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était complètement évacuée. Mais arrivé là, il s’arrête et fait demander au maréchal, par son officier d’ordonnance La Tour du Pin, de faire séjour. Bazaine refuse, et, afin que ce refus parvienne sûrement au général, autrement que par La Tour du Pin, il appelle un officier d’état-major, le commandant Vanson, et le charge de porter sans retard l’ordre d’exécuter les reconnaissances des chemins qu’il avait déjà, dans la matinée, prescrites par le commandant La Veuve. Ladmirault écrit au maréchal : « Conformément aux ordres de Votre Excellence, je vais mettre en route les troupes du 4e corps pour les diriger sur Doncourt-en-Jarnisy. Je suis loin d’avoir rallié tous les hommes des régimens ; mais ils arrivent successivement, et je regarde comme complète la 3e division (Lorencez), qui, ce matin, à dix heures, est arrivée la première au bivouac. Je fais remplacer les munitions, surtout celles des batteries d’artillerie qui, hier 14, ont pris une part très active au combat qui s’est livré sur le plateau de Saint-Julien. Je lui fais distribuer les vivres dont elle a besoin et enfin je compte la mettre en route à deux heures. Le reste des troupes du 4e corps suivra cette division à de très courts intervalles, mais de manière à empêcher les encombremens. Enfin demain, dans la matinée, j’espère que tout le 4e corps sera réuni à Doncourt-en-Jarnisy. »

Il met en effet la division Lorencez en marche (3 heures), mais comment ? Ladmirault n’avait reçu de Bazaine ou de n’importe qui une direction écrite ou orale explicite de passer par Lorry, mais itérativement il lui avait été recommandé de ne pas emprunter la route de Briey et d’en reconnaître une autre en dehors de celle de Gravelotte réservée aux 2e et 6e corps d’armée, à la Garde et à la réserve générale, et du chemin de Lessy indiqué au 3e corps d’armée. Sans doute il eût mieux valu que le chef de l’état-major général substituât à la formule vague : une route à reconnaître, celle précise : la route reconnue de Lorry. Ce n’était pas au maréchal qu’incombait ce soin. Il a répondu justement au Duc d’Aumale : « On donne des indications aux généraux, mais il faut qu’ils prennent sur eux les détails. » Cet axiome est incontestable. Le général en chef a accompli son devoir dès qu’il a nettement indiqué le but. Il appartient aux chefs des corps d’armée d’employer leurs états-majors à découvrir les moyens de l’atteindre. Jarras a commenté fort bien la réponse de son chef : « Quand on est à la tête d’un état-major