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Grenier raconte encore que parmi les nombreux invités il y avait ce soir, entre autres, Emmanuel Arago, Calamatta, Bocage, et une belle blonde très décolletée qui lui parut fort jeune et qui se trouva être l’archi-célèbre comtesse Guiccioli, « la Guiccioli)) dont son second mari, M. de Boissy, grand farceur et grand blagueur, lorsqu’on lui demandait si ce n’était pas une parente de Mme Guiccioli célébrée par… répondait, paraît-il, sans broncher : « C’est elle-même, monsieur, elle-même ! la maîtresse de Byron. »

Grenier revint plusieurs fois encore dans le salon de la rue Pigalle et raconte plus loin qu’on mystifia une fois M. de Bonnechose en affublant Maurice — joli adolescent avec de longs cheveux lui retombant à la Raphaël des deux côtés de la figure et très ressemblant à sa mère — d’une robe noire, d’une résille, une rose piquée dans les cheveux, bref en en faisant une jeune Espagnole à laquelle M. de Bonnechose s’évertua à parler en mauvais castillan.

Grenier raconte aussi qu’il causait un soir musique avec Chopin, dans un coin, tandis que Mme Sand qui fumait, selon son habitude, se promenait en diagonale par le salon, en s’inquiétant à peine des nouveaux venus, si ce n’est pour prononcer d’un ton de dédain inimitable lors de l’entrée à grand frou-frou d’une vieille pimbêche quelconque : « Oh ! la femme ! » et que tout à coup cette même Mme Sand remarquant que Chopin s’échauffait trop dans son débat sur la musique allemande avec Grenier, et craignant qu’il ne se fît du mal, lui si frêle, sortit de son indifférence, s’approcha d’eux et tout maternellement posa sa main blanche et fine sur les cheveux de son ami, comme pour le calmer… Ces quelques pages de Grenier nous peignent, mieux que de longs mémoires, le monde intime où se mouvait Mme Sand à cette époque.

Le mariage de Mlle Pauline Garcia avec Louis Viardot, célébré au printemps de 1840, apparaît comme le symbole de la fusion des deux cercles différents qui se côtoyaient soit dans le salon café au lait de Mme Sand, soit sur le terrain neutre du salon de l’hospitalière Charlotte, soit enfin autour du « piano carré en