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L’AMI FRITZ.

Puis il cria de sa place :

« Joseph Besme ! »

Un contribuable parut, un vieux bûcheron qui paya quatre florins sur douze ; puis un autre, qui paya six florins sur dix-sept ; puis un autre, deux florins sur treize, ainsi de suite : ils avaient tous donné pour le beau manteau de saint Maclof, et chacun d’eux avait un frère, une sœur, un enfant dans le purgatoire, qui demandait des messes ; les femmes gémissaient, levaient les mains au ciel, invoquant la sainte Vierge ; les hommes restaient calmes.

Finalement, cinq ou six se suivirent sans rien payer ; et Hâan furieux, s’élançant à la porte, se mit à crier d’une voix de tempête :

« Montez, montez tous, gueusards ! montez ensemble ! »

Il se fit un grand tumulte dans l’escalier. Hâan reprit sa place, et Kobus, à côté de lui, regarda vers la porte, les gens qui entraient. En deux minutes, la moitié de la salle fut pleine de monde, hommes, femmes et jeunes filles, en blouse, en veste, en jupe rapiécée ; tous secs, maigres, déguenillés, de véritables têtes de chevaux : le front étroit, les pommettes saillantes, le nez long, les yeux ternes, l’air impassible.

Quelques-uns, plus fiers, affectaient une espèce