« Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/335 » : différence entre les versions

Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 21 : Ligne 21 :
MAHMOUD ii, né en 1785, m. en 1839, fut élevé au trône en 1808 par Mustapha Beiraktar, chef des Janissaires, à la place de Mustapha IV, eut à soutenir des guerres malheureuses contre, la Russie, perdit la Bessarabie en 1812, par la paix de Bukharest, vit de 1812 à 1817 la Servie, la Moldavie, la Valachie lui échapper également, fut forcé de reconnaître l'indépendance des Iles Ioniennes (1819), vit en 1820 éclater l'insurrection de la Grèce, et fut contraint, après 8 ans d'une guerre désastreuse, à abandonner la plus grande partie de ce pays, qui fut érigé en royaume indépendant (1828). Il ne fut pas plus heureux dans une nouvelle guerre avec la Russie : l'intervention des puissances européennes empêcha seule3.es Russes d'entrer à Constantinople; et il fut forcé d'accepter toutes les conditions du vainqueur à Andriùqplé (1829). Pendant, ce temps, Ali, pacha de Janina, bravait.son autorité (1819-22); Méhémet-Âli, pacha d’Égypte, qui s'était rendu. indépendant, lui enlevait la.Syrie en 1831 et battait ses troupes; défait 3 fois par les Égyptiens, Mahmoud se trouva réduit à recourir.à }â Russie, et,;pai- le traité d'Unkiar-Skélessi, il.se jnit à la merci de cette puissance. Il venait d'entamer une nouyv guerre avec Méhémet-Ali lorsqu'il mourut, en 1839;: peu de jours avant sa mort son armée avait été:détruite àNézib par Ibrahim, fils de. Méhémet-Ali. .Reconnaissant l'infériorité de son peuple vis-à-vis. de la civilisation européenne, Mahmoud avait entrepris de régénère! son empire : après avoir extermine. les Janissaires, qui s'opposaient a ses projets (1826), il appela à son aide les sciences et les institutions de l'Occident; il disciplina ses troupes à l'européenne"; il.publia, en 1839, un flrman qui garantissait la liberté des cultes et plaçait les chrétiens sous la juridiction de leurs patriarches; enfin il prépara la nouvelle organisation politique et administrative, réalisée depuis par le îan-Zimat. Malheureusement, ces réformes, exécutées le plus souvent sans adresse et sans suite, froissèrent plus les Musulmans qu'elles ne servirent le sultan.
MAHMOUD ii, né en 1785, m. en 1839, fut élevé au trône en 1808 par Mustapha Beiraktar, chef des Janissaires, à la place de Mustapha IV, eut à soutenir des guerres malheureuses contre, la Russie, perdit la Bessarabie en 1812, par la paix de Bukharest, vit de 1812 à 1817 la Servie, la Moldavie, la Valachie lui échapper également, fut forcé de reconnaître l'indépendance des Iles Ioniennes (1819), vit en 1820 éclater l'insurrection de la Grèce, et fut contraint, après 8 ans d'une guerre désastreuse, à abandonner la plus grande partie de ce pays, qui fut érigé en royaume indépendant (1828). Il ne fut pas plus heureux dans une nouvelle guerre avec la Russie : l'intervention des puissances européennes empêcha seule3.es Russes d'entrer à Constantinople; et il fut forcé d'accepter toutes les conditions du vainqueur à Andriùqplé (1829). Pendant, ce temps, Ali, pacha de Janina, bravait.son autorité (1819-22); Méhémet-Âli, pacha d’Égypte, qui s'était rendu. indépendant, lui enlevait la.Syrie en 1831 et battait ses troupes; défait 3 fois par les Égyptiens, Mahmoud se trouva réduit à recourir.à }â Russie, et,;pai- le traité d'Unkiar-Skélessi, il.se jnit à la merci de cette puissance. Il venait d'entamer une nouyv guerre avec Méhémet-Ali lorsqu'il mourut, en 1839;: peu de jours avant sa mort son armée avait été:détruite àNézib par Ibrahim, fils de. Méhémet-Ali. .Reconnaissant l'infériorité de son peuple vis-à-vis. de la civilisation européenne, Mahmoud avait entrepris de régénère! son empire : après avoir extermine. les Janissaires, qui s'opposaient a ses projets (1826), il appela à son aide les sciences et les institutions de l'Occident; il disciplina ses troupes à l'européenne"; il.publia, en 1839, un flrman qui garantissait la liberté des cultes et plaçait les chrétiens sous la juridiction de leurs patriarches; enfin il prépara la nouvelle organisation politique et administrative, réalisée depuis par le îan-Zimat. Malheureusement, ces réformes, exécutées le plus souvent sans adresse et sans suite, froissèrent plus les Musulmans qu'elles ne servirent le sultan.


MAHMOUD-CHAH. ''V''. MIR-MAHMOUD.
[[w:Mahmoud Hotaki|MAHMOUD-CHAH]]. ''V''. MIR-MAHMOUD.


[[w:Mahomet|'''MAHOMET''']], en arabe ''Mohammed'' (c.-à-d. le ''Glorifié''), fondateur de la religion musulmane, né à La Mecque en 569, appartenait à la puissante tribu des Koraichites. Il perdit à cinq ans son père, Abdallah, fut élevé auprès de son oncle Abou-Taleb, prince de La Mecque, jusqu'à l'âge de 14 ans, puis s'enrôla dans une caravane et alla faire la guerre sur la frontière de Syrie. De retour à La Mecque, il y épousa, à l'âge de 25 ans, une riche veuve nommée Kadichah. Il s'était déjà fait remarquer par une rare intelligence et par la régularité de sa conduite; mais depuis son mariage jusqu'à l'âge de 40 ans il mena une vie toute de retraite et d'étude, pendant laquelle il conçut le projet de réformer la religion de son pays, d'y faire adorer un seul Dieu, et de réunir en un seul culte les diverses religions qui divisaient alors l'Arabie, savoir : l'idolâtrie, le sabéisme et le judaïsme. Il commença sa mission en 610. Après avoir converti sa famille et quelques amis, parmi lesquels on compte Ali, son cousin, Abou-Bekr, son beau-père, et Othman, qui furent tous les trois califes, il prêcha publiquement, se disant prophète et envoyé de Dieu. Il prétendait que l'archange Gabriel lui apparaissait et lui dictait les vérités qu'il devait révéler aux hommes. Mais il éprouva dans La Mecque une forte opposition, et fut contraint de s'enfuir à Yatreb, où il comptait de nombreux partisans : cette ville l'accueillit avec transport et reçut de là le nom de ''Medinet-al-Nabi'' (c.-à-d. ''la Ville du Prophète''), d'où nous avons fait Médine. C'est de cet événement, qu'on place au 16 juillet 622, que date l'ère des Mahométans, appelée ''l'Hégire'' ou la fuite. Mahomet persécuté donna l'ordre à ses sectateurs d'employer les armes, non-seulement pour défendre, mais pour propager la nouvelle religion. Après diverses vicissitudes, il parvint à soumettre plusieurs tribus de l'Arabie : en 630 il s'empara de La Mecque, et renversa les idoles de la Kaaba. Il avait déjà conquis tout l'Yémen et le Nedjed, et se préparait à étendre au loin ses conquêtes, lorsqu'il mourut empoisonné, à Médine, en 632. Abou-Békr lui succéda avec le titre de ''calife'' (lieutenant). Mahomet possédait à un très-haut degré les qualités les plus propres à agir sur les peuples de l'Orient : l'imagination qui éblouit, l'énergie qui entraîne, la gravité qui commande le respect, un esprit ferme et patient. Les dogmes et les préceptes de sa religion sont consignés dans le ''Coran''. (''V''. ce mot). Les principaux dogmes sont l'unité de Dieu, l'immortalité de l'âme, le jugement dernier, un paradis avec des jouissances toutes sensuelles, la prédestination, le fatalisme, qu'il jugeait propre à favoriser l'esprit de conquête en inspirant le
[[w:Mahomet|'''MAHOMET''']], en arabe ''Mohammed'' (c.-à-d. le ''Glorifié''), fondateur de la religion musulmane, né à La Mecque en 569, appartenait à la puissante tribu des Koraichites. Il perdit à cinq ans son père, Abdallah, fut élevé auprès de son oncle Abou-Taleb, prince de La Mecque, jusqu'à l'âge de 14 ans, puis s'enrôla dans une caravane et alla faire la guerre sur la frontière de Syrie. De retour à La Mecque, il y épousa, à l'âge de 25 ans, une riche veuve nommée Kadichah. Il s'était déjà fait remarquer par une rare intelligence et par la régularité de sa conduite; mais depuis son mariage jusqu'à l'âge de 40 ans il mena une vie toute de retraite et d'étude, pendant laquelle il conçut le projet de réformer la religion de son pays, d'y faire adorer un seul Dieu, et de réunir en un seul culte les diverses religions qui divisaient alors l'Arabie, savoir : l'idolâtrie, le sabéisme et le judaïsme. Il commença sa mission en 610. Après avoir converti sa famille et quelques amis, parmi lesquels on compte Ali, son cousin, Abou-Bekr, son beau-père, et Othman, qui furent tous les trois califes, il prêcha publiquement, se disant prophète et envoyé de Dieu. Il prétendait que l'archange Gabriel lui apparaissait et lui dictait les vérités qu'il devait révéler aux hommes. Mais il éprouva dans La Mecque une forte opposition, et fut contraint de s'enfuir à Yatreb, où il comptait de nombreux partisans : cette ville l'accueillit avec transport et reçut de là le nom de ''Medinet-al-Nabi'' (c.-à-d. ''la Ville du Prophète''), d'où nous avons fait Médine. C'est de cet événement, qu'on place au 16 juillet 622, que date l'ère des Mahométans, appelée ''l'Hégire'' ou la fuite. Mahomet persécuté donna l'ordre à ses sectateurs d'employer les armes, non-seulement pour défendre, mais pour propager la nouvelle religion. Après diverses vicissitudes, il parvint à soumettre plusieurs tribus de l'Arabie : en 630 il s'empara de La Mecque, et renversa les idoles de la Kaaba. Il avait déjà conquis tout l'Yémen et le Nedjed, et se préparait à étendre au loin ses conquêtes, lorsqu'il mourut empoisonné, à Médine, en 632. Abou-Békr lui succéda avec le titre de ''calife'' (lieutenant). Mahomet possédait à un très-haut degré les qualités les plus propres à agir sur les peuples de l'Orient : l'imagination qui éblouit, l'énergie qui entraîne, la gravité qui commande le respect, un esprit ferme et patient. Les dogmes et les préceptes de sa religion sont consignés dans le ''Coran''. (''V''. ce mot). Les principaux dogmes sont l'unité de Dieu, l'immortalité de l'âme, le jugement dernier, un paradis avec des jouissances toutes sensuelles, la prédestination, le fatalisme, qu'il jugeait propre à favoriser l'esprit de conquête en inspirant le