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Voici par parenthèse un billet inédit de George Sand à Delacroix, qui se rapporte à cette époque ; il se trouve à la Bibliotheca Civia de Turin, la copie nous en a été gracieusement communiquée par M. L.-G. Pélissier.


Monsieur Delacroix
Quai Voltaire, 15.

Je suis encore malade. Si vous ne Fêtes pas demain à votre tour, voulez-vous remettre la séance jusque-là ? Si vous aviez une heure à perdre de 5 à 6, vous seriez bien aimable de venir la passer chez moi.

Toute à vous,
George.


Vendredi.

Delacroix fut réellement le confident des doléances de George Sand lors de l’orageux épilogue de son roman avec Musset, mais ces lamentations furent bien sincères, parce qu’elle était alors vraiment désespérée d’avoir perdu le cœur d’Alfred, qui à ce moment de leur drame ne voulait même pas la revoir[1]. Quant à Delacroix lui-même, non seulement il ne posait pas pour « un Komain » vis-à-vis de Mme Sand, mais encore c’était lui qui lui conseillait de chercher un adoucissement à son chagrin extrême en faisant comme lui, selon sa propre expression, « de pleurer simplement et sincèrement », afin d’épuiser sa douleur et de la réduire ainsi à sa fin naturelle. Voilà, au moins, ce qu’on peut lire à la date du 25 novembre 1834 dans le Journal de George Sand qu’elle envoya à Musset :

… Ce matin j’ai passé chez Delacroix… Je racontais mon chagrin à Delacroix, car de quoi puis-je parler, sinon de cela ? et il me donnait un bon conseil. C’est de n’avoir pas de courage. « Laissez-vous aller, disait-il. Quand je suis ainsi, je ne fais pas le fier : je ne suis pas né Romain. Je m’abandonne à mon désespoir. Il me ronge, il m’abat, il me tue. Quand il en a assez, il se lasse à son tour, et il ne quitte… »

  1. Cf. ce que nous en avons dit dans notre deuxième volume, p. 99, 108-118. Cf. aussi : Véritable Histoire d’Elle et Lui, par le vicomte de Spœlberch de Lovenjoul, et le volume de Mme Arvède Barine, Alfred de Musset.