vite et bien (lire beaucoup). — Gaudin
est venu flâner tout le soir au coin de mon feu, mais
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poëte ? Quant à la portée mélodramatique du livre,
je n'en parle même pas.
 
Reçu une lettre de (...) qui s'afflige de ne pouvoir
venir. — la vie pour un jour, un seul jour avec
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qui nous unit est aussi inutile pour notre bonheur
qu'éternel.
 
Levé, et souffrant. — fait du feu. — le soleil
brille cependant, mais c'est mars que cette lueur
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obligé de rentrer ce soir. — rentrer dans la solitude
me rend plus triste que de ne pas la quitter.
 
'' le soir. ''
 
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douloureuses ! Il est bientôt une heure. — il ne pleut
plus, mais la nuit est sombre.
 
-bu un verre d'eau et vais me jeter au lit.
 
'' dimanche soir, 25. ''
 
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quelque temps des pensées qui me tournent sur le
coeur.
 
Allé à Corazza. — Gand légèrement animé,
étincelant ! — monté au boulevard. — vu personne.
 
Rentré de bonne heure. — le temps remonté,
beau, mais toujours froid. — ai trouvé une lettre
de P qui est venue pour me la remettre elle-même.
 
-elle m'y parle comme si elle m'aimait ; elle
m'envie mon bonheur de l'oublier. Il y a de la
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Bocage dans l''' interdiction, ''
froide pièce.
 
Bocage est la preuve qu'une volonté tenace ne crée
pas le talent. — n'ai remarqué personne que deux
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passé est si près de nous que j'aimerais mieux ne pas
la revoir.
 
Aujourd'hui, je dîne avec V, un ancien compagnon
de collège, et Moelibée Guérin, le plus dandy
des amoureux de la nature. — je vais m'habiller.
 
'' au soir. ''
 
dîné passablement, mais sans boire (moi ! ).
 
Allé avec G au concert Valentino. — vu là
quelques '' lions ''
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premier ordre sans cesser pour cela d'être grand
seigneur.
 
L'ironie est un génie qui dispense de tous les
autres et même de ce dont tous les autres ne sont
pas dispensés, c'est-à-dire de coeur et de bon sens.
 
'' 29. ''
 
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neutralisait ce réveil '' navré ''
de tous les jours.
 
-suis allé voir ma tante. Toujours en prières et par
conséquent invisible. — de là chez la '' marchesa. ''
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affectueux pour moi à un point dont je lui sais un
gré infini. — les ai quittés. — allé chez L B.
 
Pas trouvé, mais l'ai rencontré sur le trottoir du
louvre, promenade charmante (du côté de la Seine)
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dernière parole entre nous ? — couché dans
l'impossibilité de commander à mon attention.
 
Aujourd'hui temps superbe ! — écrit ceci et
une lettre à G. — je vais au bain et rentrerai. —
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rentré. — pas trouvé de lettre de P. — '' et que voilà ta suprême parole ! ''
-écrit ceci et couché.
 
-bonsoir.
 
'' 31. ''
 
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-elle n'a pas répondu à ma dernière lettre et
probablement la dernière dans toute l'étendue du mot.
 
Dîné vite et de poisson chez C. — allé chez
Guérin passer une heure et demie. — revenu au
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l'oubli aura-t-il étendu sa nappe de flots dormants
sur les écueils, pensées de regret, où je me meurtris.
 
-reçu R et L B qui se sont succédé.
 
-déjeuné par exception.
 
'' au soir. ''
 
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chez ma damnée tante qui ne veut pas se damner
pourtant, car elle est toujours à l'église.
 
'' son oeil tout pénitent ne pleure qu'eau bénite. ''
 
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breuvage efflanqué ! — lu les journaux, — remonté
au boulevard où j'ai erré seul dans un grand ennui.
 
-quelle lassitude j'éprouve et puis-je vivre ainsi
longtemps ? — rentré, retrouvé ce vide dans lequel
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si cela continue avec cette intensité, je prendrai de
l'opium.
 
écrit un billet doux à la '' marchesa ''
pour me
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'' seul ? ''
seul comme ici, comme partout maintenant.
 
-j'ai pensé à ce bal masqué où l''' autre ''
ira
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d'y aller.
 
Griffonné je ne sais plus trop quoi, puis ceci. — bu
de l'eau, — plusieurs verres, — j'ai une altération
cruelle tous les soirs. — dans toutes les crises
morales, il en est de même.
 
'' 1er avril. ''
 
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temps est sec et glacé. Nous sommes (R et moi) allés
ensemble au musée. — y sommes restés trois heures.
 
-ai remarqué deux choses : la danseuse de
Winterhalter, qui est la plus grande beauté physique
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et l'ennui affreux qui me dévore. — ma vie a été
frappée au coeur.
 
Autrefois nous nous en serions allés gaîment
oublier un jour de plus écoulé chez (...). à présent,
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-quand donc le temps aura-t-il fait son travail ! Je
suis las de souffrir toujours par la même idée.
 
Descendus '' insienne ''
à Corazza. — pris un verre de
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-mais dans un accablement
presque stupide. — si je pouvais dormir ! Essayons.
 
'' 2 avril. ''
 
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que je suis
moins apte à sentir.
 
Je dois livrer demain les '' masses ''
d'un travail
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me jette '' to bed ''
pour y lire ou écrire encore.
 
'' si tu pleures jamais, que ce soit en silence ! si l'on te voit pleurer, essuie au moins tes pleurs, car tu ne peux trouver au fond de ta souffrance le calme fier qui naît des injustes douleurs. non, tu ne le peux pas ! Si ta vie est brisée, qui me brisa le coeur ou tu vivais ? Dis-moi, dis moi qui l'a voulu si je t'ai délaissée ? tes pleurs amers et vains n'accuseraient que toi ! les femmes sont ainsi ! Que je t'eusse trahie, tu reviendrais m'offrir à genoux mon pardon. si tu m'aimais, pourquoi cette triste folie d'implorer de l'amour la fuite et l'abandon ? mon orgueil t'obéit sans risquer un murmure : à ce monde sans coeur je cache mes regrets. sous un dédain léger je voile ma torture, et si bien, — que toi-même aussi t'y tromperais. et tu m'aimas pourtant ! Amour triste et rapide ! ne paraissait-il pas le plus profond des deux ? sans moi de quel bonheur étais-tu donc avide puisqu'avec moi jamais tu n'avais l'air heureux ? mais à présent, sans moi, plus heureuse, j'espère, si tu penses parfois à celui qui t'aimait, ne te repens-tu pas d'avoir fait un mystère du mal que tu souffrais et qui t'inquiétait ? et si tu t'en repens, cache-le dans ton âme ! tout n'est-il pas, hélas ! Entre nous consommé ? ô toi, qui n'eus jamais l'abandon d'une femme, reste ce que tu fus, — ô blond sphinx trop aimé ! ''
 
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printemps et je veux apparaître, sur cette terre de
boue, comme un demi-dieu sans le nuage qui le cachait.
 
-nous allons éclore, les lilas et moi ! —
commandé aussi des boutons d'acier fin ciselé pour
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réformer cette disposition au caquetage (ou
cailletage), je vais reprendre le travail de R.
 
Voyons !
'' au soir. ''
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passée (elle rentrait) auprès de moi. — je n'ai pas
vu son visage, mais je l'ai parfaitement reconnue.
 
-m'a-t-elle reconnu, elle, embossé que j'étais dans
ma cape espagnole ? — voilà ce que j'appelle jeter
la sonde hardiment dans une blessure.
 
Ai rencontré L M avec lequel j'ai promené assez
de temps au milieu des beautés courtisanesques du
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ensemble '' to-morrow. ''
-tant mieux.
 
'' 5 avril. ''
 
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créer une '' nouvelle ''
espérance.
 
Dîné hier chez G avec Guérin, — un repas gai,
bruyant et qui a fini par le plus amusant délire de
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dont le plafond est fait
d'étoiles. — rentré, — lu et couché.
 
Aujourd'hui, levé beaucoup plus tôt que mes
tardives habitudes ne me le permettent ordinairement.
 
-écrit deux lettres. — toujours mieux,
mais d'un mieux lent et irrégulier quant à la santé.
 
-repris le travail de R (ce ne sont que des notes,
mais qui, telles qu'elles, ne manquent pas de sens
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de l'amitié qui n'a pas été créée pour maudire.
 
'' le soir. ''
 
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ou quelque chose qui y ressemble ! — ennuyé
jusqu'à la mort.
 
R est venu. — tout est informe dans cette
tête en fait d'idées. — le langage sain et même
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jusqu'à une démarche de rapprochement ; cela est de la
destinée maintenant.
 
écrit ceci l'âme oppressée. — je sors de chez
A, Flore où j'ai commandé le plus charmant des
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dire pratiquement, — une tête humaine à appuyer
sur notre coeur.
 
Lu à bâtons rompus. — voici le coiffeur. —
habillons-nous, car on dîne de bonne heure chez ces
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humide, peu d'étoiles. — revenu à pied par plaisir,
moitié chantonnant, moitié songeant.
 
Habillé tantôt, — pris une voiture, — allé chez
A qui m'a trouvé '' adorablement mis, ''
ce qui me fait
presque autant de plaisir que de me trouver spirituel.
 
-ai pris un bouquet. — allé chez Mlle De L F.
 
-ai embrassé la fiancée de Guérin sur les
deux joues et sa tante par dessus le marché. — le
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heures et qu'on emporte. C'est triste, passé
vingt-cinq ans.
 
Couché. — écrit ceci dans mon lit. — c'est la
dernière page de ce livre que Guérin a appelé
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qui peut donc répondre de soi-même et qui se connaît
tout entier ? ...
 
la nuit et le silence m'entourent. '' ils ''
dorment
tous : on n'entend ni vent, ni mouvement au dehors.
 
à '' qui ''
pensé-je, à cette heure ? Et pourquoi cette
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dévorée, que l'ennui l'arrache au regret ! Cela vaut
encore mieux.
 
J'avais laissé cette page en blanc. C'était le
portrait le plus fidèle que je pusse faire de ma
belle-soeur.
 
Toute réflexion faite et pour justifier le but de ce
'' memorandum, ''
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poitrine, car il a le jeu beau, et il aura envoyé à
l'ennemi bien des transfuges.
 
Au reste, il ne se douterait pas plus du péril s'il
y en avait, qu'il n'apprécie sa position. Il est aussi