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à une époque qui précède les plus anciens critiques de la littérature médicale ; mais est-elle d’Hippocrate, comme l’ont soutenu tous les critiques anciens ? J’ai souvent dit dans cette introduction que rien n’était plus regrettable pour la connaissance des véritables livres hippocratiques que la perte des écrits de Dioclès, de Ctésias, de Praxagore, de Chrysippe, et de tant d’auteurs qui ont fleuri entre Hippocrate et Érasistrate. En voici une nouvelle preuve : « Hippocrate, dit Étienne, dans son Commentaire sur les Aphorismes <ref>{{lang|grc|Λέγει ὅτι ὅσα νοσήματα τοῖς ἰδίοις σύμφωνα συστοίχοις ἥττονα ἔχει ϰίνδυνον · ϰαὶ ἀπορεῖ ὁ Διοϰλῆς, πρὸς τὸν Ἱπποϰράτην λέγων · Τί φῂς, ὡ Ἱππόϰρατες ; ὁ ϰαῦσος ὧτινι ἕπεται ζέσις, διὰ τὴν ποιότητα τῆς ὕλης, ϰαὶ δίφος ἀφόρητον, ϰαὶ ἀγρυπνία, ϰαὶ τὰ τοιαῦτα, ὅσα ἐν θέρει ἐστὶν, ἐπιειϰέστερος διὰ τὴν τῶν συστοίχων ὥραν ἐστιν, ὅτε πάντα τὰ ϰαϰὰ ἐπιτείνεται, ἢ ἐν τῷ χειμῶνι, ἡνίϰα τὸ σφοδρὸν τῆς ϰινήσεως ϰολάζεται, ϰαὶ τὸ δριμὺ ἀμβλύνεται, ϰαὶ τὸ ὅλον νόσημα ἠπιώτερον ϰαθίσταται}}. Schol. in Hipp., Ed. Dietz, t. II, p. 326.</ref>, pense que toutes les maladies conformes aux circonstances qui ont des affinités avec elles, présentent un moindre danger ; et Dioclès adresse une objection à Hippocrate lui-même :'' « Que dis-tu, Hippocrate ? la fièvre ardente, qui, en raison de la qualité de la matière, est suivie d’ardeur, d’une soif intolérable, d’insomnie et de tout ce qu’on observe dans l’été même, sera plus bénigne à cause de la saison conforme, lorsque par elle toutes ces souffrances s’aggravent, que dans l’hiver, qui diminue l’intensité du mouvement, adoucit l’âcreté, et rend moins fâcheuse la maladie tout entière''. » Ce passage décisif, puisque le nom d’Hippocrate y est cité et un aphorisme combattu, est d’accord avec un passage moins explicite de Galien. Celui-ci, en commentant l’aphorisme en question, ajoute : « Le contraire est soutenu par Dioclès et par l’auteur du livre des ''Semaines''.
à une époque qui précède les plus anciens critiques de la littérature médicale ; mais est-elle d’Hippocrate, comme l’ont soutenu tous les critiques anciens ? J’ai souvent dit dans cette introduction que rien n’était plus regrettable pour la connaissance des véritables livres hippocratiques que la perte des écrits de Dioclès, de Ctésias, de Praxagore, de Chrysippe, et de tant d’auteurs qui ont fleuri entre Hippocrate et Érasistrate. En voici une nouvelle preuve : « Hippocrate, dit Étienne, dans son Commentaire sur les ''Aphorismes''<ref>{{lang|grc|Λέγει ὅτι ὅσα νοσήματα τοῖς ἰδίοις σύμφωνα συστοίχοις ἥττονα ἔχει κίνδυνον· καὶ ἀπορεῖ ὁ Διοκλῆς, πρὸς τὸν Ἱπποκράτην λέγων· Τί φῂς, ὡ Ἱππόκρατες ; ὁ καῦσος ὧτινι ἕπεται ζέσις, διὰ τὴν ποιότητα τῆς ὕλης, καὶ δίφος ἀφόρητον, καὶ ἀγρυπνία, καὶ τὰ τοιαῦτα, ὅσα ἐν θέρει ἐστὶν, ἐπιεικέστερος διὰ τὴν τῶν συστοίχων ὥραν ἐστιν, ὅτε πάντα τὰ κακὰ ἐπιτείνεται, ἢ ἐν τῷ χειμῶνι, ἡνίκα τὸ σφοδρὸν τῆς κινήσεως κολάζεται, καὶ τὸ δριμὺ ἀμβλύνεται, καὶ τὸ ὅλον νόσημα ἠπιώτερον καθίσταται}}. {{lang|la|Schol. in Hipp.}}, {{abr|Éd.|Édition}} Dietz, {{t.}}{{rom-maj|II}}, {{pg}}326.</ref>, pense que toutes les maladies conformes aux circonstances qui ont des affinités avec elles, présentent un moindre danger ; et Dioclès adresse une objection à Hippocrate lui-même : ''Que dis-tu, Hippocrate ? la fièvre ardente, qui, en raison de la qualité de la matière, est suivie d’ardeur, d’une soif intolérable, d’insomnie et de tout ce qu’on observe dans l’été même, sera plus bénigne à cause de la saison conforme, lorsque par elle toutes ces souffrances s’aggravent, que dans l’hiver, qui diminue l’intensité du mouvement, adoucit l’âcreté, et rend moins fâcheuse la maladie tout entière''. » Ce passage décisif, puisque le nom d’Hippocrate y est cité et un aphorisme combattu, est d’accord avec un passage moins explicite de Galien. Celui-ci, en commentant l’aphorisme en question, ajoute : « Le contraire est soutenu par Dioclès et par l’auteur du livre des ''Semaines''.