« Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 11.djvu/567 » : différence entre les versions

AkBot (discussion | contributions)
Pywikibot touch edit
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
En-tête (noinclude) :En-tête (noinclude) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{nr||HOMMES D’ÉTAT DE LA GRANDE-BRETAGNE.|563}}
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
qui avait espéré toute sa vie s’affranchir de ses conseillers whigs, crut le moment favorable pour frapper un grand coup, prenant la faiblesse passagère de son ministère pour un changement dans l’opinion publique. La reine fut accusée, dans le temps, d’avoir précipité la résolution du roi, mais à tort ; et s’il y a eu, dans cette occasion, quelque intrigue souterraine, elle n’a pas encore été dévoilée. Lord Melbourne fut donc renvoyé, et le duc de Wellington chargé de former un nouveau ministère. Quels que soient les conseillers inconnus qui aient alors déterminé le roi à renvoyer lord Melbourne, sans doute dans l’espoir de se concilier l’opinion modérée du pays, la froideur et la défiance avec lesquelles ce changement fut accueilli par les plus modérés, et la contagieuse indignation des plus ardens réformistes, les eurent bientôt détrompés.
{{tiret2|souve|rain,}} qui avait espéré toute sa vie s’affranchir de ses conseillers whigs, crut le moment favorable pour frapper un grand coup, prenant la faiblesse passagère de son ministère pour un changement dans l’opinion publique. La reine fut accusée, dans le temps, d’avoir précipité la résolution du roi, mais à tort ; et s’il y a eu, dans cette occasion, quelque intrigue souterraine, elle n’a pas encore été dévoilée. Lord Melbourne fut donc renvoyé, et le duc de Wellington chargé de former un nouveau ministère. Quels que soient les conseillers inconnus qui aient alors déterminé le roi à renvoyer lord Melbourne, sans doute dans l’espoir de se concilier l’opinion modérée du pays, la froideur et la défiance avec lesquelles ce changement fut accueilli par les plus modérés, et la contagieuse indignation des plus ardens réformistes, les eurent bientôt détrompés.


Il ne fallait rien moins que le courage et l’inébranlable sang-froid du duc de Wellington pour prendre la responsabilité entière du gouvernement dans une telle crise, pour succéder à un ministère brisé par un caprice de la royauté et soutenu par une majorité énorme, dans la toute-puissante chambre des communes. Cependant il sentit combien il était impopulaire et incapable de conduire les manœuvres hardies et habiles qui, seules, pouvaient assurer la victoire à son parti au milieu de circonstances si menaçantes. Le parlement allait bientôt se réunir ; il demanderait compte de la tournure étrange et inattendue que les affaires avaient prise depuis qu’il s’était séparé. Sir Robert Peel était le seul homme du parti qui ne se fût pas compromis, par une opposition imprudente et fougueuse à la volonté populaire, durant la longue lutte de la réforme. C’était le seul homme qui pût, sans choquer le bon sens, se présenter au pays comme le chef d’un gouvernement résolu à adopter de nouveaux principes, tout en combattant sous les vieilles couleurs. Le duc de Wellington conseilla au roi d’envoyer chercher immédiatement sir Robert Peel. Peel était alors en Italie, où il s’était rendu avec l’intention d’y passer l’hiver, mais s’attendant peut-être à être rappelé. Cependant, jusqu’à ce qu’il fût possible d’avoir des nouvelles de Peel, le duc de Wellington continua à diriger les affaires comme premier ministre, sans pourvoir aux offices vacans ; et, dans cette singulière position, il demeura plusieurs semaines sous le feu des railleries constantes et des dénonciations énergiques de tous les organes du dernier ministère, avec le courage stoïque qu’il était habitué à montrer sous le feu d’une batterie.
Il ne fallait rien moins que le courage et l’inébranlable sang-froid du duc de Wellington pour prendre la responsabilité entière du gouvernement dans une telle crise, pour succéder à un ministère brisé par un caprice de la royauté et soutenu par une majorité énorme, dans la toute-puissante chambre des communes. Cependant il sentit combien il était impopulaire et incapable de conduire les manœuvres hardies et habiles qui, seules, pouvaient assurer la victoire à son parti au milieu de circonstances si menaçantes. Le parlement allait bientôt se réunir ; il demanderait compte de la tournure étrange et inattendue que les affaires avaient prise depuis qu’il s’était séparé. Sir Robert Peel était le seul homme du parti qui ne se fût pas compromis, par une opposition imprudente et fougueuse à la volonté populaire, durant la longue lutte de la réforme. C’était le seul homme qui pût, sans choquer le bon sens, se présenter au pays comme le chef d’un gouvernement résolu à adopter de nouveaux principes, tout en combattant sous les vieilles couleurs. Le duc de Wellington conseilla au roi d’envoyer chercher immédiatement sir Robert Peel. Peel était alors en Italie, où il s’était rendu avec l’intention d’y passer l’hiver, mais s’attendant peut-être à être rappelé. Cependant, jusqu’à ce qu’il fût possible d’avoir des nouvelles de Peel, le duc de Wellington continua à diriger les affaires comme premier ministre, sans pourvoir aux offices vacans ; et, dans cette singulière position, il demeura plusieurs semaines sous le feu des railleries constantes et des dénonciations énergiques de tous les organes du dernier ministère, avec le courage stoïque qu’il était habitué à montrer sous le feu d’une batterie.


Le courrier dépêché à Robert Peel voyagea avec une rapidité presque
Le courrier dépêché à Robert Peel voyagea avec une rapidité {{tiret|pres|que}}