« Page:Metzger - Les concepts scientifiques, 1926.djvu/60 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 24 septembre 2021 à 10:14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
LES CONCEPTS SCIENTIFIQUES

ainsi ils utilisèrent les sels d’or pour guérir les maladies du cœur puisque cet organe est analogue à ce métal, etc.

Nos docteurs n’en restèrent pas là ; brisant le système primitif que l’analogie agissante avait déjà altérée quand elle s’est substituée à l’analogie formelle, ils cherchèrent dans les caractères apparents des objets les signes d’une parenté entre eux, puis utilisèrent cette parenté dans de nombreux cas, et notamment pour guérir les malades ; tout animal, tout végétal, tout minéral, disent-ils, qui, par quelque côté, ressemble à un de nos organes, a pour cet organe une sympathie particulière et le cas échéant lui porte secours. « C’est sur ce fondement qu’ils prétendent que la dentaria, dont la racine ressemble à une chaîne de dents enfilées les unes avec les autres, nous indique par cette configuration un médicament propre pour les maux de dents et le scorbut. La pulmonaire est bonne dans les maladies des poumons ; aussi est-elle légère, spongieuse et configurée à peu près comme ce viscère. On prend du citron dans le cas où le cœur souffre, et nous voyons qu’il en a à peu près la figure. Autre preuve que ce fruit est un cordial, c’est que le cœur a du rapport avec le Soleil, et que la couleur jaune du citron représente en quelque sorte celle de cet astre[1]. »

Comprises ainsi les doctrines scientifiques des paracelsistes perdent leur caractère mystérieux qui les rend si difficiles à pénétrer pour nos esprits modernes ; elles découlent, si l’on ose s’exprimer ainsi, d’une des tendances primordiales de notre esprit. La ressemblance qui permet de classer ensemble plusieurs choses différentes ne resterait jamais à l’état « simple » ; elle veut être simultanément « ordre » et « action » ;

  1. James, Dictionnaire de médecine, p. cxiii, traduit par Diderot.