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un meilleur esprit, lorsqu’il disoit : n’est-pas de la main de Dieu que nous tenons tous les biens dont nous jouissons ? Ne devons-nous pas accepter de la même main les maux que nous souffrons ? Il en doit être de même des amis qui nous abandonnent ou nous trahissent. Tout homme qui médite une vengeance

    ennemi, ne fût-ce que par l’émulation, qui ne pleure quelquefois de nos succès, et qui n’abuse, les jours où il est ennemi, des confidences qu’on lui a faites, les jours où il étoit ami : sans doute ; mais pour mériter et obtenir les beaux jours de l’amitié, il faut endurer ses jours nébuleux ; car la pluie est aussi naturelle que le beau temps. Il n’est point de parfait ami, parce qu’il n’est point d’homme parfait ; et pour se consoler plus aisément des imperfections de ces hommes qu’on appelle ses amis, il faut se parler quelquefois ainsi : cet ami parfait que tu cherches, homme imparfait, si tu le trouvois enfin, le mériterois-tu ? Non. Eh bien ! commence donc par être toi-même indulgent pour tes amis, afin de mériter et d’obtenir l’indulgence dont tu as besoin pour toi-même. Être foible, aye pitié du foible qui a pitié de toi : l’indulgence est fille de la modestie et mère de l’amitié.