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SUR DU GUESCLIN.

diligemment en nosdites guerres, nous avons donné et donnons, etc. » La donation étoit faite sous la condition que Du Guesclin serviroit à ses frais avec quarante gens d’armes, pendant quarante jours chaque année, s’il en étoit requis. Dans cette pièce, le Roi parle des bons, agréables et profitables services que Du Guesclin lui a faits en ses guerres, ores et autrefois. Il est donc constant que le héros breton portoit déjà depuis plusieurs années les armes pour la France. On remarque aussi qu’il est qualifié de chambellan ; il l’étoit en effet, quoique les historiens n’en fassent pas mention. Nous aurons bientôt occasion de citer une lettre du 27 décembre 1367, dans laquelle Du Guesclin ajoute à ses autres titres celui de chambellan du Roi[1]. Charles V, après la bataille de Cochorel, le nomma en outre maréchal de Normandie, c’est-à-dire, commandant des troupes de cette province.

Lorsque Du Guesclin eut recouvré sa liberté après la bataille d’Auray, où il avoit été fait prisonnier, et où Charles de Blois avoit perdu la vie, il conduisit les grandes compagnies en Castille. Si l’on s’en rapporte

  1. Charles V avoit beaucoup plus de chambellans que les rois ses prédécesseurs. Philippe de Maiziéres, dans le songe du vieux Pèlerin, engage Charles VI à en réduire le nombre. « Combien que ton bon père pour le foible estat de la nave françoise, et pour acquister l’amour des chevaliers qui lui eurent bien mestié…, il eust et dix et vingt chevaliers chambellans, toutefois à présent il n’est pas à toy expédient de tenir cette voye… Beau fils, il te doit souffire d’avoir autant de chambellans comme le vaillant roy Philippes ton grand ayeul, c’est à sçavoir quatre ; deux qui continuellement soyent au service de ta personne royale, et deux qui soyent en leurs maisons et facent leurs besognes. » (Songe du vieil Pélerin, lib. 3, cap. 53.) Il paroît que Charles V avoit crée de nouveaux chambellans dès l’époque de son sacre.