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LES FÉDÉRÉS

long à parcourir, avaient averti le club de Marseille, dès le 25 juin, qu’ils partaient pour demander la déchéance de Louis XVI.

Dans le lointain Finistère, les choses ne se passèrent pas autrement que dans le Var. Le 24 juin, le directoire du district de Brest et les officiers municipaux de la ville décidèrent de lever une compagnie de 100 hommes parmi les citoyens actifs et d’expédier cette compagnie à Paris en payant ses membres cinq sous par lieue et vingt sous par jour après leur arrivée. Le Département, à son tour, décida de lever un bataillon. La correspondance du capitaine Desbouillons de la compagnie brestoise montre qu’il n’était pas moins convaincu que les Varois de la nécessité de la déchéance. « Ce nest plus le temps de parler, écrit-il le 26 juillet, il faut agir et il n’y a qu’un mouvement universel qui puisse nous sauver ! »

De tous les coins de la France les fédérés se mirent en marche vers la capitale. Il en vint de tous les départements. Mais ceux qui ont fait le plus d’impression sur les contemporains, sans doute parce qu’ils étaient les plus nombreux, ce furent les Marseillais. La levée du bataillon de Marseille fut provoquée par une lettre de Barbaroux qui représentait à Paris depuis plusieurs mois les intérêts de sa ville natale dont il était secrétaire-greffier. Le lendemain de l’échec de la manifestation girondine, le 21 juin, il peignit sous de sombres couleurs la situation créée par le veto. Une proposition de Couthon pour supprimer le veto sur les décrets de circonstance avait été repoussée le jour même. Il déclara en conséquence à ses compatriotes qu’il n’y avait plus qu’une chose à faire : exiger la revision de la Consti=