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embouchures de la rivière salée, sont, sans comparaison, la meilleure et la plus belle partie de l’île. Du Tertre les nomme deux mamelles, ou deux magasins dont les habitans tirent leur nourriture. Le plus grand se prend depuis la pointe du fort Saint-Pierre jusqu’à celle d’Antigo ; son étendue est de huit ou dix lieues de long, et de cinq ou six de large. Le petit n’en a pas plus de quatre dans ces deux dimensions. Ils sont richement ornés l’un et l’autre de quantité de petites îles, de formes et de grandeurs différentes, éloignées entre elles de cent pas, de deux cents, de cinq et de six cents, toutes couvertes, jusqu’aux bords, d’arbres à feuilles de laurier et de la plus belle verdure, ce qui leur donne l’apparence d’autant de forêts flottantes. Ce qu’elles ont de plus remarquable, et que du Tertre observa soigneusement, c’est qu’il n’y en a pas une qui n’ait son avantage particulier, par lequel on la distingue des autres, et dont elle tire son nom. L’île aux frégates sert de retraite à cette espèce d’oiseaux ; une autre aux grands-gosiers, une autre aux mouettes ; d’autres aux anolis, aux lézards, aux soldats, aux crabes blancs, aux crabes violets, etc. Du Tertre en nomma une cancale, parce que tous les arbres dont elle était bordée se trouvaient chargés de très-bonnes huîtres. Ce spectacle, qui lui parut merveilleux, est fort commun sur les côtes d’Afrique, et l’explication qu’il lui donne était déjà fort connue. « Cela vient, dit-il, de