« Page:Erckmann-Chatrian — L'ami Fritz (1864).djvu/190 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 23 septembre 2021 à 11:24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
L’AMI FRITZ.

toits effondrés : tout cela confus, entassé dans un étroit espace, se découpait pêle-mêle sur le fond verdoyant des forêts de sapins.

La voiture suivit le chemin à travers les fumiers, et un petit chien-loup noir, la queue en panache, vint aboyer contre Foux. Les gens alors se montrèrent aussi sur le seuil de leurs chaumières, vieux et jeunes, en bleues sales et pantalons de toile, la poitrine nue, la chemise débraillée.

À cinquante pas dans le village, apparut l’église à gauche, bien propre, bien blanche, les vitraux neufs, riante et pimpante au milieu de cette misère ; le cimetière, avec ses petites croix, en faisait le tour.

« Nous y sommes, » dit Hâan.

La voiture venait de s’arrêter dans un creux, au coin d’une maison peinte en jaune, la plus belle du village, après celle de M. le cure. Elle avait un étage, et cinq fenêtres sur la façade, trois en haut, deux en bas. La porte s’ouvrait de côté sous une espèce de hangar. Dans ce hangar étaient entassés des fagots, une scie, une hache et des coins ; plus bas, descendaient en pente deux ou trois grosses pierres plates, déversant l’eau du toit dans le chemin où stationnait le char à bancs.

Fritz et Hâan n’eurent qu’à enjamber l’échelle de la voiture, pour mettre le pied sur ces pierres.