« Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/145 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « tinée<ref> ''George Sand, sa vie et ses œuvres'', t. II, p. 99, 101-102, 108, et enfin 213-214. </ref> ». Lorsque Mme Sand, retour de Suisse, habita avec la comtesse d’Agoult l’hôtel de France, rue Laffitte, durant l’hiver de 1836-37, elle voyait Heine assez fréquemment. Heine était alors déjà un habitué du salon des deux femmes illustres, il visitait non moins souvent celui de Chopin, qu’il admirait franchement, il lui consacra, au printemps d....
(Aucune différence)

Version du 25 septembre 2021 à 13:23

Cette page n’a pas encore été corrigée

tinée[1] ». Lorsque Mme Sand, retour de Suisse, habita avec la comtesse d’Agoult l’hôtel de France, rue Laffitte, durant l’hiver de 1836-37, elle voyait Heine assez fréquemment. Heine était alors déjà un habitué du salon des deux femmes illustres, il visitait non moins souvent celui de Chopin, qu’il admirait franchement, il lui consacra, au printemps de 1837, ces pages d’une poésie si exquise de la X e Lettre à Auguste Lewald que nous avons mentionnées plusieurs fois[2].

Presque d’emblée, une vraie et sincère amitié lia les deux grands écrivains. Et comme Heine dans ses Lettres parisiennes parle avec la plus grande sympathie de George Sand (ce qui certes ne l’empêche pas de décocher ses mots, tantôt drôles, tantôt mordants, au beau milieu de ses phrases les plus cordiales), de même George Sand consacre au célèbre poète dans son Journal de Piffoel une page très précieuse pour tout curieux d’histoire littéraire, mais aussi pour tout admirateur de Heine, une page témoignant d’une profonde pénétration de la part de George Sand du caractère intime du poète allemand. Nous ne citerons point ici les passages de Heine sur George Sand, d’autant plus que nous en avons cité maint extrait[3] et que nous y reviendrons encore, et surtout parce que ces pages sont trop connues en Allemagne comme en France[4]. Nous ne voulons point, par contre, nous priver du plaisir de citer la page inédite du Journal de Piffoel, consacrée au grand lyrique allemand :

7 janvier 1841. Heine a des mots diablement plaisants. Il disait ce soir en parlant d’Alfred de Musset : « C’est un jeune homme de beaucoup de passé. » Heine dit des choses très mordantes et ses saillies emportent le morceau. On le croit foncièrement méchant, mais rien n’est plus faux ; son cœur est aussi bon que sa langue est mauvaise. Il est tendre, affectueux, dévoué, romanesque en amour, faible même

  1. George Sand, sa vie et ses œuvres, t. II, p. 99, 101-102, 108, et enfin 213-214.
  2. Ibid., t. II, p. 345, 350, et le présent tome, p. 28.
  3. V. t. I, p. 4, 11-12, 246 ; t. II, p. 34, 213, 441.
  4. Heines Sämmtliche Werke ; II Band : Lutezia, Franzosische Zustände, S. 282-307, George Sand (1840) und Spätere Notiz (Notice ultérieure) (1854).