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LE DIX AOÛT

La Seyne 3, La Baume 4, Solliès 2, etc. Mais le Département apprend le veto. Il refuse d’autoriser de nouvelles levées.

Le ministre de l’Intérieur Terrier lance une circulaire, datée du 30 juin, pour prescrire aux départements d’empêcher, « au besoin par la force », les gardes nationaux volontaires de se rendre à Paris. Il les invite à employer la police, la gendarmerie, toute la force publique pour « dissiper tout rassemblement de gens armés marchant sans réquisition ni autorisation légale hors de leur territoire, quand même ils prendraient pour prétexte l’intention de se rendre à Paris ». Cette circulaire comminatoire arriva trop tard dans le Var.

Les 65 fédérés du département étaient déjà partis. On ne les arrêta pas en route, car, dans l’intervalle, l’Assemblée avait tourné le veto royal.

Sur la proposition du député Lacuée, au nom de la Commission des Douze, l’Assemblée avait décrété, le 2 juillet, que les fédérés déjà en marche se rendraient, à leur arrivée, auprès de la municipalité de Paris qui leur délivrerait des billets de logement. Ils assisteraient au serment fédératif et se rendraient ensuite au camp de Soissons. Le décret ainsi rendu fut porté le jour même à la sanction du roi qui n’osa user de son veto, Un décret complémentaire du 12 juillet alloua aux fédérés cinq sous par lieue depuis le chef-lieu de leur département jusqu’à Paris.

Recrutés en général dans l’artisanat et la petite bourgeoisie, les fédérés représentaient l’élite du patriotisme. Ils avaient le sentiment qu’on les appelait à sauver la patrie. Ceux du Var, qui furent parmi les premiers arrivés, bien qu’ils aient eu le chemin le plus