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AUBERTIN.

fait que se conformer au jugement de M. Daillé le fils, dont voici les paroles : Le nom de M. Aubertin demeure immortel ici-bas, et vivra toujours dans ce grand et incomparable ouvrage de l’Eucharistie qui, jusqu’a présent, est demeuré au-dessus de toutes les attaques de ceux de l’autre communion, dont pas un n’a osé le combattre de bonne guerre, ni l’entreprendre tête à tête, s’il faut ainsi dire. Ceux-là mêmes qui passent parmi eux pour des colomnes et des chefs de parti, n’ont pu faire autre chose que lui porter quelques coups obliques, selon les règles de ce nouvel art qu’ils ont inventé, et que le désespoir de leur cause leur a fait mettre en pratique sous le nom spécieux de méthode de prescription [1]. M. Daillé désigne là les théologiens de Port-Royal, qui, dans leur livre de la Perpétuité de la Foi, ne combattirent de tout l’ouvrage de M. Aubertin, que l’Histoire du changement de créance : encore ne combattirent-ils cette histoire que par des raisonnemens, et non pas en opposant preuves de fait à preuves de fait. Voyez le IIe. chapitre du Ier. livre de la grande Réponse de M. Claude, où il montre que l’auteur de la Perpétuité de la Foi attaqua le livre de M. Aubertin d’une manière oblique et indirecte.

(D) Une querelle entre MM. de Port-Royal et M. Claude... fit connaître le nom d’Aubertin et le caractère de son ouvrage. ] L’auteur de la Perpétuité de la Foi ne choisit à réfuter dans le gros ouvrage de ce ministre, que l’Histoire de l’Innovation. Cela fournit assez d’occasions de produire sur la scène le nom et le travail d’Aubertin. Voici un passage de la Perpétuité de la Foi. « Aussi Aubertin, ayant bien vu qu’il n’y avait pas moyen de soutenir une folie si visible [2], a cru devoir réformer ce plan. Et voici à quoi se réduit ce que ce ministre, qui a consumé malheureusement sa vie à chercher dans les écrits des anciens de quoi obscurcir la vérité, a trouvé de plus plausible, pour rendre vraisemblable le prodigieux renversement de l’ancienne foi qu’il est obligé d’admettre, afin de ne passer pas lui-même pour novateur. » M. Arnauld l’a traité beaucoup plus désobligeamment, quoiqu’il avoue [3] qu’il serait fort à souhaiter que quelque personne habile travaillât à réfuter les livres des nouveaux ministres, et entre autres celui d’Aubertin et ceux de M. Daillé. Il soutient « que l’ouvrage d’Aubertin est un ouvrage très-méprisable ; que ce ministre était un homme de peu d’esprit, qui n’avait qu’une basse critique sans élévation et sans jugement, qui a lu beaucoup parce qu’il ne faut pour cela que des yeux et du loisir, mais qui a lu sans discernement et sans lumières, qui ne distingue point entre les bonnes et les mauvaises raisons ; qui se récrie à tout moment sur les preuves les plus faibles ; qui s’est corrompu le sens commun, par l’accoutumance de répéter toujours les mêmes absurdités, et qui, bien loin d’avoir remporté une belle victoire sur l’école de Rome, n’a fait que découvrir la faiblesse des calvinistes [4]. »

(E) M. Claude eut mille occasions de parler du mérite du livre d’Aubertin. ] En faveur de ceux qui, sans autre peine que celle de lire cet article, souhaiteront de savoir le plan d’Aubertin, j° copierai ces paroles de M. Claude : « Tout le livre d’Aubertin est un corps de disputes sur le sujet de l’Euchanistie, qui est divisé en trois parties. Dans la première, il traite la matière par l’Écriture Sainte et par le raisonnement humain. Il produit ses passages et ses argumens, il réfute les réponses qu’on y fait ; il rapporte les passages et les argumens de ceux de la communion de Rome, il y satisfait ; et il répond à peu près à tout ce que les controversistes ont dit jusqu’ici de plus considérable sur ce sujet. Dans la seconde, il examine la créance de l’Église durant six cents ans, par une discussion exacte de tous les passages de part et d’autre, et il fait voir que la transsubstan-

  1. Vie de M. Daillé, pag. 28.
  2. Il entend la supposition de Blondel, que la transsubstantiation était née long-temps après Bérenger.
  3. Dans la préface de la Perpétuité défendue.
  4. Perpétuité défendue, liv. I, chap. I, pag. 5.