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que nos choix ou nos aversions nous fussent fatalement imposées. Mais si la sécurité est égale pour qui a embrassé l'incontinence comme pour qui a embrassé la continence, l'honneur n'est pas égal dans l'un et l'autre choix. Car le voluptueux fait une chose agréable au corps, tandis que l'homme tempérant affranchit des passions l'âme, maîtresse du corps. Nous avons été appelés à la liberté, s'écrient-ils. Qui le niera ? « Ayons soin seulement, dit l'apôtre, que cette liberté ne nous soit point une occasion de vivre selon la chair. »
que nos choix ou nos aversions nous fussent fatalement imposées. Mais si la sécurité est égale pour qui a embrassé l’incontinence comme pour qui a embrassé la continence, l’honneur n’est pas égal dans l’un et l’autre choix. Car le voluptueux fait une chose agréable au corps, tandis que l’homme tempérant affranchit des passions l’âme, maîtresse du corps. ''Nous avons été appelés à la liberté'', s’écrient-ils. Qui le niera ? « Ayons soin seulement, dit l’apôtre, que cette liberté ne nous soit point une occasion de vivre selon la chair. »


Mais, si l'on ne doit rien refuser au désir, dans la pensée qu'une vie d'opprobre est chose indifférente en elle-même, ainsi qu'ils le répètent, qu'arrive-t-il alors ? Ou il faut écouter aveuglément nos désirs et nous précipiter dans les derniers excès du crime et de la dépravation, sur les pas de quiconque nous les conseille ; ou bien nous reculons devant certains désirs, et «lors il ne faut donc pas vivre indifféremment, ni, lâches flatteurs d'un cadavre, obéir sans pudeur aux plus viles parties de nous-même, au ventre et à ce que nous ne pouvons nommer. Car l'aliment des voluptés nourrit et vivifie le désir, de même qu'il languit et s'éteint faute de pâture. Or, comment adviendra-t-il que, vaincu par les voluptés du corps, on ressemble au Seigneur, ou que l'on ait la connaissance de Dieu ? Le principe de toute volupté est le désir : or le désir est un tourment et une inquiétude qui convoite parce qu'il n'a pas. C'est pourquoi ceux qui l'adoptent pour principe de conduite, « souffrent mille maux, sans parler même du déshonneur », comme dit le poète, puisqu'ils choisissent dans le présent et dans l'avenir un mal qu'ils ont appelé sur eux-mêmes. Si donc tout était permis, nous n'aurions pas à craindre d'être retranchés du salut à cause de nos mauvaises actions ; et l'hérésie aurait peut-être alors un prétexte pour se plonger dans la honte et le désordre. Mais puisque les préceptes divins nous montrent une vie heureuse à conquérir par notre attention à ne donner aucune fausse interprétation à la doctrine, à ne négliger aucun des devoirs, si minime qu'il paraisse, et à marcher où le Verbe nous conduit, parce que nous détourner de lui c'est tomber {{tiret|nécessaire|ment}}
Mais, si l’on ne doit rien refuser au désir, dans la pensée qu’une vie d’opprobre est chose indifférente en elle-même, ainsi qu’ils le répètent, qu’arrive-t-il alors ? Ou il faut écouter aveuglément nos désirs et nous précipiter dans les derniers excès du crime et de la dépravation, sur les pas de quiconque nous les conseille ; ou bien nous reculons devant certains désirs, et alors il ne faut donc pas vivre indifféremment, ni, lâches flatteurs d’un cadavre, obéir sans pudeur aux plus viles parties de nous-même, au ventre et à ce que nous ne pouvons nommer. Car l’aliment des voluptés nourrit et vivifie le désir, de même qu’il languit et s’éteint faute de pâture. Or, comment adviendra-t-il que, vaincu par les voluptés du corps, on ressemble au Seigneur, ou que l’on ait la connaissance de Dieu ? Le principe de toute volupté est le désir : or le désir est un tourment et une inquiétude qui convoite parce qu’il n’a pas. C’est pourquoi ceux qui l’adoptent pour principe de conduite, « souffrent mille maux, sans parler même du déshonneur », comme dit le poète, puisqu’ils choisissent dans le présent et dans l’avenir un mal qu’ils ont appelé sur eux-mêmes. Si donc tout était permis, nous n’aurions pas à craindre d’être retranchés du salut à cause de nos mauvaises actions ; et l’hérésie aurait peut-être alors un prétexte pour se plonger dans la honte et le désordre. Mais puisque les préceptes divins nous montrent une vie heureuse à conquérir par notre attention à ne donner aucune fausse interprétation à la doctrine, à ne négliger aucun des devoirs, si minime qu’il paraisse, et à marcher où le Verbe nous conduit, parce que nous détourner de lui c’est tomber nécessaire-