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basse-cour dans laquelle la royauté se faufile par des escaliers de service. Le respect décroît, tout se désagrège dans la machine d’apparat merveilleusement montée et dorée par Louis XIV. La dette monte ; la noblesse a suivi l’exemple du roi ; elle est devenue jouisseuse, dépensière et frivole. Du peuple, il n’est pas encore question, mais le libertinage des idées pénètre lentement dans l’esprit de la bourgeoisie. Et cette société qui avait été la force et l’orgueil de la France, maintenant avilie, méprisée, en butte à la moquerie envieuse des folliculaires et des chansonniers, va s’abattre, en 1793, la tête la première, entre les solives de l’échafaud.

Ce que représentent de recherches, de travail et de soins des biographies ainsi comprises, est vraiment incroyable. Et pourtant les auteurs ne se sont jamais trouvés satisfaits. En 1878, à l’époque où il renforçait ses livres par de nouvelles trouvailles, M. Edmond de Goncourt écrivait à M. Ph. Burty, ce billet inédit qui marque bien l’état de son esprit :

14 juin 78.
« Mon cher ami,

« Je ne passe plus à côté de n’importe quoi, de n’importe qui… Voilà, ce soir, le troisième jour que je travaille depuis le matin jusqu’au coucher, sans même descendre au jardin. Je commence à trouver que l’histoire consciencieusement faite est une putain trop exigeante ! Nom de Dieu ! et avoir envie d’aller à l’Exposition, et, quand je sors, être condamné à passer toute la journée aux Archives.

« Mes amitiés aux femmes et une bonne poignée de main pour vous.

« Edmond de Goncourt. »