« Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/339 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 15 : Ligne 15 :
MAÏNOTES. V. MAÏNA.
MAÏNOTES. V. MAÏNA.


MAINTENON, ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), au confluent de l'Eure et de la Voise, sur le chemin de fer de Bretagne, à 19 kil. N. de Chartres; 1800 h. Magnifique château, qui remonte à Philippe-Auguste, et qui fut reconstruit par J. Cottereau, trésorier des finances sous Charles VII et Louis XI. Il fut acheté en 1674 par Louis XIV pour la veuve de Scarron, qui prit de là le nom de marquise de Main tenon; on y remarque encore l'appartement de Mme de Mainte-non, et son portrait par Mignard. Ce château appartient auj. au duc de Noailles. En 1684, un immense aqueduc fut commencé à Maintenon pour amener les eaux de l'Eure à Versailles, mais il ne fut point achevé, et il n'offre maintenant qu'une belle ruine, composée de 48 arch es. La plaine voisine est couvertes de monuments druidiques, dits Pierres de Gargantua. Collin d'Harleville naquit près de Maintenon, à Mévoisins.
[[w:Maintenon|'''MAINTENON''']], ch.-l. de cant. (Eure-et-Loir), au confluent de l'Eure et de la Voise, sur le chemin de fer de Bretagne, à 19 kil. N. de Chartres; 1800 h. Magnifique château, qui remonte à Philippe-Auguste, et qui fut reconstruit par J. Cottereau, trésorier des finances sous Charles VII et Louis XI. Il fut acheté en 1674 par Louis XIV pour la veuve de Scarron, qui prit de là le nom de marquise de Maintenon; on y remarque encore l'appartement de Mme de Maintenon, et son portrait par Mignard. Ce château appartient auj. au duc de Noailles. En 1684, un immense aqueduc fut commencé à Maintenon pour amener les eaux de l'Eure à Versailles, mais il ne fut point achevé, et il n'offre maintenant qu'une belle ruine, composée de 48 arches. La plaine voisine est couvertes de monuments druidiques, dits ''Pierres de Gargantua''. Collin d'Harleville naquit près de Maintenon, à Mévoisins.


MAINTENON (Françoise D'AUBIGNÉ, marquise "de), fille de Constant d'Aubigné et petite fille de Théodore Agrippa d'Aubigné, ami de Henri IV et chaud partisan de la Réforme, naquit en 1635 dans la prison de Niort, où ses parents étaient détenus. Son père, devenu libre, l'emmena à la Martinique en 1643; elle resta de bonne heure orpheline. Après avoir été successivement catholique et protestante, elle s'attacha définitivement au catholicisme et se fit même remarquer par une grande ferveur. Elle vivait dans un état voisin de l'indigence lorsqu'en 1652 le poète Scarron, touché de ses infortunes, l'épousa, quoique vieux et infirme, dans le seul but de lui servir de protecteur. Sa maison fut pendant quelque temps le rendez-vous de ce qu'il y avait de plus spirituel dans Paris. Devenue veuve dès 1660, elle allait retomber dans la misère quand la cour, instruite de ses malheurs, lui assura une pension de 2000 fr. Chargée par Louis XIV d'élever secrètement les enfants nés de son commerce avec Mme de Montespan (1669), elle s'acquitta de ce soin avec zèle et succès, et sut, dans cette position équivoque, garder de la dignité. Elle acquit de jour en jour plus de crédit auprès du roi, qu'elle charmai t par l'agrément et la solidité de sa conversation, et finit par faire oublier Mme de Montespan. Le roi lui donna dès 16741a terre de Maintenon, qu'il érigea pour elle en marquisat. Après la mort de la reine (1683), Louis XIV s'unit avec Mme de Maintenon par un mariage secret; on rapporte ce mariage au 12 juin de l'année» 1684. Maie de Maintenon fonda en 1685, à St-Cyr, une maison religieuse pour l'éducation des jeunes filles nobles et pauvres; Racine, à sa prière, composa pour cette maison Eslher et Athalie. A la mort de Louis XIV (1715), elle se retira à St-Cyr, et elle y resta jusqu'à sa mort (1719), livrée aux exercices d'une piété austère. On attribue communément à Mme de Maintenon une grande part aux affairés : on lui reproche d'avoir conseillé de mauvais choix, tels que ceux de Chamillard et de Villeroi, et d'avoir appuyé des mesures intolérantes, notamment la révocation | de l'édit de Nantes ; cependant cette influence funeste
[[w:Madame de Maintenon|'''MAINTENON''' (Françoise D'AUBIGNÉ, marquise de)]], fille de Constant d'Aubigné et petite fille de Théodore Agrippa d'Aubigné, ami de Henri IV et chaud partisan de la Réforme, naquit en 1635 dans la prison de Niort, où ses parents étaient détenus. Son père, devenu libre, l'emmena à la Martinique en 1643; elle resta de bonne heure orpheline. Après avoir été successivement catholique et protestante, elle s'attacha définitivement au catholicisme et se fit même remarquer par une grande ferveur. Elle vivait dans un état voisin de l'indigence lorsqu'en 1652 le poëte Scarron, touché de ses infortunes, l'épousa, quoique vieux et infirme, dans le seul but de lui servir de protecteur. Sa maison fut pendant quelque temps le rendez-vous de ce qu'il y avait de plus spirituel dans Paris. Devenue veuve dès 1660, elle allait retomber dans la misère quand la cour, instruite de ses malheurs, lui assura une pension de 2000 fr. Chargée par Louis XIV d'élever secrètement les enfants nés de son commerce avec Mme de Montespan (1669), elle s'acquitta de ce soin avec zèle et succès, et sut, dans cette position équivoque, garder de la dignité. Elle acquit de jour en jour plus de crédit auprès du roi, qu'elle charmait par l'agrément et la solidité de sa conversation, et finit par faire oublier Mme de Montespan. Le roi lui donna dès 1674 la terre de Maintenon, qu'il érigea pour elle en marquisat. Après la mort de la reine (1683), Louis XIV s'unit avec Mme de Maintenon par un mariage secret; on rapporte ce mariage au 12 juin de l'année 1684. Maie de Maintenon fonda en 1685, à St-Cyr, une maison religieuse pour l'éducation des jeunes filles nobles et pauvres; Racine, à sa prière, composa pour cette maison ''Esther'' et ''Athalie''. A la mort de Louis XIV (1715), elle se retira à St-Cyr, et elle y resta jusqu'à sa mort (1719), livrée aux exercices d'une piété austère. On attribue communément à Mme de Maintenon une grande part aux affaires : on lui reproche d'avoir conseillé de mauvais choix, tels que ceux de Chamillard et de Villeroi, et d'avoir appuyé des mesures intolérantes, notamment la révocation de l'édit de Nantes; cependant cette influence funeste