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toxiques, dans les eaux minérales abondamment distribuées en boissons au Mont-Dore.
toxiques, dans les eaux minérales abondamment distribuées en boissons au Mont-Dore.


En définitive, la composition du thé est pleinement connue. Quant à préciser les effets des divers principes contenus dans cette boisson, la science doit attendre encore de nouvelles et plus complètes expériences. Ce que nous savons d’ailleurs ne suffit-il pas déjà ? Ne possédons-nous pas aujourd’hui tous les moyens d’apprécier avec justesse les avantages résultant de l’introduction du thé dans l’alimentation humaine ? Chacun sait que, pour l’homme à l’état de vigueur et de santé, le thé offre un stimulant d’une suavité incomparable, que pour le malade il est, sinon toujours un énergique agent thérapeutique, du moins un ''adjuvant'' des plus précieux. Le mieux est donc de s’en tenir à l’opinion de la majorité des savans, chimistes ou physiologistes, sur les propriétés salutaires du thé, opinion qui s’était fait jour en Europe dès le {{s|XVII|e}}, non-seulement grâce au savant voyageur Kœmpfer, mais aussi aux publications des naturalistes les plus éminens de cette époque<ref>Le thé a ce qu’on peut appeler sa ''littérature'', et c’est en Hollande qu’on rencontre surtout d’intéressans travaux sur ce sujet. Citons les observations recueillies dès 1640 par le savant médecin hollandais Tulpitis, la ''Dissertatio potus theœ'' de l’illustre Linné, l’ouvrage de Cornélius Bontekoe sur l’''Excellente boisson du Thé'', ouvrage traduit dans toutes les langues et propagé en divers pays par les nombreux agens de la compagnie hollandaise des Indes. En France, le thé a eu aussi ses apologistes, Morisset en 1648, Souquct en 1657. En Angleterre Sydenham, en Allemagne Ettmuller, ont concouru à populariser cette boisson alimentaire, contre laquelle s’étaient vainement élevés Boerhaave et Van-Swieten.</ref>. Comme exemple de l’heureuse influence alimentaire du thé, c’est la Chine qui s’offre encore en première ligne, de même qu’elle nous enseigne les meilleurs procédés de préparation et de culture. Ici cependant il ne faudrait pas trop se préoccuper des apparences. On a voulu expliquer l’embonpoint si général parmi les Chinois par l’usage constant du riz et du thé. C’est dans leur alimentation très compliquée qu’est la véritable origine de cette obésité caractéristique. Le thé a seulement pour effet de la favoriser, en excitant, en soutenant sans cesse l’action digestive des organes : il nous sera aisé de le démontrer, et ce ne sera pas sortir de notre sujet que de dire quelques mots d’un, régime d’alimentation qu’il importe à divers titres de bien connaître, et qui a d’ailleurs le thé pour base principale<ref>Je dois d’utiles renseignemens sur ce sujet à l’obligeant concours de M. de Montigny, notre consul à Shang-haï, ainsi qu’aux écrits d’intrépides et zélés voyageurs français dans l’extrême Orient, MM. Casimir Leconte, Isidore Hedde, Natalis Rondot, Haussmann et Renard.</ref>.
En définitive, la composition du thé est pleinement connue. Quant à préciser les effets des divers principes contenus dans cette boisson, la science doit attendre encore de nouvelles et plus complètes expériences. Ce que nous savons d’ailleurs ne suffit-il pas déjà ? Ne possédons-nous pas aujourd’hui tous les moyens d’apprécier avec justesse les avantages résultant de l’introduction du thé dans l’alimentation humaine ? Chacun sait que, pour l’homme à l’état de vigueur et de santé, le thé offre un stimulant d’une suavité incomparable, que pour le malade il est, sinon toujours un énergique agent thérapeutique, du moins un ''adjuvant'' des plus précieux. Le mieux est donc de s’en tenir à l’opinion de la majorité des savans, chimistes ou physiologistes, sur les propriétés salutaires du thé, opinion qui s’était fait jour en Europe dès le {{s|XVII|e}}, non-seulement grâce au savant voyageur Kœmpfer, mais aussi aux publications des naturalistes les plus éminens de cette époque<ref>Le thé a ce qu’on peut appeler sa ''littérature'', et c’est en Hollande qu’on rencontre surtout d’intéressans travaux sur ce sujet. Citons les observations recueillies dès 1640 par le savant médecin hollandais Tulpitis, la ''Dissertatio potus theœ'' de l’illustre Linné, l’ouvrage de Cornélius Bontekoe sur l’''Excellente boisson du Thé'', ouvrage traduit dans toutes les langues et propagé en divers pays par les nombreux agens de la compagnie hollandaise des Indes. En France, le thé a eu aussi ses apologistes, Morisset en 1648, Souquet en 1657. En Angleterre Sydenham, en Allemagne Ettmuller, ont concouru à populariser cette boisson alimentaire, contre laquelle s’étaient vainement élevés Boerhaave et Van-Swieten.</ref>. Comme exemple de l’heureuse influence alimentaire du thé, c’est la Chine qui s’offre encore en première ligne, de même qu’elle nous enseigne les meilleurs procédés de préparation et de culture. Ici cependant il ne faudrait pas trop se préoccuper des apparences. On a voulu expliquer l’embonpoint si général parmi les Chinois par l’usage constant du riz et du thé. C’est dans leur alimentation très compliquée qu’est la véritable origine de cette obésité caractéristique. Le thé a seulement pour effet de la favoriser, en excitant, en soutenant sans cesse l’action digestive des organes : il nous sera aisé de le démontrer, et ce ne sera pas sortir de notre sujet que de dire quelques mots d’un, régime d’alimentation qu’il importe à divers titres de bien connaître, et qui a d’ailleurs le thé pour base principale<ref>Je dois d’utiles renseignemens sur ce sujet à l’obligeant concours de {{M.|de Montigny}}, notre consul à Shang-haï, ainsi qu’aux écrits d’intrépides et zélés voyageurs français dans l’extrême Orient, {{MM.|Casimir}} Leconte, Isidore Hedde, Natalis Rondot, Haussmann et Renard.</ref>.


Comment les Chinois ont-ils été conduits de siècle en siècle, par des traditions non interrompues, à suivre un régime d’
Comment les Chinois ont-ils été conduits de siècle en siècle, par des traditions non interrompues, à suivre un régime d’