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L’AMI FRITZ.

ques jours, Sûzel paraît seulement un peu triste ; je la croyais malade, mais c’est l’âge qui fait cela, monsieur Kobus, les enfants deviennent rêveurs à cet âge. »

Fritz, se rappelant la scène du clavecin, devint tout rouge et dit en toussant :

« C’est bon… oui… oui… Tiens, Katel, mets ces cerises dans l’armoire, je serais capable de les manger toutes avant le dîné. Faites excuse, père Christel, il faut que je m’habille.

— Ne vous gênez pas, monsieur Kobus, ne vous gênez pas. »

Tout en s’habillant, Fritz reprit :

« Mais vous n’arrivez pas de Meisenthâl seulement pour m’apporter des cerises ?

— Ah non ! j’ai d’autres affaires en ville. Vous savez, quand vous êtes venu la dernière fois à la ferme, je vous ai montré deux bœufs à l’engrais. Quelques jours après votre départ, Schmoûle les a achetés ; nous sommes tombés d’accord à trois cent cinquante florins. Il devait les prendre le 1er  juin, ou me payer un florin pour chaque jour de retard. Mais voilà bientôt trois semaines qu’il me laisse ces bêtes à l’écurie. Sûzel est allée lui dire que cela m’ennuyait beaucoup ; et comme il ne répondait pas, je l’ai fait assigner devant le juge de paix. Il n’a pas nié d’avoir acheté les