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L’AMI FRITZ.

L’autre leva sa blouse, mit la main dans la poche de son pantalon jusqu’au coude, et posa sur la table huit florins en disant :

« Voilà !

— Comment, voilà ! Qu’est-ce que cela signifie ? vous devez treize florins.

— Je ne peux pas donner plus ; ma petite a fait sa première communion, il y a huit jours ; ça m’a coûté beaucoup ; j’ai aussi donné quatre florins pour le manteau neuf de saint Maclof.

— Le manteau neuf de saint Maclof ?

— Oui, la commune a acheté un manteau neuf, tout ce qu’il y a de beau, avec des broderies d’or, pour saint Maclof, notre patron.

— Ah ! très-bien, fit Hâan, en regardant Kobus du coin de l’œil, il fallait dire cela tout de suite ; du moment que vous avez acheté un manteau neuf pour saint Maclof… Tâchez seulement qu’il n’aie pas besoin d’autre chose l’année prochaine. Je dis donc : — Reçu huit florins. »

Hâan écrivit la quittance et la remit à Laër en disant :

« Reste cinq florins à payer dans les trois mois, ou je serai forcé de recourir aux grands moyens. »

Le paysan sortit, et Hâan dit à Fritz :

« Voilà le meilleur du village, il est adjoint ; tu peux juger des autres. »