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par cette loi, que Boyer demeura convaincu de son injustice et même de l’impossibilité de l’exécuter à l’égard des propriétés ''rurales'' : sous ce rapport, elle continua de rester à l’état de lettre morte.
par cette loi, que Boyer demeura convaincu de son injustice et même de l’impossibilité de l’exécuter à l’égard des propriétés ''rurales'' : sous ce rapport, elle continua de rester à l’état de lettre morte.


Il n’en fut pas ainsi, quant à ses autres dispositions. Les onze religieuses, plus ou moins âgées, qui étaient cloîtrées dans les couvens de la Regina et de Santa-Clara, y restèrent sans pouvoir se recruter, de même qu’on l’avait résolu longtemps avant la réunion de l’Est ; et la mort vint successivement en diminuer le nombre jusqu’à extinction. La loi leur accorda une pension viagère annuelle de 240 gourdes, et elle fixa en même temps les émolumens de l’archevêque Pedro Valera à 3000 gourdes par an ; ceux du vicaire général du chapitre métropolitain de Santo-Domingo, à 1200 gourdes ; et ceux de chacun des chanoines existans (au nombre de quatre) à 600 gourdes. Le trésor public les payait de mois en mois, et à cette époque la monnaie nationale était au pair avec celle d’Espagne. Il n’y eut que l’archevêque seul qui ne voulut pas recevoir ses émolumens, parce qu’il était mécontent de la suppression des privilèges, des hypothèques et chapellenies revenant au clergé de la cathédrale et dont une foule de propriétés avaient été grevées <ref>Anciennement, sous le gouvernement d’Espagne, l’archevêque de Santo-Domingo jouissait d’un traitement fixe de 10,000 piastres, les chanoines, de 2,000, etc., outre les hypothèques et chapellenies revenant à la cathédrale, dont ils profitaient. En France, après le concordat de 1802, les archevêques ne recevaient que 15,000 fr, ou 3,000 piastres. </ref>.
Il n’en fut pas ainsi, quant à ses autres dispositions. Les onze religieuses, plus ou moins âgées, qui étaient cloîtrées dans les couvens de la Regina et de Santa-Clara, y restèrent sans pouvoir se recruter, de même qu’on l’avait résolu longtemps avant la réunion de l’Est ; et la mort vint successivement en diminuer le nombre jusqu’à extinction. La loi leur accorda une pension viagère annuelle de 240 gourdes, et elle fixa en même temps les émolumens de l’archevêque Pedro Valera à 3000 gourdes par an ; ceux du vicaire général du chapitre métropolitain de Santo-Domingo, à 1200 gourdes ; et ceux de chacun des chanoines existans (au nombre de quatre) à 600 gourdes. Le trésor public les payait de mois en mois, et à cette époque la monnaie nationale était au pair avec celle d’Espagne. Il n’y eut que l’archevêque seul qui ne voulut pas recevoir ses émolumens, parce qu’il était mécontent de la suppression des privilèges, des hypothèques et chapellenies revenant au clergé de la cathédrale et dont une foule de propriétés avaient été grevées<ref>Anciennement, sous le gouvernement d’Espagne, l’archevêque de Santo-Domingo jouissait d’un traitement fixe de 10,000 piastres, les chanoines, de 2,000, etc., outre les hypothèques et chapellenies revenant à la cathédrale, dont ils profitaient. En France, après le concordat de 1802, les archevêques ne recevaient que 15,000 fr, ou 3,000 piastres. </ref>.


Influencé par les conseils insidieux d’un vieillard nommé Moscossos, qui était le notaire de l’archevêché, l’archevêque Pedro Valera, d’un âge presque aussi avancé que le sien, s’était refusé, avons-nous dit, à exercer sa juridiction spirituelle <ref follow=p258> {{tiret2|ap|portée}} et au Président par Thomas Bobadilla, ex-commissaire du gouvernement près le tribunal civil de cette ville. Le sénateur J.-J. Delmonte, T. Bobadilla et d’autres personnes avaient contribué à la rédaction de cette pétition où j’ai puisé les explications que j’ai données ci-dessus.</ref>
Influencé par les conseils insidieux d’un vieillard nommé Moscossos, qui était le notaire de l’archevêché, l’archevêque Pedro Valera, d’un âge presque aussi avancé que le sien, s’était refusé, avons-nous dit, à exercer sa juridiction spirituelle <ref follow=p258> {{tiret2|ap|portée}} et au Président par Thomas Bobadilla, ex-commissaire du gouvernement près le tribunal civil de cette ville. Le sénateur J.-J. Delmonte, T. Bobadilla et d’autres personnes avaient contribué à la rédaction de cette pétition où j’ai puisé les explications que j’ai données ci-dessus.</ref>