« Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/141 » : différence entre les versions

→‎Page non corrigée : Page créée avec « palissandre » dans le petit salon de Chopin, tout rempli de bibelots élégants. Parmi les nouvelles connaissances, ce fut justement avec Pauline Viardot et avec Dessaüer que George Sand se lia surtout. Cette amitié dura autant que sa vie, devenant toujours plus grande et plus profonde avec les années. Quant aux vieux amis de Mme Sand ce furent, — outre Lamennais et Leroux, — Heine et Eugène Delacroix, qu’elle voyait alors le plus souvent ; elle...
 
(Aucune différence)

Dernière version du 23 septembre 2021 à 17:33

Cette page n’a pas encore été corrigée

palissandre » dans le petit salon de Chopin, tout rempli de bibelots élégants. Parmi les nouvelles connaissances, ce fut justement avec Pauline Viardot et avec Dessaüer que George Sand se lia surtout. Cette amitié dura autant que sa vie, devenant toujours plus grande et plus profonde avec les années.

Quant aux vieux amis de Mme Sand ce furent, — outre Lamennais et Leroux, — Heine et Eugène Delacroix, qu’elle voyait alors le plus souvent ; elle les connaissait déjà depuis 1833-35, mais à présent elle se lia plus amicalement avec eux, d’autant que tous les deux adoraient Chopin.

Il existe, parmi les racontars des journaux et les prétendues « anecdotes historiques », si recherchées par les feuilletonistes en quête de matières amusantes, une légende qui consiste en ce qu’après la rupture avec Musset, George Sand aurait voulu s’emparer du cœur de Delacroix et qu’un beau matin elle se serait répandue devant lui en plaintes et en récriminations, espérant attendrir sur ses malheurs le grand peintre, qui jusqu’alors était resté indifférent, quoique absolument cordial envers elle. Mais toutes ces manœuvres et ruses n’auraient abouti à rien : Delacroix, tout à l’achèvement de son nouveau tableau, maniait ses brosses sans discontinuer, répondant parfois par quelque calembour, se taisant le plus souvent, jusqu’à ce que George Sand s’apercevant que son flirt n’avait aucune prise sur lui, partit avec un dépit rentré, se disant qu’une fois en sa vie elle avait perdu bataille et que tous ses charmes étaient restés inefficaces vis-à-vis de ce nouveau Romain invincible.

Cette anecdote est fausse historiquement et manque de vérité psychologique. Delacroix ne peignait pas vers la fin de 1834 en présence de Mme Sand « quelque nouveau tableau », mais bien le propre portrait de George Sand, commandé par le directeur de la Revue des Deux Mondes, portrait qui fut reproduit en gravure par Calamatta pour le numéro d’octobre de 1836 de ladite revue et qui jusqu’à nos jours pare le salon de la rédaction[1].

  1. Cf. notre deuxième volume, p. 398.