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ANCIENS MÉMOIRES

sa bannière^[1]. Du Chastelet, dans les pièces justificatives de son histoire, donne à entendre que ce capitaine fut pris par Du Guesclin. Mais le captal, dans un acte signé de lui, et qui est parvenu jusqu’à nous, reconnoît avoir été fait prisonnier par Rollan Bodin. Nous insérerons cet acte à la suite de nos observations ; il donne des détails assez curieux sur les lois auxquelles étoient alors soumis les prisonniers de guerre.

Tous les historiens relèvent l’importance de la bataille de Cocherel, qui délivroit la Normandie, et faisoit échouer les projets du roi de Navarre. Les récompenses que le Roi accorda à Du Guesclin, prouvent que c’étoit à ses talens et à sa bravoure qu’on devoit la victoire. Il lui donna le comté de Longueville, qui venoit d’être confisqué sur le roi de Navarre. Les lettres-patentes sont du 27 mai 1364, c’est-à-dire, peu de jours après la bataille ; elles commencent ainsi : « Charles, parla grâce de Dieu, roy de France, sçavoir faisons à tous présens et à venir, que pour considération des bons, agréables et profitables services que nostre amé et féal chevalier, baron et chamberlan Bertrand Du-Guesclin, nous a fait en nos guerres, ores et autrefois, au profit de nous et de nos sujets, et que nous espérons qu’il nous fasse au temps advenir plus grandement et

1. On lit dans un ancien registre de la chambre des comptes, que le captal de Buch fut fait prisonnier le 16 mai 1364, à neuf heures du matin ; cela confirmeroit la relation de Froissard, puisqu’il auroit été pris dès le commencement de l’action, qui ne s’engagea pas de très-bonne heure. Mais comme on trouve dans le même article de ce registre des détails évidemment faux sur la bataille de Cocherel, il ne peut faire autorité.