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J’avais eu l’intention de passer incognito sur la terre ferme ; niais la nouvelle qu’un blanc, voire un Américain, se rendait en Afrique, fut bientôt connue de tout Zanzibar. Elle se répéta un millier de fois dans les rues, dans les boutiques, dans les salles de la douane. Le bazar s’empara du fait, et le commenta jour et nuit, jusqu’à l’heure de mon départ. La colonie blanche, elle-même, cherchait à savoir ce qui m’avait fait venir, et vers quel point je me dirigeais.

À toutes les questions, discrètes ou non, je répondais : « Je vais en Afrique. » Sur ma carte, on lisait bien :

Henry M. Stanley.
New York Herald.

Mais l’idée d’associer mon nom et celui de l’Herald à la recherche de Livingstone vint, je crois, à fort peu de monde.

Ayant tiré à vue sur M. James Bennett, pour un chiffre de plusieurs milliers de dollars, ayant soldé mes comptes, payé d’avance à mes engagés, blancs et noirs, une partie de leur traitement, agacé les nerfs de mes hôtes, plus que de raison, par le brouhaha dont j’avais rempli leur demeure, il ne me restait plus qu’à faire mes adieux à la colonie blanche, à remercier tous ceux dont j’avais reçu l’appui, enfin à prendre congé de Sa Hautesse, qui m’avait fait présent d’un beau cheval arabe et qui m’avait donné maintes preuves de bienveillance.

La veille de mon départ le consul américain revêtit son habit noir, prit un chapeau d’un noir extra, afin d’être en grande tenue, et se rendit avec moi au palais du sultan.

Ce palais est une vaste maison carrée, située prés du fort, construite avec des coraux, et revêtue d’un épais crépissage, faite chaux et à ciment. L’aspect en est à demi arabe, à demi italien ; des jalousies, d’un vert très-vif, se détachent crûment sur la muraille, qui est d’une blancheur éclatante.

De chaque côté du portail, à la fois très-élevé et très-large, étaient rangés en demi-cercle des Persans et des Béloutchis, armés de sabres courbes et de boucliers en peau de rhinocéros. Une

    plus que celui de Marie-Thérèse, et ce chiffre est loin d’être invariable. En 1846, l’influence du capitaine Guillain avait fait monter la pièce de cinq francs : on n’en demandait plus que 110 au lieu de 114 pour cent piastres d’Espagne. Elle n’est pas reçue couramment à Zanzibar ; néanmoins les Banians s’efforcent de la passer aux étrangers contre des marie-thérès, avec dépréciation plus ou moins considérable. (Note du traducteur.)