« Page:Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome I, 1876.djvu/480 » : différence entre les versions
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page validée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{tiret2|proposi|tion}} donnée : car l’énoncé même de la loi « Tout A est B » implique que la négation de B entraîne celle de A. Mais non-B n’est pas, dans la conclusion, la négation abstraite de B : c’est un sujet concret, ''x'', qui pourrait posséder l’attribut A, et qui ne le possède pas, tandis que la négation de B est simplement la ''raison'' pour laquelle il ne le possède pas : B est donc le moyen terme, en quelque sorte négatif, d’un raisonnement, dont A est le grand terme et non-B, le petit. La subalternation et la contraposition de l’universelle affirmative sont donc également des syllogismes, l’un, de la première figure, l’autre, de la seconde : mais il y a, entre les conclusions de ces deux syllogismes, une différence qu’il importe de signaler. La proposition subalternée « quelque A est B » n’est que l’expression d’un fait : car elle restreint l’application de la loi |
{{tiret2|proposi|tion}} donnée : car l’énoncé même de la loi « Tout {{sc|A}} est B » implique que la négation de B entraîne celle de {{sc|A}}. Mais non-B n’est pas, dans la conclusion, la négation abstraite de B : c’est un sujet concret, ''x'', qui pourrait posséder l’attribut {{sc|A}}, et qui ne le possède pas, tandis que la négation de B est simplement la ''raison'' pour laquelle il ne le possède pas : B est donc le moyen terme, en quelque sorte négatif, d’un raisonnement, dont {{sc|A}} est le grand terme et non-B, le petit. La subalternation et la contraposition de l’universelle affirmative sont donc également des syllogismes, l’un, de la première figure, l’autre, de la seconde : mais il y a, entre les conclusions de ces deux syllogismes, une différence qu’il importe de signaler. La proposition subalternée « quelque {{sc|A}} est B » n’est que l’expression d’un fait : car elle restreint l’application de la loi « Tout {{sc|A}} est B » à ''un'' sujet particulier, que nous appelons « quelque {{sc|A}} ». Dans la contraposition, au contraire, nous appelons « non-B » ''tout'' sujet réel qui ne possède pas l’attribut B : le sujet non-B est donc adéquat à la négation même de B, à laquelle il ne sert, pour ainsi dire, que de véhicule, et la conclusion « nul non-B n’est {{sc|A}} » est à la fois une application indirecte de la loi donnée, et une expression inverse de cette loi elle-même. Quant au principe sur lequel repose la contraposition, je ne sache pas qu’il ait eu jusqu’ici l’honneur de figurer au nombre des axiomes de la logique : je n’hésite pas, cependant, à le mettre sur la même ligne que celui de la subalternation, et à le formuler en disant que, lorsqu’un attribut en suppose un autre comme sa condition, la négation de la condition entraîne celle du conditionné : ''{{lang|la|sublata conditione, tollitur etiam conditionatum}}''. |
||
Mais tout ce que nous venons de dire de l’universelle affirmative doit pouvoir s’appliquer encore une fois à l’universelle négative : car dire que nul A n’est B, c’est dire que la notion A exclut la notion B, et que la première ne peut |
Mais tout ce que nous venons de dire de l’universelle affirmative doit pouvoir s’appliquer, encore une fois, à l’universelle négative : car, dire que nul {{sc|A}} n’est B, c’est dire que la notion {{sc|A}} exclut la notion B, et que la première ne peut être réalisée dans le même sujet que la seconde : c’est dire, en d’autres termes, que la présence de l’attribut {{sc|A}}, dans quelque sujet que ce soit, suppose, comme une condition indispensable, l’absence de l’attribut B. Nous pouvons donc nier l’attribut {{sc|A}} de tout sujet qui ne remplit pas cette condition, c’est-à-dire qui possède l’attribut B ; et, si nous appelons provisoirement ce sujet « B », nous raisonnerons ainsi, dans la seconde figure et en ''Cesare'' : |
||
{{c|Nul A n’est B :<br/>''or'' tout B est B :<br/>''donc'' nul B n’est A.}} |
{{c|Nul {{sc|A}} n’est B :<br/>''or'' tout B est B :<br/>''donc'' nul B n’est {{sc|A}}.}} |
||
Il semble que ce raisonnement devait s’appeler la contraposition de l’universelle négative : car il est exactement parallèle à celui que |
{{g|Il semble que ce raisonnement devait s’appeler la contraposition de l’universelle négative : car il est exactement parallèle à celui que}} |