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les erreurs de l’église

accepté le contraire pendant des siècles, qu’il n’y avait pas de mariage régulier et honorable hors de la présence d’un prêtre. Mais en même temps elle se mettait en contradiction avec elle-même en décidant ou en faisant affirmer par ses canonistes que les contractants seuls étaient les producteurs et administrateurs à eux-mêmes du sacrement, car elle rendait par là pratiquement inutile la présence du prêtre puisqu’il était là comme simple témoin et non plus comme acteur essentiel en vertu du sacrement de l’ordre ;

8o  Elle n’a pas su voir, dans son désir de s’emparer de ce qui ne lui appartenait pas, que les conjoints devenant seuls — sous les dernières illuminations reçues — les ministres du sacrement et du contrat, les vrais producteurs du sacrement, ils en devenaient par là même les maîtres et pouvaient aller se l’administrer à eux-mêmes là où bon leur semblait.

9o  Autrefois les canonistes — et plusieurs d’entre eux encore aujourd’hui — regardaient le prêtre comme seul ministre du sacrement qu’il conférait par sa bénédiction des époux. Aujourd’hui on affirme que ce sont les conjoints qui le produisent par eux-mêmes et en sont les ministres. Ou l’on se trompait autrefois ou l’on se trompe aujourd’hui. J’ose me permettre de soupçonner que l’on trompe peut-être encore plus qu’on ne se trompe car il n’est guère admissible que ce soit par pure erreur inconsciente que l’on maintient comme sacrement une institution qui n’appartient pas de sa nature à l’ordre mystique