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donné leurs armes. Il n’en resta que trente ou quarante qui, soit dans l’espérance de se procurer la liberté, soit par affection pour leurs anciens maîtres, ou par haine pour les Anglais, s’obstinèrent à mener une vie errante dans des montagnes inaccessibles. Ensuite leur troupe s’étant grossie par la désertion d’un grand nombre de nègres anglais, ils reprirent assez d’audace pour descendre dans les vallées, et pour y commettre des ravages qui forcèrent le gouverneur d’élever des forts pour mettre les plantations à couvert. Ces brigands subsistent encore dans une race nombreuse, et l’on n’a pu trouver jusqu’aujourd’hui d’autre moyen pour les réprimer que d’entretenir des corps-de-garde au pied des montagnes.

Les Anglais, devenus maîtres de l’île, poussèrent leurs établissemens avec autant de succès que d’activité. C’est à Doiley, qui prit la Jamaïque, que les Anglais ont la principale obligation des premiers progrès de leur colonie. En 1663, c’est-à-dire huit ans après son origine, on y comptait déjà douze paroisses, et 17,300 habitans. Les flibustiers contribuèrent beaucoup à ce prompt accroissement par les richesses qu’ils y apportaient de leurs courses et du pillage des établissemens espagnols.

La Jamaïque est traversée par le 18e. degré de latitude septentrionale : elle a environ quarante-six lieues de long de l’est à l’ouest, sur vingt de largeur dans le milieu. Elle se resserre par degrés vers ses deux extrémités, et paraît