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mille. Une autre, proche du port Morand, fut tout-à-fait engloutie ; et la place qu’elle occupait n’offre aujourd’hui qu’un grand lac, large de quatre ou cinq lieues.

On a vu des millions d’arbres flotter dans la mer, soit qu’ils y eussent été jetés par les vents, ou par les seules agitations de la terre. Deux officiers se trouvant ensemble à Legany sur le bord de la mer, pendant la première secousse, observèrent que la mer se retira subitement de la côte, et laissa le fond à sec dans l’espace de 200 ou 300 toises. Ils y virent quantité de poissons, qui n’avaient pu suivre le cours de l’eau, et dont ils eurent même le temps de prendre quelques-uns ; mais une ou deux minutes après, les flots revinrent, quoique avec moins de rapidité, et couvrirent une partie du rivage au delà de leurs bornes ordinaires.

« On fait monter à près de treize mille personnes le nombre de ceux qui périrent dans toutes les parties de l’île. Après la grande secousse, la plupart de ceux qui échappèrent à la ruine de Port-Royal prirent le parti de se retirer sur les vaisseaux qui se trouvaient dans le port ; et jusqu’à la fin des secousses, ils ne quittèrent point cette retraite, trop effrayés du spectacle qu’ils eurent devant les yeux pendant deux mois pour oser retourner au rivage. D’autres, se rendirent à Kingston, où, manquant de toutes les commodités de la vie, obligés de se loger dans des cabanes de bran-