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AUBERTIN.

AUBERTIN (Edme), en latin Edmundus Albertinus, ministre de l’église de Paris, au XVIIe. siècle, a été un très-savant homme [* 1]. Il était né à Châlons-sur-Marne, l’an 1565. Il fut reçu ministre au synode de Charenton, l’an 1618, et donné à l’église de Chartres, d’où il fut transféré à Paris, l’an 1631 [a]. Il n’a fait, à proprement parler, qu’un livre (A) ; mais il s’est acquis plus de réputation par ce seul livre, que d’autres habiles gens n’en acquièrent par l’impression de cent volumes. Cet ouvrage roule sur la controverse de l’Eucharistie. Il parut en l’année 1633, sous le titre de l’Eucharistie de l’ancienne Église. Les agens du clergé de France attaquèrent M. Aubertin au conseil du roi (B), et obtinrent prise de corps contre lui, à cause qu’il s’était qualifié pasteur de l’église réformée de Paris. Ce procès n’eut point de suites : le temps n’était point encore propre à pousser bien loin ces sortes d’affaires [b]. Or, soit que la bonté du livre sans le secours de cet incident le fit rechercher, soit que l’on conclût qu’il fallait qu’il fût bien fort, puisque le clergé ne l’attaquait que par la voie du bras séculier [* 2], il est certain que l’auteur eut sujet d’être content du succès de son ouvrage (C). C’est ce qui l’obligea à le revoir, à l’augmenter, et à le perfectionner, avec tant d’application, qu’il semblait avoir consacré à cela tous ses travaux et toutes ses veilles. Il voulut que son nouvel ouvrage fût en latin ; mais il n’eut pas la satisfaction de le voir sortir de dessous la presse. On l’imprima à Deventer, après sa mort, par les soins de David Blondel [c]. Lorsque ce livre commençait à s’effacer de la mémoire des hommes, il s’éleva une querelle entre MM. de Port-Royal et Claude, qui fit connaître le nom d’Aubertin, et le caractère de son ouvrage (D), à une infinité de gens qui n’en avaient jamais ouï parler, ou qui ne s’en souvenaient plus. M. Claude eut mille occasions de parler du mérite de ce livre (E). M. Aubertin mourut à Paris le 5 d’avril 1652, âgé de cinquante-sept ans. Il fut exposé dans son agonie, aux vexations du curé de Saint-Sulpice (F) ; et malgré l’assoupissement qui avait été l’un des principaux symptômes de sa maladie, il eut l’esprit assez libre pour déclarer, lorsque ce missionnaire le questionna, qu’il mourait persuadé des vérités qu’il avait toujours professées. Il avait eu beaucoup d’accès auprès du duc de Verneuil, qui était en ce temps-là abbé de Saint-Germain-des-Prés. Ce prince le voulait avoir souvent à sa table ; il le trouvait de bonne conversation, fort universel, bien versé dans la culture des arbres fruitiers et des

  1. * De ce que Bayle ne parle pas des parens d’Aubertin, Leclerc conclut qu’il était né dans le sein de l’église catholique.
  2. * Ce ne fut, dit Leclerc, que sur le titre du livre et non sur le fond qu’on attaqua l’auteur.
  1. Préface de son livre de Eucharistiâ, faite par David Blondel.
  2. J’ai ouï dire que depuis, pour quelque mot qui lui était échappé en chaire, la cour lui défendit de prêcher deux ou trois ans.
  3. L’an 1654. C’est un in-folio qui a près de 1000 pages à deux colonnes.