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déduction est inattaquable, s’il est avéré par ailleurs qu’Ésope était de condition servile ; elle ne l’est pas, si l’historien a cru qu’Ésope était esclave sur la seule foi de son raisonnement. Car qui empêche de croire qu’Ésope était un parent, non un esclave d’Iadmon ? Il serait dès lors un homme libre et un grand personnage. A ce titre il pouvait, comme nous le représente Aristote, intervenir, comme orateur public, dans l’assemblée des Samiens ; d’autre part on s’expliquerait plus facilement la célébrité que lui valut son talent de conter des apologues. Sur l’esclavage d’Ésope, le récit d’Hérodote laisse donc place à quelque scepticisme. Il faut dire cependant que l’antiquité n’a pas eu de scrupule sur ce point, qu’elle a docilement suivi Hérodote et qu’elle n’a jamais mis en doute que le sage Ésope eût été esclave.
déduction est inattaquable, s’il est avéré par ailleurs qu’Ésope était de condition servile ; elle ne l’est pas, si l’historien a cru qu’Ésope était esclave sur la seule foi de son raisonnement. Car qui empêche de croire qu’Ésope était un parent, non un esclave d’Iadmon ? Il serait dès lors un homme libre et un grand personnage. À ce titre il pouvait, comme nous le représente Aristote, intervenir, comme orateur public, dans l’assemblée des Samiens ; d’autre part on s’expliquerait plus facilement la célébrité que lui valut son talent de conter des apologues. Sur l’esclavage d’Ésope, le récit d’Hérodote laisse donc place à quelque scepticisme. Il faut dire cependant que l’antiquité n’a pas eu de scrupule sur ce point, qu’elle a docilement suivi Hérodote et qu’elle n’a jamais mis en doute que le sage Ésope eût été esclave.