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et se trouvait vers les débouchés de Lorry-Woippy et la route de Thionville ; la Garde pénétrait à Metz aux premières heures de la matinée.

Bazaine donna à Jarras l’ordre général, qui n’était que la confirmation de celui du 13 août : « Le 4e corps d’armée ira à Doncourt, en s’abstenant de prendre la route de Briey ; le 3e , derrière lui, s’arrêtera à la hauteur de Vernéville ; le 2e, dès qu’il verra la tête du 6e continuera sa marche jusqu’à Mars-la-Tour. Le 6e remplacera le 2e à Rezonville et à Vionville. La Garde s’établira à Gravelotte. La division Forton se portera sur Tronville et éclairera à gauche et en avant sur la route de Saint-Mihiel ; la division Du Barail fera le même service par Jarny et Conflans. » Jarras lui témoigna sa surprise de le voir détourner les 3e et 4e corps de la grande et belle route de Briey. Le maréchal répondit d’un ton péremptoire qu’il avait pris cette détermination de concert avec l’Empereur, parce que des avis de Paris et de Briey leur avaient appris qu’une des armées ennemies se trouvait déjà de ce côté et qu’on désirait ne pas la rencontrer, afin de gagner Verdun sans livrer aucun combat : il eût voulu que la Garde s’arrêtât à Gravelotte et qu’elle continuât sur Étain, mais l’Empereur l’en détourna en répétant qu’il ne fallait pas faire de détachemens ni rien laisser au hasard.

Le Bœuf, à neuf heures, vient annoncer à Bazaine sa nomination à la tête du 3e corps à la place de Decaen tué. Le maréchal lui dit de camper sur la ligne Vernéville-Saint-Marcel et de mettre à la disposition de Ladmirault la division Clérembault. Le capitaine de La Tour du Pin survient ensuite, envoyé par Ladmirault aux informations. Dans l’état-major de son général l’ordre de hâter le mouvement n’avait pas été bien reçu : « Je ressens encore, a raconté La Tour du Pin, l’impression pénible que nous causa cet ordre, nous arrachant à la fois à la jouissance de la victoire et à celle du repos. C’était donc la retraite, la retraite sans trêve ni cesse, à laquelle nous étions voués, et il nous semblait que les forces physiques viendraient à manquer à ceux qui fuyaient l’ennemi plutôt qu’à ceux qui le poursuivaient. »

Il demanda au maréchal l’autorisation de prendre la route de Briey. Le maréchal refusa sans donner ses motifs et en même temps il indiqua de nouveau comme route à suivre le chemin de Plappeville, Châtel-Saint-Germain et celui de Lorry-Amanvillers.