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de la théorie de la guerre.

caractère de vérités, il leur faut la consécration de l’expérience, car jamais les subtilités de la psychologie et de la philosophie ne doivent trouver accès dans la théorie ou dans l’esprit d’un général en chef.

Principales difficultés que présente l"édification d’une théorie
de la conduite de la guerre.

Pour bien comprendre la grande difficulté que présente l’édification d’une théorie de la conduite de la guerre, et pour nous pénétrer du caractère qu’elle doit avoir, nous allons passer en revue les différents groupes des objets qui déterminent ou modifient la nature de l’action à la guerre.

1er  groupe. — Les forces morales et leurs effets.
(Le sentiment d’hostilité.
)

Bien que, en principe, la lutte soit la manifestation d’un sentiment d’hostilité, dans les grandes luttes des nations civilisées il arrive fréquemment que l’intention seule soit hostile, et, pour le moins de combattant à combattant, l’hostilité de sentiment fait habituellement défaut. Quoi qu’il en soit, cependant, la lutte ne se poursuit jamais sans que quelque sentiment de nature analogue ne s’y développe. La haine nationale manque rarement dans les guerres modernes, et remplace alors avec plus ou moins de force l’hostilité de sentiment ; mais, même dans les guerres où il n’en est pas ainsi et dans lesquelles aucune irritation ne parait exister au début, par le fait seul de la lutte un principe d’animosité ne tarde pas à se produire entre les combattants, par la raison que tout acte de violence que, par ordre supérieur, notre adversaire exerce contre nous, nous enflamme aussitôt contre lui du désir de représailles et