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6 Septembre. — On a fait cadeau à Oyouki d’un petit appareil photographique, dont elle commence à se servir très adroitement, grâce aux leçons du professeur Takuma. Nous sommes allées ce matin nous faire photographier chez lui.



11 Septembre. — Pour être resté exposé au soleil hier, il a été très malade ; je l’ai tenu dans mes bras longtemps. J’ai mis mes mains sur son front brûlant. Aujourd’hui il n’y paraît plus.

Fiévreuse, moi aussi, je pensais en le caressant bien doucement, que s’il mourait, je mourrais après lui. Les âmes n’ont pas besoin de paroles pour s’entendre, il saurait alors combien je l’ai aimé.



17 Septembre. — Réveil affreux. En ouvrant les yeux — après une nuit passée à l’attendre — je vois Pierre debout, d’une main soulevant la gaze de la moustiquaire ; de l’autre il tient une petite valise. J’ai compris ; je retiens un cri ; ce sont ses adieux qu’il vient me faire.

…La journée s’est passée à emballer, Yves aidant. La Triomphante quitte Nagasaki demain soir. J’arrive à lui faire comprendre qu’il faut qu’il vienne m’embrasser avant le départ, puisqu’il ne peut pas se faire remplacer à bord cette nuit… Et Yves que je ne reverrai plus me serre la main une dernière fois, un peu trop fort.