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M. V. CANET entretient la Société de diverses tentatives faites pour canaliser l’Agoût.

La notice historique de M. le docteur Clos renferme sur cette question quelques indications qu’il peut être utile de compléter, afin de ne pas laisser dans l’oubli une des mesures des plus importantes entreprises dans le passé, pour le développement de l’agriculture, de l’industrie, du commerce, et par conséquent de la richesse, dans une contrée qui renferme de si nombreux éléments de vie et de prospérité.

La question de la canalisation de l’Agoût ne se présente pas seule. Elle donne lieu à des études diverses sous des aspects tout à fait différents. Elle se lie d’abord à la tentative la plus grande et la plus féconde pour le midi ; elle touche de près à la construction du canal des deux mers.

La création d’un canal destiné à relier les deux mers était une pensée ancienne. Il n’est pas étonnant que, dans un pays où tout ce qui manifeste une grande force et une véritable hardiesse, est attribué aux Romains, on ait fait remonter jusqu’aux conquérants du monde le projet de créer entre l’Océan et la Méditerranée un moyen de communication. L’idée se retrouve à travers le moyen-âge, et enfin des plans sont dressés sous François 1er , Charles IX, Henri IV. Mais les difficultés d’exécution paraissent insurmontables. En 1660, Riquet fait connaître son plan à Colbert : le 18 janvier 1662, un arrêt du conseil ordonne l’examen du projet. Une rigole d’essai est faite, et, par un arrêt du 13 octobre 1666, la construction du canal est ordonnée, et la concession est faite à Paul Riquet, comme propriété incommutable et non rachetable. Au mois d’octobre 1680, époque de la mort de Riquet, la navigation était établie de Toulouse à Trèbes, et l’année suivante le canal était terminé.

Lorsque Riquet eut trouvé dans la Montagne-Noire une assez grande quantité d’eau pour suffire aux besoins du canal projeté,