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Si se fit tout souverain chef de cette emprise messire Jean de Bourbon comte de La Marche, pour contrevenger la mort de sa cousine germaine la roine d’Espagne, et devoir user et ouvrer, ainsi qu’il fit, par le conseil de monseigneur Bertran du Guesclin : car le dit comte de La Marche étoit adonc un moult jeune chevalier. En ce voyage-ci se mit aussi en grand’route le sire de Beaujeu qui s’appeloit Antoine, et plusieurs autres bons chevaliers, et tels que messire Arnoul d’Andrehen, maréchal de France, messire Le Bègue de Vilaine, messire Le Bègue de Villiers, le sire d’Antoing en Hainaut, messire Allard de Briffeuil, messire Jean de Neufville, messire Gauvain de Bailleul, messire Jean de Berguetes, l’Allemand de Saint-Venant, et moult d’autres que je ne puis mie tous nommer. Et se approchèrent toutes ces gens d’armes et avancèrent leur voyage et se mirent au chemin, et firent leur assemblée en la Languedoc et à Montpellier et là environ<ref>Le rendez-vous général des troupes avait été assigné à Châlons-sur-Saône, d’où du Guesclin marcha à leur tête vers Avignon, et exigea que le pape lui payât 200,000 francs d’or, dont le pontife se dédommagea en imposant une décime sur le clergé de France. Du Guesclin continua sa route par le bas Languedoc et arriva à Montpellier le 20 novembre : il y séjourna jusqu’au 3 décembre ; puis il traversa le Roussillon et arriva le {{1er}} janvier 1366 à Barcelone, où il fut joint bientôt après par Henri de Transtamare.</ref> ; et passèrent tous à Narbonne pour aller à Perpaignan, et pour entrer de ce côté au royaume d’Arragon.
Si se fit tout souverain chef de cette emprise messire Jean de Bourbon comte de La Marche, pour contrevenger la mort de sa cousine germaine la roine d’Espagne, et devoir user et ouvrer, ainsi qu’il fit, par le conseil de monseigneur Bertran du Guesclin : car le dit comte de La Marche étoit adonc un moult jeune chevalier. En ce voyage-ci se mit aussi en grand’route le sire de Beaujeu qui s’appeloit Antoine, et plusieurs autres bons chevaliers, et tels que messire Arnoul d’Andrehen, maréchal de France, messire Le Bègue de Vilaine, messire Le Bègue de Villiers, le sire d’Antoing en Hainaut, messire Allard de Briffeuil, messire Jean de Neufville, messire Gauvain de Bailleul, messire Jean de Berguetes, l’Allemand de Saint-Venant, et moult d’autres que je ne puis mie tous nommer. Et se approchèrent toutes ces gens d’armes et avancèrent leur voyage et se mirent au chemin, et firent leur assemblée en la Languedoc et à Montpellier et là environ<ref>Le rendez-vous général des troupes avait été assigné à Châlons-sur-Saône, d’où du Guesclin marcha à leur tête vers Avignon, et exigea que le pape lui payât 200,000 francs d’or, dont le pontife se dédommagea en imposant une décime sur le clergé de France. Du Guesclin continua sa route par le bas Languedoc et arriva à Montpellier le 20 novembre : il y séjourna jusqu’au 3 décembre ; puis il traversa le Roussillon et arriva le {{1er}} janvier 1366 à Barcelone, où il fut joint bientôt après par Henri de Transtamare.</ref> ; et passèrent tous à Narbonne pour aller à Perpaignan, et pour entrer de ce côté au royaume d’Arragon.


Si pouvoient ces gens d’armes être environ trente mille. Là étoient tous les chefs des compagnies : c’est à savoir, messsire Robert Briquet, Jean Carsuelle, Naudon de Bagerant, Lamit, le petit Meschin, le bourg Camus, le bourg de l’Espare, le bourg de Breteuil, Batillier, Espiote, Aimemon d’Ortige, Perrot de Savoye et moult d’autres, tous d’un accord et d’une alliance, et en grand’volonté de bouler hors ce roi Dam Piètre du royaume de Castille, et de y mettre le comte d’Esturge son frère, le bâtard Henry. Et envoyèrent ces gens d’armes, quand ils durent entrer en Arragon, pour colorer et embellir leur fait, certains messages de par eux devers le roi Dam Piètre, qui jà étoit {{tiret|in|formé}}
Si pouvoient ces gens d’armes être environ trente mille. Là étoient tous les chefs des compagnies : c’est à savoir, {{corr|messsire|messire}}iquet, Jean Carsuelle, Naudon de Bagerant, Lamit, le petit Meschin, le bourg Camus, le bourg de l’Espare, le bourg de Breteuil, Batillier, Espiote, Aimemon d’Ortige, Perrot de Savoye et moult d’autres, tous d’un accord et d’une alliance, et en grand’volonté de bouler hors ce roi Dam Piètre du royaume de Castille, et de y mettre le comte d’Esturge son frère, le bâtard Henry. Et envoyèrent ces gens d’armes, quand ils durent entrer en Arragon, pour colorer et embellir leur fait, certains messages de par eux devers le roi Dam Piètre, qui jà étoit {{tiret|in|formé}}