« Contes d’Andersen/La Vieille Maison » : différence entre les versions
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Quelle vieille maison ! Elle avait presque trois cents ans,
poutre au milieu
de la porte, on lisait des vers écrits selon
fenêtre étaient sculptées des figures qui faisaient
et sur le toit
par une tête de dragon. La pluie devait
dans la rue par cette tête ; mais elle
trou au milieu.
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« Combien de temps encore cette baraque restera-t-elle
ici ? pensaient-elles ; elle nous obstrue
tout à fait la vue
comme celui
ressemble à celle
boutons de cuivre. Quel genre ! Fi donc ! »
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joues fraîches et rouges et aux yeux brillants. Il
aimait beaucoup la vieille maison, tant à la clarté
du soleil
les têtes grimaçantes, les ornements qui renfermaient
des soldats armés de hallebardes, et les
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et alors le petit garçon lui faisait de la tête un
salut amical ; notre homme y répondait, et ils devinrent
amis sans
Les parents du petit garçon disaient souvent :
« Ce vieillard
avoir enveloppé quelque chose dans un morceau
de papier, descendit dans la rue, et dit au vieux
domestique : « Écoute, si tu veux porter cela au
vieux monsieur, en face, tu me feras plaisir.
deux soldats de plomb, et je lui en donne un,
pour
Le vieux domestique exécuta avec joie la commission,
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de ses parents.
À
partout ; le corridor était orné
de chevaliers dans leurs armures et de femmes en
robes de soie. Au bout de ce corridor,
grand balcon, peu solide, il est vrai, mais tout
garni de verdure et de vieux pots de fleurs, qui
avaient pour anses des oreilles
Ensuite le petit garçon arriva dans la chambre
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bonne visite !
— On
toujours seul ;
mes soldats de plomb pour te tenir compagnie.
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ne suis pas à plaindre. »
Puis il prit sur une planche un livre
où
carrosses bizarres, comme il
soldats portant
voyait encore des corporations avec leurs drapeaux :
le drapeau des tailleurs portait des ciseaux
[[Image :Bertall_ill_La_Vieille_Maison1.png|center|300px|Vignette de Bertall]]<br>
soutenus par deux lions ; celui des cordonniers
était orné
mais à deux têtes. Les cordonniers veulent avoir
tout en double, pour former la paire.
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chercher de la confiture, des pommes et des noisettes.
En vérité, la vieille maison ne manquait
pas
« Je ne pourrai jamais supporter cette existence,
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qui est habitué à la vie de famille ! La journée ne
finit pas. Quelle différence avec la chambre où ton
père et ta mère
toi et tes frères, que
tapage ! Ce vieillard, dans sa solitude, ne
reçoit jamais de caresses ; il ne sait pas rire, et il
se passe sans doute aussi de
demeure ressemble à une tombe ; je ne pourrai
jamais supporter une telle existence !
— Ne te lamente pas tant, répondit le petit
garçon ; moi, je me plais ici ; et puis, tu sais
reçoit souvent la visite de ses vieilles pensées.
—
les connais pas. Jamais je ne pourrai rester ici !
— Cependant, il faut que tu
Le vieillard revint avec un visage souriant, apportant
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de plomb.
Après
content chez lui ; et il ne manquait pas de faire
un signe amical à son vieil ami, chaque fois
Au bout de quelque temps, il fit une seconde
visite dans la vieille maison.
« Je
mieux aller à la guerre, au risque de perdre
bras et jambes. Du moins, ce serait un changement.
Je
sont venues me voir, mais sans me faire le moindre
plaisir. Je vous voyais dans la maison
face comme si vous aviez été ici.
prière du matin, à vos leçons de musique, et je
me croyais au milieu de tous les autres joujoux.
Hélas ! ce
un peu comment se porte ta sœur, la petite
Marie. Donne-moi aussi des nouvelles de mon camarade,
que moi. Je
— Tu ne
garçon, et je ne reprendrai pas ce que
Fais-toi donc à ton sort. »
Le vieillard apporta à
jeu
Ensuite il ouvrit son clavecin, joua un
menuet et fredonna une ancienne chanson.
« En guerre ! en guerre ! »
plomb. Et il se précipita à terre.
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une fente.
Un mois plus tard,
envoyait son haleine sur les vitres pour fondre
la glace et se faire ensuite avec le bout du
doigt une petite lucarne. Par ce moyen, il pouvait
regarder la vieille maison en face. La neige
en couvrait entièrement
et toutes les sculptures. On
personne, et, en effet, il
vieillard était mort.
Le même soir, une voiture
pour recevoir le corps, qui devait être enterré à
la campagne. Personne ne suivait cette voiture ;
tous les amis du vieillard étaient morts aussi.
Seul, le petit garçon envoya du bout de ses doigts
un baiser au cercueil
Quelques jours après, la vieille maison fut mise
en vente, et le petit garçon, par sa lucarne, vit
emporter les portraits de chevaliers et de châtelaines,
les pots de fleurs aux oreilles
meubles de chêne et le vieux clavecin.
Le printemps suivant, la maison fut démolie.
« Ce
monde ; et, en quelques heures, on ne vit plus
« Enfin ! » dirent les maisons voisines en se pavanant.
Quelques années après, sur
la vieille maison,
neuve et magnifique, avec un petit jardin entouré
nos anciennes connaissances, le petit garçon, ami
du vieillard.
et, dans le jardin, il regardait sa gentille petite
femme planter une fleur.
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doigt.
Que pensez-vous que
que le soldat de plomb, le même dont
avait fait présent au vieillard. Jeté par-ci par-là,
confondu avec les pierres et les débris de la
vieille maison, il avait fini par
terre.
La jeune femme essuya le soldat,
une feuille verte, puis avec son mouchoir, il se
sentit réveiller
« Que je le voie un peu ! dit son mari en riant.
Oh ! non, ce
lorsque
Alors il raconta à sa femme
maison, du vieillard et du soldat de plomb
avait donné à ce dernier pour lui tenir compagnie.
Elle sentit, en
de larmes.
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montrer la tombe du vieillard ?
— Non, répondit le mari,
et tout le monde
amis étaient morts avant lui, personne ne
à sa dernière demeure, et moi je
— Quelle chose affreuse que la solitude !
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