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CONCEPTS FONDÉS SUR LA RESSEMBLANCE

elle devient à la fois analogie formelle et analogie agissante, bien que ces deux qualités hétérogènes soient incapables de se réunir pour former une image homogène du monde, qu’elles sont à la réflexion incompatibles, et que le savant qui analyse sa pensée ne saura comment les concilier.

Veut-on un autre exemple de cela… Ouvrons l’ouvrage d’un chimiste néoplatonicien qui au milieu du xviie siècle eut un brillant succès. Le système du Monde, tel que Davidson le comprenait, est représenté par une construction métaphysique et hiérarchique dont la partie physique nous est seule accessible ; le monde sensible, que l’expérience nous révèle, est une image de copies et d’arrière-copies du monde intellectuel et immuable que Dieu a créé ; mais cette image est suffisante pour que nous devinions les êtres originaux dont la connaissance directe nous est refusée ; et cette divination n’est possible qu’en raison de l’analogie formelle qui maîtrise nécessairement les différentes parties de l’Univers.

Voilà, quand il s’agit du système du monde. Mais comment expliquera-t-on chaque action spéciale d’un corps donné, comment rendra-t-on compte par exemple des phénomènes de dissolution ? Là l’auteur change de méthode et affirme qu’il n’y a transformation qu’à cause d’une similitude entre le soluble et le solvant en présence ; que ces deux choses se savent du n-ième genre et que c’est leur sympathie qui les porte à s’unir ; « que la puissance interne qui est dans le dissolvant n’étant pas indifférente dans la dissolution de tous les mixtes, mais ayant une science certaine et connaissance du corps sur lequel elle doit faire action… Cette connaissance se fait par similitude et affinité de substance ».

Là où cette similitude n’existe pas, il n’y a aucune