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SUR DU GUESCLIN.

faussé sa parole, et lui envoya un défi que Bertrand accepta. Le combat devoit avoir lieu à Paris, devant le roi de France, ou en son absence devant le Dauphin ; et le rendez-vous étoit donné pour le mardi 26 février 1363. Le roi Jean étant alors en Angleterre, le Dauphin fit porter l’affaire au Parlement ; elle fut plaidée avec beaucoup d’appareil en présence du roi de Chypre, des pairs et des barons du royaume, et d’une immense assemblée. Par arrêt du 28 février, le parlement déclara que le gage de duel ne tomboit point sur une affaire de cette nature, parce qu’il ne pouvoit avoir lieu qu’à défaut de preuves testimoniales ; or plus de deux cents chavaliers ou écuyers attestoient que Du Guesclin ne s’étoit engagé à être ôtage que pendant un mois. La réponse de Du Guesclin à Felleton, qui rapporte textuellement la lettre de ce dernier, est insérée dans l’arrêt du Parlement ; nous la donnerons avec les pièces justificatives qui seront placées à la suite de ces observations ; elle fait voir quelle étoit la forme des défis à cette époque.

Lorsque les pièces originales manquent, et que l’on est réduit aux chroniques, on retombe dans l’incertitude sur les événemens même les plus considérables ; on ne sait comment déterminer la date précise de la bataille de Cocherel, que les uns placent au 6 mai 1364, d’autres au 16 ou au 19 du même mois. On varie même sur les détails de cette bataille, qui est racontée par Froissard tout autrement que dans nos Mémoires. Il attribue tout l’honneur de la victoire à trente Gascons qui, selon lui, enlevèrent au milieu de son armée, dès le commencement de l’affaire, Jean de Grailly, captal de Buch, général des Navarrois, et abattirent